Divergente 2 – insurrection : nos ambitions contraires
Il y a un an, nous découvrions Divergente sans grande révélation. La suite arrive chez nous le 18 mars et on ne peut pas dire que la saga va détrôner Hunger Games au panthéon des adaptations à succès. Récit d’une aventure cinéma désastreuse.
Le premier n’était pas encourageant malgré un propos plutôt bien fichu. Le film n’atteignait pas l’ambition démesuré de son concept et malgré tous les efforts de Shailene Woodley, n’arrivait jamais à dépasser l’honnête divertissement. Le second propose à peine mieux. Non, pire, Divergente 2 est tellement une bonne suite et un mauvais film que ça en devient un cas d’école.
Divergente 2 est une perte de temps et d’énergie. Pendant près de deux heures, le film essaiera de raconter quelque chose sans jamais parvenir à proposer quelque chose de prenant. Après un bref rappel des faits par Jeannine (Kate Winslet), on retrouve donc Tris et Four en fuite. Si Shailene Woodley porte bien la perruque, elle est surtout inapte à créer l’émotion. Pourtant, on l’aime dans White Bird, on l’aime dans The Descendants , même dans Nos Etoiles Contraires, c’est dire. Elle n’a pas les épaules pour un film d’action. Ne parlons pas d’Ansel Elgort au charisme proche du néant dans cette suite décidément bien partie. Il faut profiter de Miles Teller (Whiplash) qui vole chaque scène à chacune de ses apparitions. Vous le voyez le casting est assez fourre-tout. Et si Maggie Q (Stalker) passe inaperçue, si Zoé Kravitz fait bien la moue, on est peiné de voir Naomi Watts venir dans cette galère. Avec un tel casting, on pourrait faire tellement mieux… mais on est dans Divergente, un film qui ose ne plus adapter sa propre base littéraire pour offrir un spectacle navrant où des épreuves virtuelles sont les seuls moments d’action. Pourquoi s’embêter à montrer des épreuves virtuelles dantesques, pas trop mal fichues, rythmées alors qu’elles n’apportent strictement rien à l’histoire ? Ce cache-misère navrant est aussi aidé par des rebondissements cousus de fils blancs. Le spectateur a dix minutes d’avance sur les personnages, il sait tout et il ne sera jamais surpris de voir Tris en danger dans des scènes narrativement pauvres.
Sans le côté didactique du premier, Divergente 2 perd son atout curiosité. Alors oui Divergente 2 est une bonne suite car elle est BIGGER & LOUDER mais elle fait pale figure face aux autres sagas Young Adults. La série The 100 est clairement la meilleure proposition Young Adult du moment. Le Labyrinthe a des ambitions plus poussées et on les voit à l’écran. Tout ce qu’on remarque dans Divergente 2, c’est que le responsable des effets spéciaux a un logiciel de gestion des particules au point et qu’il en met dans toutes les scènes. Mais ça ne fait pas de bonnes scènes graphiques. Les fonds verts sont ratés, les effets sont sur-utilisés et on n’y croit pas du tout, tout simplement. Et ce sentiment revient souvent. Comment croire à une machine perfectionnée qui n’arrive pas à détecter une fausse mort ? Comment croire à des assassins d’élite qui ratent leur cible à deux mètres ? Et comment croire à un film pompant la scène de fin de The Island (musique et scène) ? Divergente 2 est divertissant, bien rythmé mais qui se perd en se croyant ambitieux. Cette critique semble bancale à l’image du film, je n’arrive pas à mettre des mots sur ce sentiment de gâchis artistique. Comme le premier, on regarde sans déplaisir mais sans plaisir non plus. Et ce sentiment d’être obligé d’être présent pour le troisième film se fait sentir. Comme quoi, la saga réussit quand même son coup.