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Man Of Steel : La critique

Man Of Steel arrive 7 ans après Returns et Warner Bros et DC Comics ressuscitent Superman avec à la barre un chef d’orchestre réputé, Christopher Nolan et un réalisateur efficace, Zack Snyder. Si ce dernier a enchainé deux flops (Sucker Punch et Ga’Hoole), il réussit quand même à donner vie à des univers très visuels.

Après deux visions de Man Of Steel, mon avis est enfin clair. Il est toujours difficile quand on est fan et qu’on attend un film avec impatience d’avoir un avis précis. Je me refusais à avoir des attentes mais on ne peut pas combattre ses aprioris et ses souhaits. J’ai vécu l’attente de deux films Superman, j’ai vécu trois séries pendant presque vingt ans, c’était impossible de ne pas avoir en tête ce qu’on voulait absolument voir.
Je vous le dis tout de suite, Man Of Steel n’est pas le Superman ultime.
Ma critique se divisera en deux, une première partie non-spoiler et une seconde très spoiler.

Man Of Steel offre 2h30 de pure action. On aurait pu douter en voyant les bandes annonces très posées que le film allait clairement opposer les deux styles connus de Nolan et Snyder. Les deux hommes que tout oppose ont finalement trouvé un accord. Si les scènes plus calmes n’ont rien à voir avec l’apparence Mallickienne des teasers, les scènes d’action n’ont pas non plus la patte Snyder. En gros, le film a sa propre identité, puisant à la fois dans les comics et le cahier des charges des films de superhéros modernes. Si Krypton nous est présentée sous un jour nouveau avec ses vaisseaux, son architecture, son histoire et son bestiaire c’est avant tout pour apporter une écriture nouvelle aux premières origines de Kal. Jamais nous n’avions vu Krypton aussi détaillée, aussi exposée. D’ailleurs cette avalanche technologique est peut-être de trop. Un monde qui tend à disparaitre et ne plus être raconté a-t-il besoin de toute cette exposition ? On est dans du grand spectacle bien souligné. Mais ce n’est pas que de la poudre aux yeux, les personnages sont bien campés avec un Russel Crowe qui incarne un Jor-El très charismatique face à un Michael Shannon déjà bien diabolique en Zod.

MAN OF STEEL

En ce qui concerne les origines plus terre à terre de notre Clark, les scènes sont plutôt simples et n’apporte pas un regard neuf, ni moderne à ce qu’on connaissait déjà via Smallville, les BDs ou même Superman The Movie ou Lois et Clark. Même si Kevin Costner, Diane Lane et le jeune Dylan Sprayberry sont très convaincants, ces séquences, dispersées pendant tout le métrage, offrent une certaine redondance dans leur message, déjà bien souligné dans les teasers ou bandes annonces. Cet aspect peut paraitre un peu lourd et fait perdre un tout petit peu de substance à ces séquences. Personnellement, je ne me suis pas senti concerné par les enjeux présentés au vu de leur impact assez minime et à leur durée d’exposition courte.

Henry Cavill surprend tout le monde en imposant son charisme dès les premières scènes tant physiquement que dans son jeu sobre et posé. Expressif, Cavill est le Superman que l’on attendait vraiment ! Son alchimie avec Amy Adams est claire dès leur rencontre. Adams ne force pas vraiment son jeu mais le rôle n’a pas encore la folie d’une Lois Lane aperçue dans Lois et Clark ou Smallville. Très professionnelle, baroudeuse, elle se laisse porter par les scènes sans vraiment avoir son moment de gloire. Le personnage n’est pas fade, sort même les poings et on est loin de la fille constamment en danger. Encore que.

MAN OF STEELIl faut le dire, tout se passe assez vite dans Man Of Steel. Les évènements s’enchainent à une vitesse telle que l’on s’imagine que le film aurait pu durer trois heures si on prenait le temps de bien exposer les enjeux. Là, on ne se pose pas de questions, on va à l’essentiel, Clark découvrant sa Forteresse, son costume, ses pouvoirs, Lois qui mène une enquête malgré elle, l’arrivée et l’ultimatum des méchants et la première apparition « publique » de Superman, rien ne prend son temps. L’histoire est prétexte à du spectacle mené tambour battant. Snyder ne laisse rien au hasard et filme cette invasion avec un choix visuel étonnant. Caméra à l’épaule, proche de l’action, la réalisation offre des moments de bravoure et n’hésite pas à garder des moments de pure beauté formelle ou épique entre deux actions.

Si on pouvait reprocher à Returns son manque d’implication véritable niveau action, Man Of Steel remet les pendules à l’heure. Ca castagne sévère et ça détruit tout ce qui peut se détruire. Superman passe à l’action pendant trois grosses séquences où l’étendue de ses pouvoirs est assez bien rendue notamment grâce à des plans iconiques et des gimmicks visuels maitrisés. Les effets spéciaux sont perfectibles mais globalement, les images sont crédibles. MAN OF STEEL Alors oui, ça pète de partout, ça ne perd pas son temps mais justement, on perd du charme et de la subtilité là où Returns imposait sa marque et son atmosphère.

