Avril Lavigne, la vraie Taylor Swift d’hier
Déjà 17 ans que Complicated a envahi les ondes radio en cette chère année 2002 où Avril Lavigne est devenue la nouvelle fiancée de l’Amerique pop rock. Cette année, elle sort son nouvel album, Head Above Water.
On était sans nouvelles d’Avril Lavigne pendant plusieurs années. Les tabloïds parlaient de son divorce d’avec le chanteur de Nickelback Chad Kroeger mais le plus important était le silence brisé autour de sa maladie. Elle a, en effet, contracté la maladie de Lyme qui l’a éloigné de la scène une paire d’années. Troubles moteurs, fatigue, la chanteuse était alitée et dans l’incapacité de faire autre chose que d’attendre…
Celle qui semble avoir été remplacée par une sosie, Melissa Vandella (si vous ne connaissez pas cette théorie, rendez-vous sur cette vidéo), nous revient avec un 6è album.
Complicated, Sk8ter boi, Girlfriend et What the hell, Avril Lavigne a finalement peu de singles « cultes » en 17 ans. Comme beaucoup de chanteuses pop et même certains groupes qui perdurent encore, il est difficile de sortir d’une image désuète, de « tubes d’hier » alors qu’elle a montré beaucoup de choses.
L’album Let Go en 2002 a été une révélation. 16 millions d’albums à travers le monde, un look de skateuse emo en faisait l’une des idoles des plus jeunes. Elle n’avait que 18 ans quand elle devient la nouvelle figure du pop rock (de la?) voire du pop punk qui déferle dans nos radios. Les Foo Fighters, Jimmy Eat World, les Red hot, blink-182, Sum 41, Linkin Park, Simple Plan, le cheveu gras et les baggy étaient à la mode. Europe 2 était la radio des jeunes, le rock et les CD se vendaient par paquet.
On la pensait sortie d’un moule comme Britney Spears ou Christina Aguilera mais Avril fait dans la guitare et semble une petite terreur. Le clip Sk8ter boi renforce cette idée de petite fille rebelle qui plaît aux jeunes filles et séduit les garçons.
Les ventes s’envolent. Après deux hits rock, elle emballe une ballade parfaite avec I’m With You. Elle a de la voix et pendant 5 ans, elle enchaînera les titres pop rock avec une certaine efficacité. Let Go reste à ce jour un album d’une redoutable efficacité qui agit comme une grosse madeleine de Proust. L’époque bénie des années 2000 où les teen movies, les teen shows et la « teen music » nous faisaient croire qu’on était puissants !
Les singles phares Girlfriend et What The hell l’a font revenir à chaque fois sur les radios mais les albums se vendent moins. Under My Skin qui fait suite à Let Go est un succès mais moins important que le premier. The Best Damn Thing, troisième album, propose Girlfriend, tube rock acidulé et entêtant et When You’re Gone, nouvelle ballade surpuissante. Elle s’entoure de Rob Cavallo, producteur réputé dans le rock pour cet album qui s’oriente vers un son plus pêchu, plus rock. Girlfriend et I Can Do Better ne font pas mentir. On est dans un style pop punk. Preuve en est, le batteur Travis Barker de blink-182 collabore avec elle. Pour l’anecdote pas si petite que ça, elle fréquente depuis peu Deryck Whibley, leader de Sum 41 ! Autant vous dire que les fans de punk rock sont plutôt ravis de voir ce petit couple d’eye linés.
https://www.youtube.com/watch?v=QBKqwUZBj2w
L’album n’augure rien de bon côté maturité pour ceux qui ont grandi avec elle. Pourtant, elle reste la même, une chanteuse avec de l’énergie, de la voix et un style touche-à-tout pop fort agréable. Michelle Branch a disparu, Britney Spears a fait un come-back raté. La pop portées par les femmes n’attend plus rien. Le rock est aussi moins mis en avant. Les sons plus urbains commencent à devenir la référence radio. Cet album trop rock déçoit le public… Et ce ne sera qu’en 2001 qu’elle reviendra avec un son tout autre. Séparé de Deryck, elle collabore pourtant avec lui sur un album moins rock que le précédent. Goodbye Lullaby se veut mature. Il est juste… un peu chiant. On enchaîne les ballades, quelques titres survolent le tout comme le dynamique What The hell ou Not Enough power-ballade magique. Elle lorgne aussi du côté du cinéma en faisant la chanson titre du Alice de Tim Burton. Elle étonne par une voix puissante et aux accents rappelant Alanis Morissette. Les ventes sont encore en deçà du précédent. Elle continue tout de même sur sa lancée en sortant un album éponyme qui est souvent signe de maturité chez les artistes, de nouveau départ.
