American Horror Story Cult, saison 7 épisode 7 (suivi critique)
La saison 7 d’American Horror Story s’en prend à l’Amerique sous Trump avec ses déviances et ses peurs.
Sur cette page, vous retrouverez les critiques plus ou moins développées de chaque épisode de cette saison 7 d’American Horror Story baptisée Cult.
Les critiques seront écrites par Adrien et Tom sachant que chacun a un avis très différent sur cette saison 7 pour le moment !
Episode 7 : Valerie Solanas Died for Your Sins: Scumbag
MITIGE– Tom Retour en 1968 où Valérie Solanas (Lena Duhnam en guest) tente d’assassiner Andy Warhol (Evan Peters). L’épisode joue encore avec les temporalité mais à force de vouloir raconter trop de choses, la saison ne raconte plus grand chose. En se rattachant à des événements historiques, la série souhaite apporter un peu plus d’épaisseur à son background. C’est raté.
Si Frances Conroy revient dans la série avec un personnage énigmatique, c’est pour tenter de remettre un peu de mouvements dans les intrigues. On stagne relativement puisque tout est encore enfermé dans un prisme assez réduit. Si la tuerie de l’épisode précédent sortait un peu de l’aspect anxiogène de la saison, rien n’est ressenti au niveau de la société. On sent que ce qui touche les personnages n’a aucune répercussion. Evidemment, les précédentes saisons jouaient sur cet aspect de communauté. Cette saison se veut plus pertinente sans parvenir à toucher au-delà de sa zone d’action. On reste alors pantois devant les manigances de ce culte… Les saisons d’avant voyaient leur intensité varier beaucoup, Cult ne décolle jamais vraiment.
Episode 6 : Mid-Western Assassin
POSITIF – Tom J’avais quitté l’épisode 5 dans un profond sommeil. Ne voulant pas m’infliger l’épisode à nouveau, j’ai dû faire l’impasse sur une critique qui n’aurait rien donné. Me voilà donc devant un épisode 6 qui joue encore une fois sur le mélange de temporalité. L’écriture se retrouve artificiellement complexe et la saison se donne des faux airs de mic-macs. Tout est pourtant assez limpide. Il reste que les personnages sont un peu sacrifiés sur l’autel de la sensation. Inégalement traités, nos personnages naviguent entre des psychologies peu pertinentes. Cet épisode se permet de faire avancer doucement son intrigue qui, on peut le dire maintenant, est finalement assez réduite. On ne sent pas d’énormes enjeux mais on est fascinés par l’ambiance toujours pesante de l’ensemble. Evan Peters s’en sort bien et Sarah Paulson connait une évolution presque salvatrice !
POSITIF – Adrien
Sa série continue sur son excellente lignée, alors que peu à peu la manipulation semble changer de camp. Toujours fascinant de voir comme cette saison redistribue les cartes à chaque début et fin d’épisode. La violence est devenue sous jacente, et de plus en plus intellectuelle alors que la violence physique est reléguée au second plan. La métamorphose d’American Horror Story est de plus en plus incroyable, elle était excellente et devient une grande série pertinente. La surprise est partout, impossible de deviner le plan suivant alors que l’épisode dont on parle commence par la fin ! Tout est commencé et passionnant, rien n’est laissé au hasard dans les actions de Kai et les premières fêlures de sa politique parfaite de prise de pouvoir sont pourtant apparues. Rien n’est écrit et Ally n’est plus la personne faible que l’on connaissait ou croyait connaître.
On voit bien dans cet épisode la faculté des extrêmes a réveiller les haines sous jacentes, la série n’est jamais manichéenne et montre, au lieu d’un psychopathe qui rend les gens mauvais, les gens oser révéler leur nature odieuse à cause de simples mots, d’une simple présence, comme un diable tapi dans l’ombre. La logique de secte n’est plus vraiment mansionnienne, elle est bien plus sournoise et est une parfaite représentation de ce qu’il se passe en politique, aux États-Unis. Mais partout ailleurs à différents niveaux. Le réveil des mauvaises pensées, des haines et des peurs, à cause de simples paroles accompagnées d’actes odieux et manipulateurs qui en créent de nouvelles par dessus. Reste à savoir comment la série va se relever de la fausse perte de l’élément essentiel qui faisait tourner ses rouages. Les cartes sont redistribuées à nouveau. Tout est encore à faire pour parachever cette grande œuvre qu’est American Horror Story Cult.