Il n’y a pas de demi-mesure, d’impression que le temps est compté. Cet aspect d’urgence ne rend pas service à Man Of Steel qui n’arrive pas à se donner une âme. Si on ajoute à ça des personnages qui connaissent un changement drastique de background, le fan absolu peut se mordre les doigts là où le spectateur avide de superhéros qui tape va adhérer. En effet, le film se concentre surtout sur la construction de Superman et oublie le Clark qu’il y a en dessous du costume.

Le syndrome Returns se fait sentir, les scénaristes semblent plus intéressé à rendre Superman crédible qu’à donner de la substance au personnage sous le costume. Ce côté old-school de Man Of Steel est encore mis à mal par un point qui me gêne fortement et qui a été au centre de la magie de l’univers Superman depuis 75 ans.

SPOILERS [toggle_box title= »Cliquez pour dérouler » width= »Width of toggle box »] En effet, Lois mène son enquête et découvre que le mystérieux homme qui l’a sauvée dans le vaisseau est un certain Clark Kent de Smallville. Elle va voir Martha, elle dit son nom de vive voix même quand il est en costume. En somme, la magie est déjà partie. Lois sait et rien ne sera plus pareil. D’ailleurs est-ce que le grand public sait ? Zod va à Smallville voir Martha, Superman se présente directement aux autorités sans que ces dernières ne se demandent qui il est. La scène de l’interrogatoire aurait pu être plus complète.
Néanmoins, cet aspect perdu permet sûrement de décomplexifier les relations entre les personnages et de rendre le tout plus fluide. Que va-t-on voir dans le second film si l’identité de Clark est déjà connu de beaucoup de gens ? La scène finale, dont on se doutait bien qu’elle allait arriver, montrant Clark arriver au Daily Planet n’a pas la même saveur avec cette révélation mais fait encore plus monter la pression pour une éventuelle séquelle.

La narration en flashbacks de Man Of Steel était l’idée que je refusais. Pas de chance, la première scène où Clark est en perdition, en position de faiblesse, les souvenirs refont surface comme un catalyseur. C’est d’une facilité… Peut-être que le film aurait été dans un faux rythme si les flashbacks étaient vraiment intégrés dans une chronologie respectée. Cela dit, la mort de Jonathan Kent est une scène forte, et déclenche chez le spectateur beaucoup de souvenirs pour qui a regardé deux ou trois adaptations.

Pour ce qui est des scènes impliquant Superman, les scènes de vol sont dantesques. Il traverse la savane, les rocheuses, la mer, les buildings, on ressent la vitesse et le petit plan séquence vers la fin du film est visuellement parfait. On croit non seulement qu’un homme peut voler, mais qu’on peut voler avec lui… et se battre ! Si la scène avec la machine à gravité n’apporte pas grand chose, elle surprend par son approche très visuel. Superman n’a jamais combattu dans cet environnement depuis 35 ans. Waouh. Il détruit tout sur son passage, Smallville et Metropolis sont quasiment détruites, il va y avoir beaucoup à faire pour reconstruire tout ça dans une séquelle. Le champ de bataille est fort visuellement quand Zod et Superman vont s’affronter.

Des ruines jusqu’à l’espace, le combat est titanesque et se termine par la mort de Zod. Superman semble affecté, il a entre ses mains un pouvoir immense qu’il doit non seulement le maitriser mais aussi s’en servir jusqu’à l’issue finale quand c’est nécessaire. En somme, Man Of Steel prend son temps pour installer un univers, Krypton, le détruit vite fait, ensuite il met en place ses personnages rapidement et le détruit lentement. [/toggle_box] FIN SPOILERS

MAN OF STEEL

Man Of Steel reste un morceau de choix, un film bourré d’action SF, au rythme incroyable et à la narration très fluide. Totalement à l’opposé de ce qu’était Superman Returns, à contre-pied de l’hommage aux films de Donner, le film a mis le paquet. Le casting est impeccable, Cavill en tête. La musique un peu tonitruante de Zimmer agace par moments et n’est pas aussi virtuose que celle de WIlliams. Le film est un vibrant hommage au personnage, un regard neuf finalement nécessaire. On ne peut pas nier que Nolan/Snyder ont voulu recréer le mythe et le proposer sous un regard nouveau. Les stéréotypes des personnages ultraconnus sont devenus des archétypes sur lesquels ils ont bâti une nouvelle hiérarchie. Si le film manque un peu de charme, il met tout le monde d’accord sur une chose : Superman avait besoin de se dégourdir les jambes et les poings. Le film arrive à être drôle par moments sans être aussi fun que Avengers, n’est pas aussi pompeux et sombre qu’on peut le croire mais surtout il arrive à être parfait durant ses trois dernières scènes  Loin d’être le Superman ultime, Man Of Steel redistribue les cartes qui vont offrir sûrement un deuxième film plus proche de ce que l’on connait mais avec les causes et effets du premier film. J’aurais mis un B+ mais devant mon côté fanboy, je rajoute le demi point d’objectivité.

Tom Witwicky

Créateur de SmallThings, 1er Geek Picard de la planète Exilé dans le 92

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