- Rappel des faits : deux albums bien accueillis, un troisième qui garde ses fans et des singles qui se vendent plutôt bien. Le quatrième album, Goodbye Lullaby, proposait une approche plus lyrique. Sa vie personnelle intéressant plus les médias que sa musique; Divorcée de Deryck Whibley, elle rencontre le leader de NickelBack, Chad Kroeger. Ce dernier l’aide à produire ce cinquième album. Le premier single Here’s to Never Growing Up rappelle son premier tube, Complicated, et renvoie Avril a ses origines. Depuis What The Hell, époque où elle avait lancé sa marque de vêtements, ses clips sont des placements produits lourds. Elle se formate elle-même et tombe dans un oubli certain.
Album fourre-tout, ce disque renferme des titres rappelant d’autres. Bitchin’Summer rappellera les titres de teen rock estivaux de groupes comme Rocket Summer ou Hot Chelle Rae, inoffensifs mais agréables. Sentant que la jeune génération pousse derrière, elle se la joue Taylor Momsen (leader du groupe Pretty Reckless qui est une Avril Lavigne qui aurait évolué dans le trash), en s’accompagnant de Marilyn Manson pour un titre. Elle se tourne vers les territoires japonais , où elle cartonne. Hello Kitty, single totalement fait pour son public japonais.
Katy Perry, est apparu. Elle est la nouvelle icône de la pop. Avril se dit qu’elle peut aussi faire la même chose. You Ain’t Seen Nothin’ Yet est le résultat. Taylor Swift a déjà commencé son virage pop un an plus tôt. Avec le titre Sippin’ On Sunshine, Avril propose son alternative à We Are Never Ever Getting Back Together. Moins déprimant que son précédent, mieux produit, l’album est tout de même un relatif échec. Dans les deux années qui suivent, elle prend son temps mais tombe malade…
Il lui faut six ans pour guérir, relever la tête et sortir un nouvel album qui se veut moins pop, moins rock et plus lyrique. Comment le public se place vis-à-vis de son style ? Il reste les adeptes du pop rock qui ont grandi et sont passés à autre chose (les fous), les fans de la pop énergique qui l’ont oublié et se sont tournés vers la pop urbaine et il y a les autres, ceux qui adorent le côté ballade. Tant mieux pour eux, Avril Lavigne, qui n’a jamais brillé par ses prestations live, a pris du coffre et sa voix de l’ampleur. Il suffit de comparer ce live de Grilfriend en 2007 et celui-ci.Elle n’est plus dans les notes courtes, elle prolonge, varie.
Le premier titre, Head Above Water, ne sort pas des sentiers battus mais démontre que la petite fiancée de l’Amérique a sorti la tête de l’eau (sic).
Stephen Moccio, qui a écrit Wrecking Ball pour Miley Cyrus, s’occupe de l’album. Le résultat est un album posé, moins clinquant… moins marquant. Aucune chanson n’est vraiment complètement réussie. Il faudra beaucoup de réécoutes. Des titres comme Souvenir et Head Above Water ont des couplets monstrueux qui n’ont pas le refrain qui va. Elle se permet tout de même Dumb Blonde en duo avec Nicki Minaj pour essayer de toucher la cible Youtube / jeune et les radios. Pourquoi pas, ça lui va plutôt bien ce second degré.
Head Above Water est un album qui symbolise encore plus l’identité Lavigne, somme un peu brouillonne de ce que les chanteuses d’aujourd’hui, Grande, Swift, Lipa sont. Malgré quelques titres très bateaux voulant surfer sur sa condition de rescapée (notamment Warrior, terriblement niais), cet album n’est pas à oublier car il est très contextualisé.
Sa chronologie d’albums aurait été à revoir car elle suit une progression pas du tout valorisante pour elle. Elle reste une artiste qui n’a jamais finalement trouvé de style propre à elle. Ne considérons plus Avril Lavigne comme l’interprète de Girlfriend avec ses cheveux colorés et son style retro punk. On n’en est plus là du tout et on n’a jamais été vraiment longtemps dans cette identité.
Je comprends bien que chacun à le droit d’avoir son opinion mais si c’était pour la critiquer et descendre son nouvel album, autant vous concentrer sur autre chose. On a le droit de pas aimé, mais de là à dire ce que vous dites.. C’est hallucinant !
Qu’ai je dit? Si on ne doit parler que de ce qu’on a aimé, ce serait bien triste quand même. J’écoute Avril quasi tout le temps donc en quoi c’est honteux? En quoi n’ai je pas le droit de pas avoir accroché? En quoi est ce une honte de faire un portrait artistique de sa discographie ?
Des fois je me demande si les fans sont aveugles. Que tu aimes tant mieux ! J’irai la voir quand même en concert !