Charlie Countryman : Bucarest in peace
Dans l’ombre de Godzilla, un film avec Shia Labeouf sort timidement sur 71 salles, The Necessary Death of Charlie Countryman.
Réalisé par un nouveau venu, Fredrik Bond, Charlie Countryman raconte les mésaventures de Charlie (Shia Labeouf, parfait) à Bucarest. parti sur le conseil de sa mère apparue en fantôme peu de temps après sa mort (oui), Charlie débarque sans bagage à Bucarest. Dans l’avion, il fait la connaissance de Victor, père de famille. Durant le voyage, Victor décède. Charlie va alors retrouver sa fille, Gabi (Evan Rachel Wood).
Le pitch peut paraître foutraque et il l’est, je passe sur quelques précisions sinon on s’y perdrait. Charlie Countryman se perdra de toute façon de lui-même dans un scénario qui semble écrit par deux personnes différentes. Si la première partie est orientée romance avec de très belles images de la ville, un Shia Labeouf bluffant et une Evan Rachel Wood énigmatique, le film bascule autour d’une sombre histoire de cassette vidéo et de crime organisé de très bas niveau. Gabi est surveillée par Nigel (Mads Mikkelsen) qui se permet d’éloigner Charlie de la jeune fille. les raisons sont assez obscures et finalement peu pertinentes. Si on ajoute à celà Rupert Grint (oui Ron Weasley lui-même) en pote de chambrée avec des kilos en trop qui veut à abuser du viagra, on obtient un film qui se veut barré mais qui est davantage fouilli qu’autre chose.
Le film glisse vers un film de truands sans grande tension, on ne sait pas vraiment qui fait quoi et qui est contre qui. Chaque personnage avance à l’aveugle et le film, en tentant de raconter une histoire dense, ne raconte finalement rien du tout. l’impression qu’il se passe beaucoup de choses en 1h30 est un faux semblant. Charlie Countryman n’est pourtant pas si mauvais, on ne s’ennuie pas pourtant il manque clairement quelque chose qui tient l’intrigue. Deux éléments fantastiques viennent même parcourir le film sans grand fondement et sans explication alors qu’ils s’intègrent plutôt bien à l’atmosphère. Mais ça ne fait pas tout, l’intrigue pêche beaucoup.
Décousu au possible, le film passe du coq à l’âne sans passion. Reste un casting impeccable, on redécouvre Rupert Grint, on revoit la rare Evan Rachel Wood et on applaudit Shia Labeouf dans un rôle de loser bluffant. La BO est aussi assez convaincante avec Christopher Beck et M83 qui proposent une partition assez planante qui se marie à merveille avec la première demi-heure qui frôle la poésie.
Le film aurait pu être un voyage inoubliable, une quête initiatique, une romance, un film tendu, bref un film somme mais échoue pratiquement partout. De belles images certes, mais un manque cruel de passion.