American Horror Story saison 2 : Asylum
American Horror Story frappe très fort, dès le premier épisode le ton est donné: plus sale, plus torturé, cette saison se passe donc dans un asile et personne n »en sortira indemne y compris le spectateur.
Le petit manoir dans la forêt
L »histoire se passe dans les années 60, dans l »asile de Briarcliff, institut catholique tenu d »une poigne de fer par Sœur Jude. Dans cet endroit où les services sociaux sont une légende urbaine, il arrive souvent que les patients disparaissent ou finissent à croupir dans des culs de basse fosse. Personne n »entend plus alors parler d »eux ou ils seront oubliés après plusieurs séances d »électrochocs. La mise en place de l »histoire se fait rapidement et on comprend que tout va tourner autour de la sadique Sœur Jude interprétée par une Jessica Lange bluffante, cette sœur sera le personnage que l »on aimera détester pendant un bon moment. On retrouve avec plaisir une bonne partie du casting de la première saison, ce qui créé une connivence agréable et permet de mettre en avant le jeu des acteurs: Zachary Quinto retrouve un rôle trouble comme celui qu »il avait dans Heroes, Evan Peters toujours aussi intense dans un rôle qui aurait pu sonner creux s »il avait été interprété par quelqu »un d »autre, Lily Rabe passe de la mère pleurant son enfant perdu à la sœur possédée, on retrouve également Frances Conroy en ange de la mort sublime. A noter également l »apparition d »Adam Levine (les fans peuvent crier ^^).
Passé, présent et futur imparfaits
Jouant entre les flashbacks explicatifs et les renvois au présent, la série garde un rythme à même de nous tenir en haleine. On retrouve ce moyen narratif mis en place dès la première saison avec un certain plaisir, sachant qu »ainsi on aura toutes les explications au fur et à mesure que la série avance. Les épisodes sont émaillés de moins de meurtres, car toute la tension est psychologique, on ressort de chaque épisode un peu plus sali, témoin et même spectateur complice de l »internement de personnes dont on ne sait plus si elles sont coupables ou victimes. Les frontières entre bien et mal n »existent plus, celles entre victimes et bourreaux sont floues et les certitudes abolies; les espoirs de chaque protagoniste ne sont pas seulement brisés, ils sont broyés puis piétinés avec soin ! On vous l »avait dit, cette saison est sale !
Une fois ce décor particulièrement poisseux posé, les créateurs de la série se feront même plaisir en incorporant des thèmes décalés qui au lieu de créer le ridicule instilleront le malaise. L »épisode « Unholy Night » où l »on suit les exactions d »un casino père noël psychopathe est juste jubilatoire de cynisme, ou encore la scène de comédie musicale de l »épisode « The Name Game » qui pourrait prêter à sourire met juste mal à l »aise, montrant à quel point Sœur Jude sombre dans la folie et le spectateur avec elle.
Petits contes cruels
Durant toute cette saison nous suivrons plusieurs histoires dont l »arc principal est celui de « bloody face ». Mais il y aura aussi l »histoire trouble du médecin des lieux qui s »avère être un ancien scientifique nazi, la possession de sœur Marie Eunice, les récits d »aliens de Kit Walker, l »internement forcé de Lana Winters… Il y en aura pour tous les goûts, même si au bout de tout, c »est bien le manoir de Briarcliff qui restera le personnage central.
Félicitons nous que chacune ait la fin qu »elle mérite, reprenant en cela ce qui avait été commencé dans la première saison: chaque histoire est menée jusqu »à son terme, le final de la série s »étalant donc sur plusieurs épisodes avec même une épilogue. Bien que toutes ces histoires soient bien écrites, j »ai été par contre déçu de voir que beaucoup se terminaient avec une fin assez… prosaïque, on s »attendrait à plus de fantastique ou de folie. L »épilogue quant à lui, comme dans la première saison, laisse un petit goût de petit poneys qui tranche particulièrement avec tout le déroulement de la saison et lui fait perdre pas mal en crédibilité, un peu dommage.
Avec cette nouvelle saison les créateurs de la série confirment l »essai de la maison du meurtre, passant maintenant à quelque chose de plus mature, de plus abouti et de mieux maîtrisé, on prend un plaisir malsain à suivre les personnages occupant Briarcliff. Plus sombre car poussant vers la folie et la noirceur d »âme de chacun, le propos de la série semble aussi plus mûr. Vivement la troisième saison qui devrait nous parler de sorcières !