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Scream, Halloween Special : Murder Island, quelle belle destination pour oublier les soucis

Scream profite de Halloween pour diffuser un double épisode spécial une semaine avant. Logique. Comme cet épisode d’ailleurs.

ATTENTION SPOILERS SUR LE DEBUT DE LEPISODE

Coincée entre le suspens d’un renouvellement et des storylines à boucler, Scream s’octroie une parenthèse avec un double épisode presque indépendant. Comme poursuivis par la scoumoune, notre bande de Lakewood, Emma en tête, se remet à peine du meurtre de Keiran qu’ils sont embarqués par Stavo et Noah sur une île mystérieuse, la fameuse MURDER ISLAND, où une série de meurtres a été commis il y a plusieurs centaines d’années d’après la légende. Evidemment, un nouveau tueur vient faire revivre la légende…

A peu près aussi grossier qu’un tueur derrière un rideau de douche alors que l’héroïne blonde est dévêtue, Scream tire au hasard dans un chapeau des poncifs du slasher pour cet épisode spécial. Les personnages, Emma en tête toujours, ont un moral des plus forts puisqu’ils semblent psychologiquement encore bien en forme pour supporter une virée vers une île à l’ambiance lugubre. Mais qu’à cela ne tienne, on est là entre amis, alors pourquoi pas ?

On parle de poncifs, mais là, grossièrement parlant, les scénaristes en ont rien à branler que tout a été fait en slasher. Cet épisode va aligner les rebondissements les moins impressionnants du genre emballés par les clichés les plus éculés. Orage, panne d’électricité, nouveau personnage qui a une bonne tête de future victime, nouveau beau gosse qui pue le suspect… Qu’Emma se la joue Carpe Diem, pourquoi pas, mais que le spectateur y croit un tout petit peu, c’est impossible. Rien n’aide à l’entreprise. Les dialogues sont foirés, les personnages sont inutilisés. Stavo et Noah viennent là pour enquêter et ils ne font que de la figuration ou une parodie d’eux-mêmes. Aaaah Noah et ses références… Les nouveaux personnages ont sur leur front la pancarte « regardez moi je vais mourir / je suis le suspect numéro 1 » et ne possèdent aucune profondeur (ou alors grossièrement évoquée) et peinent vraiment à donner du relief à cet épisode.

scream

Scream n’épargne rien et l’amateur de slasher peut cocher toutes les cases. Il ne faut pas être très exigeant pour trouver cet épisode correct. Mais on est dans un contexte où la série est à un tournant. Elle a déjà offert en deux saisons beaucoup de rebondissements et de pistes et on s’inscrit dans une série qui ne se moque pas d’elle-même. Ce Spécial Halloween est un bonus dispensable qui se permet pratiquement de faire un beau doigt d’honneur au genre. Avec un minimum de respect et d’efficacité, Scream savait utiliser tous les codes du slasher. Et si ça paraissait réussi (quoiqu’en dise notre rédactrice Mélanie dans sa critique de la saison 2), Scream parait être un teen show qui teste le slasher comme l’a fait Dawson dans sa saison 1 par exemple (avec un épisode intitulé Scream d’ailleurs dans sa première version puis retitré The Scare). On frôle l’exercice de style alors que la série n’en a absolument pas besoin. Chronologiquement, logiquement, artistiquement, la série n’avait pas à faire cette parenthèse tant elle dénigre au possible le genre, ses personnages et leur évolution.

scream-halloween-special-21Au bout d’une heure de rebondissement, on n’espère juste qu’une chose : qu’on découvre qui est le tueur pour que les choses sérieuses commencent… les choses qui ne changent pas et qui font que le genre perdure : la final girl doit vaincre. Si une mini pirouette vient nous faire croire que la série pourrait évoluer vers quelque chose d’osé avec sa saison 3 (la série est renouvelée) avec une héroïne devenant tueuse, on reste tout de même nullement surpris par le dernier acte. La série ne fait pas mieux avec sa Murder Island que la très honnête et référencée série Harper’s Island.

L’épisode rattachera tout de même les wagons au détour de deux scènes et d’un dialogue. La scène de fin (spoilée par les crédits de début d’épisode) introduit que sera la saison 3 !
Scream fait dans le prévisible à défaut de faire dans l’efficace. Si une partie du public trouvera ça sympathique et que le plaisir de revoir les personnages sont là, les autres chercheront encore à savoir si la série a quelque chose dans le ventre. Et on n’hésitera pas à aller chercher à l’intérieur, chers lecteurs.

Tom Witwicky

Créateur de SmallThings, 1er Geek Picard de la planète Exilé dans le 92

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