Episode 5 : Holes
POSITIF – Adrien
Les épisodes se suivent et sont de plus en plus pertinents et étouffants alors que la série nous montre une fois de plus qu’elle avait berné ses détracteurs, anciens comme nouveaux depuis le début de saison. Tout vient à point à qui sait attendre, c’est la morale de la saison puisque tous les éléments illogiques, invraisemblables prennent sens maintenant que l’on sait que Kai contrôle et tout le monde depuis bien longtemps. Plus qu’une simple morale facile, la série tacle les extrêmes de tous genres en dénonçant leur propension à la manipulation et à la violence. Mais qui ira jusqu’au bout ? Ceux qui faiblissent sont torturés et tués pour le bien commun de la Secte et il est impossible de savoir quelles seront les prochaines étapes. On se demande même si c’est est bien Kaï qui est vraiment à la tête de tout cela puisque l’épisode nous présente un nouveau manipulateur, plus entreprenant encore… Le propos sur les cercles de violence et l’enfermement qu ils constituent pour l’Homme est d’une rare pertinence et on sent que le piège s’est refermé depuis longtemps sur tous les personnages …
Sauf Ally. C’est le principal renversement depuis le début de la saison, puisqu’elle est la seule à ne pas être manipulée directement et sciemment par Kai. Elle semble faible mais elle est pourtant la seule à avoir résisté aux tentatives de manipulations de la Secte et c’est la raison pour laquelle tous autour d’elle se comportent pour la rendre folle. Elle, elle peut s’en sortir, casser la spirale de violence alors qu’elle commence tout juste à se rendre compte qu’elle existe. Si Murphy continue la saison vers une finalité quasi-positive comme il l’a souvent fait, il la sauvera, concluant sa critique d’une Amérique malade et renfermée sur ses rancœurs sur une note plus optimiste.
Mais on est sûr de rien, la saison est franchement imprévisible et ne ressemble pas beaucoup à ce qu’on connaissait de la série jusqu’ici. Excepté la forme, toujours remarquable, a base d’angles impossibles et de travellings très calmes malgré l’urgence des événements. American Horror Story, depuis le début de la saison, est redevenue exceptionnelle.
Episode 4 – 11/9
POSITIF – Tom
Osé de la part de l’équipe créative d’intituler cet épisode 11/9… Ce 9 novembre reste important pour les américains mais loin d’être un 9/11 politique… Encore que. L’épisode nous ramène en arrière et aurait pu très bien fonctionner en premier épisode de la saison. Kai Anderson (Evan Peters, plus habité que jamais) croise la plupart des personnages de cette saison. On suit son influence violente sur des personnages qu’on pensait déjà dérangés. L’épisode nous rappelle que sans Sarah Paulson, tout passe un peu mieux. Quand on comprend qu’elle n’est pas au centre de l’épisode, on est soulagés. Ce 11/9 est plutôt bien mené. Fonctionnant comme un prologue, il apporte des éléments assez pertinents. Les bribes d’informations donnent un peu plus de cachet à la saison. On comprend que Kai Anderson est un petit gourou intrigant et malin et qu’il est la clé de cette saison. La terreur est plus palpable dans cet épisode que dans les trois précédents réunis. Et si la saison démarrait enfin?
Sinon oui Emma Roberts est là. Mais…
POSITIF – Adrien
Nouvelle semaine, nouvel épisode. On entend partout qu’il serait meilleur, que la saison se lance enfin pour proposer quelque chose … Alors qu’il est dans la lignée des autres, tout simplement. Les trois premiers épisodes étaient là pour installer un cadre, une atmosphère, pour parler de la folie qui se réveille face à l’adversité. Cet épisode fait le choix audacieux de raconter l’avant, de faire relativiser le spectateur sur l’attachement qu’il pouvait avoir développé pour les personnages. On découvre qu’Ivy est en fait constamment dans la position de force face à Ally et lui impose sa conception du monde, Ally prend tout par dessus la jambe…
L’épisode est plus explicatif que les précédents, on comprend bien les tenants et aboutissants de cette saison qui démarre et il fait un portrait parfait de la qualité de manipulateur du personnage d’Evan Peters. Tout gravite autour de lui et il va être le catalyseur du mal qui sommeille en tous les personnages, pourtant si bien pensants et aveuglés par leurs propres peurs. On est vraiment dans de l’horreur graphique sur certaines séquences, la violence se révèle enfouie dans certains personnages jusqu’ici un peu survolés et on nous démontre l’ambiguité de tous ceux qu’on pensait épargnés.
