Edge Of Tomorrow : Regarder, aimer, recommencer
Edge Of Tomorrow s’est fait discret par rapport aux autres films à venir comme Transformers 4 ou X-Men. Il sort ce mercredi et on ne peut que vous le conseiller.
Tom Cruise, je ne le porte pas dans mon cœur, et pourtant, Dieu sait qu’il a joué dans deux films qui font partie de mon Hall Of Fame, War Of The Worlds et Minority Report. Oblivion est certes raté mais a de la gueule quand même. On ne peut donc pas dire que Cruise ne sait pas choisir ses films de SF. Avec Edge Of Tomorrow, il joue William Cage, officier militaire, qui n’a jamais combattu de sa vie, est envoyé, sans la moindre explication, dans ce qui ressemble à une mission-suicide face des aliens venus envahir la planète. Il meurt en l’espace de quelques minutes et se retrouve projeté dans une boucle temporelle, condamné à revivre le même combat et à mourir de nouveau indéfiniment…
Voir un film sans avoir lu ou vu la moindre info autre que la bande-annonce, ça fait du bien. On n’attend rien de spécial et au final, c’est bénéfique, le film est une réussite ! La thématique de la boucle temporelle (oui, on va vous citer aussi Un Jour Sans Fin) est casse-gueule mais Edge Of Tomorrow réussit à se réinventer au fil des scènes. L’adaptation du roman d’Hiroshi Sakurazaka, All you need is kill donne lieu à un film de SF guerrière rythmé et efficace. L’auteur du roman était un gamer et on ressent absolument ce profil dans le film. Doug Liman (Jumper) a réussi à retranscrire la vie du gamer à travers sa progression dans un jeu. Le héros échoue à différentes étapes de sa mission et recommence en apprenant à chaque fois de ses erreurs. Aidé par un montage très efficace et une fluidité exemplaire du récit, Edge of Tomorrow retranscript la progression de Cage dans sa mission pour sauver la planète. Servi par un sens de l’humour bienvenu et des acteurs engagés, le film se veut divertissant sans omettre de proposer une histoire de plus en plus épaisse, nourrit par le concept lui-même. Le script s’en sort alors avec les honneurs avec des idées renouvelées sans cesse.
Si Tom Cruise est assez inégal dans son jeu -il faut le voir essayer d’être crédible dans les premières scènes…-, Emily Blunt explose littéralement. Badass au possible, son personnage est un très bon complément à celui de Cage. Elle n’évite cependant pas un traitement un peu moins audacieux au fil de l’intrigue et se termine un peu en eau de boudin. D’ailleurs la conclusion du métrage fera débat. Facile, illogique ou carrément ratée, l’épilogue sera au centre des discussions plus que le reste du film. Edge Of Tomorrow réussit à intéresser le spectateur pendant une bonne heure et demi avec un pitch fluide, un enjeu limpide et prend le challenge d’orienter toute son intrigue autour d’une unique scène d’action que l’on voit de plusieurs manières.
Ne soyez pas déçus, l’action du film est bien dosée et bien servie par la mise en scène exemplaire de Liman. Plans larges, caméra au coeur de l’action, scènes spectaculaires, Liman offre un excellent programme. D’ailleurs, niveau cascade, je pense qu’on a là un modèle du genre. La fluidité de passage entre CGI, cascadeur et acteur frôle la perfection. Les exo-squelettes qui habillent les combattants du film ne font pas excessifs et rendent même le tout beaucoup plus acceptable qu’Elysium par exemple. L’affiche du film centrée sur Emily Blunt la rende très charismatique. Peut-être l’ajout des couleurs assez rares dans les affiches comme le rouge apportent un autre visage, un côté un peu Transformers assez organique. Le bleu et l’orange sont, pour une fois, peu mis en avant.
Passons sur la 3D qui, à de rares occasion, est plutôt bonne mais dispensable. Les effets de hauteur et de profondeur sont bien rendus notamment dans la scène du débarquement, point d’orgue du film, mais restons aux dimensions plates la plupart du temps.
S’il fallait agrandir la liste des défauts, à part la conclusion, il y a sa musique de fin qui gâche encore plus cette amertume à la fin du récit mais ne boudons pas notre plaisir !
Nullement répétitif et aidé par un montage qui est hautement narratif, Edge Of Tomorrow est la bonne surprise de ce début d’été, le blockbuster qu’on attendait pas et qui va en surprendre plus d’un. C’est bien simple, je n’ai jamais été aussi scotché devant un film de ce genre depuis Starship Troopers (1998).