Annihilation : c’est beau mais…
Annihilation débarque chez nous sur NEtflix mais bénéficie d’une sortie en salles aux USA. Verdict par notre nouvel auteur, St_Han.
Alex Garland a baigné dans la culture pop depuis sa plus tendre enfance. Nourri au cinéma de genre et au jeu vidéo depuis des années il est à l’origine de nombreux romans (The Beach) que Danny Boyle adaptera pour son premier film mais a aussi écrit de nombreux scénarios dont celui de 28 days later, de Danny Boyle toujours. Mais c’est en 2014 que Garland passe derrière la caméra en réalisant Ex Machina salué par la critique et explorant le thème de l’IA et de la technologie au service de la science.
Pour Annihilation, Garland approfondi le thème et continue de mettre ses connaissances scientifiques au service d’un récit dystopique. Lena est une jeune biologiste dont la vie est rythmée par les missions auxquelles participe Kane son mari militaire. Un jour celui-ci disparaît mystérieusement puis revient un an plus tard ne donnant aucune explication à Lena. Un malaise s’installe dans le couple alors qu’un mystérieux objet s’abat sur un phare. La collision entraîne alors la contamination de toute une zone dont le phare est l’épicentre. Cette zone est enveloppée et protégée par un « miroitement ». Que s’est-il passé ? Quelle est l’origine du phénomène ? Les autorités décident d’envoyer dans un premier temps l’armée pour tenter de percer le mystère de cette mystérieuse zone. Le groupe de militaire ayant été décimé, on décide d’envoyer une équipe de femmes scientifiques afin de trouver des réponses.
Lena experte en biologie et en mutation est choisie pour faire partie de l’équipe qui part explorer la zone. Sans dévoiler l’intrigue, il est question de mutation génétique, d’ADN et d’évolution. L’exploration de la zone par le groupe de femmes monte crescendo jusqu’au point d’orgue que constitue l’arrivée au phare. Plus les protagonistes s’en rapprochent et plus on passe d’une ambiance réaliste à une vraie plongée onirique à la fois magnifique visuellement et inquiétante.
Annihilation bénéficie donc d’une atmosphère travaillée. Les décors sont splendides et ils sont un personnage à part entière. Côté personnages justement, on salue une nouvelle fois la performance de Nathalie Portman qui campe une femme minée par l’absence et la présence fantomatique de Kane au milieu d’autres femmes ayant chacune une faille car confrontée elles aussi à un passé douloureux. L’actrice a l’intelligence de se mettre au service de l’histoire en ne cherchant pas à voler la vedette aux autres actrices du film. Les personnages sont donc dans l’ensemble charismatiques même si finalement assez peu développés.
C’est un film sur la nature qui reprend ses droits, et surtout sur l’auto-destruction. Le réalisateur fait un parallèle en début de film avec les cellules cancéreuses qui dévorent peu à peu leur hôte et leur environnement.
On regrette le dernier quart d’heure assez confus qui mise un peu trop sur les CGI un peu gratuite au détriment d’un véritable dénouement. Au final, on se dit que le pitch du film est bon mais qu’un moyen métrage aurait pu suffire tant la fin tend vers un exercice de style pur et tant on sent que la chute a été difficile à écrire. Au regard de la qualité du film, on se dit que la présence de Annihilation dans le catalogue Netflix se révèle être un joli coup pour le network. Le film n’aurait peut-être pas justifié de payer 10 euros en salle alors que sur un format de consommation par abonnement la pilule passe beaucoup mieux.
St_Han