Doctor Strange in the Multiverse of Madness : Madness of Multiverse ? (sans spoilers)
Nouveau Marvel avec la suite de Doctor Strange de 2016. Benedict Cumberbatch revient pour une nouvelle histoire de multivers avec beaucoup de spéculations sur les caméos et une réalisation signée Sam Raimi. La hype a-t-elle suffi ? Sans spoilers !
Plusieurs mois après les événements liés à Spider-Man, Docteur Strange rencontre America Chavez, une mystérieuse adolescente capable de créer des portails vers d’autres univers.. Afin de pouvoir faire face à ce grand pouvoir, Strange sollicite l’aide de Wanda Maximoff, qui est devenue pleinement la Sorcière Rouge et possède désormais d’immenses pouvoirs qui peuvent vite devenir incontrôlables.
C’est Sam Raimi qui arrive derrière la caméra de ce Doctor Strange in the Multiverse of Madness, après les trois Spider-Man entre 2002 et 2007 et surtout avec les classiques Evil Dead 1, 2 et 3 entre 1981 et 1993. C’est 9 ans après sa vision d’Oz que Raimi revient à la réalisation pour le plaisir de ses nombreux fans. Certains l’attendent de plein ferme pour savoir si la magie du maitre est toujours là ou s’il s’est juste plié au cahier des charges Marvel.
Réponse ? Doctor Strange était peut-être le seul projet qui aurait pu lui convenir. Le visuel et l’aspect un peu décalé du projet correspondent à l’univers de Raimi. On le dit sans détour, il a apporté plutôt son savoir-faire horrifique sur ce Multivers of Madness. Il faut voir les nombreuses scènes empruntant à des gimmicks, certes éculés, mais déroutants dans un film du MCU. Le réalisateur des 3 Evil Dead et de Jusqu’en Enfer (2009) propose une violence graphique plutôt inédite. Entre visage ensanglanté, caméra énervée façon première personne à la Evil Dead, possession et mort-vivant, Sam Raimi y va pas petites touches pour apporter un peu de violence à un univers aseptisé. Cependant, pour une entrée de personnage qui rappelle Ring, combien de jumpscares un peu usés et usants ? Ce gimmick un peu facile met à mal quelques rares scènes de suspens.
Mais alors côté histoire ? C’est un peu un joli foutoir. On doit le script au showrunner de Loki, Michael Waldron. Il arrive tant bien que mal à combler les 2h07 du film autour d’un prétexte très simpliste. Faire le lien entre America Chavez et la Sorcière Rouge tient à rien et monte trop vite dans une intrigue qui pioche plutôt dans la série WandaVision que dans autre chose. On retrouve donc une Wanda encore bouleversée par les événements de la série de Disney+. On souligne toutes les dix minutes qu’elle est dans le côté obscur et ce n’est pas Elizabeth Olsen qui nous aidera à apprécier cette tension maladroite. Elle semble à côté de son personnage. On ne comprend plus trop pourquoi elle souhaite retrouver absolument ses enfants et non Vision alors qu’elle a le pouvoir de faire ce qu’elle veut. A prétexte bancal, scénario bancal. Multivers oblige, on utilise les possibilités offertes pour allonger l’intrigue et offrir quelques scènes qui raviront les fans les plus assidus.
Malgré les efforts pour proposer un spectacle complet, Doctor Strange 2 devient vite un peu lourd. De consistant, il devient inconsistant. La musique de Danny Elman nous irrite, la menace se répète, le montage est aux fraises (et on l’a bien vu avec l’extrait du monstre qui attaque la ville et ce figurant qui passe 3 fois en 3 plans). Reste un Benedict Cumberbatch qui s’impose encore et toujours et une Xochitl Gomez plutôt crédible en jeune America Chavez perdue.
Restant sage question multivers et à trop vouloir offrir visuellement, on en oublie qu’il faut nous emporter par le scénario. C’est moins fan-service que No Way Home et il reste que le script est vraiment faible pour ce Doctor Strange and the Multiverse of Madness. Le film reste assez fou dans sa quête constante d’imageries marquantes. On parlera de tous les spoilers dans le prochain article !