Murphy sait très bien ce qu il fait depuis le début, il instille une ambiance et des thématiques avant d’expliquer le pourquoi du comment, lors qu’une démonstration inversée très intéressante et assez unique. La subtilité est là, l’intelligence aussi et il est toujours passionnant de voir qu’on ne sait pas vers où tout cette histoire se dirige. Mais on a une grande hâte de le savoir.
Episode 3 – Neighbors from The Hell
POSITIF – Adrien
Belle réussite que cet épisode, qui se hisse sans peine dans les sommets de la série. L’aspect horrifique pur est encore mis entre parenthèses pour montrer -comme Polanski en son temps- les affres de la paranoïa. L’acte épouvantable et gratuit du personnage de Sarah Paulson a des répercussions logiques sur sa vie et son entourage, Ryan Murphy fait encore une fois le choix de la subtilité et de la sobriété en ne racontant rien d’abracadabrantesque, mais ouvre une sacrée porte de sortie pour Paulson qui pourrait vite devenir la principale (et seule réelle?) menace de la série. La folie du personnage connaît encore des développements alors que cet épisode montre justement une autre personnalité, toute en défiance et en déviances, qui connaît d’autres conséquences. La sobriété est aussi en mise en scène, on est loin des envolées lyriques des premières saisons mais également loin de la facilité abrutie de la dernière, les choix de cadres et de rythme sont simples et efficaces, et rendent service à une intrigue en forme de piège à ours qui se referme sur les personnages. L’aspect politique est moins présent dans cet épisode, on est vraiment dans l’intime comme Murphy sait bien le faire. La tension est là, l’intérêt aussi. À suivre !
MITIGE – Tom
Les épisodes se suivent et se ressemblent. Même si je vois très bien une lente évolution vers une perte totale de contrôle des scrupules des personnages et une transformation d’un peuple, cet épisode est surtout très ronronnant. Les rebondissements sont les mêmes que dans l’épisode précédent et il n’est pas rare de trouver le temps long. L’ajout de la semaine, à savoir le camion et le produit chimique, installe un sentiment de paranoïa mais c’est encore trop gentil. On sent la volonté de créer une atmosphère de non-dit, de perte de repères. Le problème est qu’il n’y a aucune substance, aucune ambiance. Cette vilaine impression de regarder American Nightmare 3 sans passion ne permet pas à cette saison de vraiment asseoir son identité. Il faut accélérer le pas, rendre les personnages plus attachants et plus intéressants.
L’omniprésence de Sarah Paulson commence à affadir tout ça. Ces répliques sonnent vraiment faux comme quand elle est devant le camion à déclamer qu’elle est citoyenne de l’Amérique… Cult doit choisir si elle est dans la moquerie, le cynisme, l’épouvante, la caricature ou le propos politique.
Episode 2 – Don’t Be Afraid of the Dark
NEGATIF – Tom
Alors qu’Adrien voit en cette saison 7 une horreur efficace, je trouve que cet épisode 2 a les mêmes travers que l’épisode 1 à savoir un propos terriblement mince pour tenir une saison. Si l’idée est de voir la lente digression des déviances humaines vers un constat alarmant d’une société qui s’auto-détruit, l’épisode ne nous montre que des personnages déjà coincés dans des intrigues qui tournent en rond. Sarah Paulson n’a décidément pas les meilleurs rôles depuis trois saisons. Ces Oh My God sont pratiquement ses seules lignes de texte et on en a déjà marre. Les rares moments de suspens sont annihilés par une ambition formelle revue terriblement à la baisse. On oublie le fish-eye à outrance, les longs pano-travellings pour offrir du plan très plan-plan.
Les déviances (le voisinage étrange, les pratiques extrémistes, le goût pour le lugubre) ne mènent à aucune réflexion vraiment pertinente pour le moment. C’est peut-être la première saison qui ne propose aucun univers véritablement parlant. La simplicité de la saison 1 parlait d’elle-même ce n’est donc pas le côté contemporain qui gêne… Encore que? Bref je m’ennuie.
http://smallthings.fr/2017/09/06/american-horror-story-cult-episode-1-election-night-tabula-rasa/