To The Moon : voyage perturbé
On a marché sur la Lune, ou pas, c’est la grande théorie qui existe depuis 60 ans et To The Moon, de Greg Berlanti, s’amuse à raconter ce fake autrement.
Greg Berlanti est un homme de télévision et de cinéma. Il a créé une vingtaine de séries dont Flash, et une bonne partie du Arrowverse, You, ou encore scénariste sur Dawson. Mais il a également écrit les scénarios de Green Lantern avec Ryan Reynolds, et a réalisé Love, Simon, le film qui a inspiré Love, Victor.
Il ne prend la caméra que pour le cinéma principalement. Avec To The Moon (Fly Me to the Moon), un film assez léger sur la conquête spatiale. Il embarque Channing Tatum et Scarlett Johansson sur un scénario de Rose Gilroy (fille de René Russo), dont c’est le premier gros long-métrage.
To The Moon raconte comment la NASA voit Kelly, une publiciste chevronnée, prendre la communication des missions Apollo en main. Cette publiciste (Scarlett) joue de son pouvoir de persuasion pour tout faire gober. Le gouvernement souhaite qu’elle mette en scène l’alunissage au cas où la mission ne soit pas parfaite. Elle fait face à Cole (Channing), vétéran de la guerre de Corée et directeur du lancement.
Que raconte To The Moon ?
On ne sait pas vraiment si To The Moon veut nous embarquer dans cette folle histoire de faux alunissage ou si elle veut nous raconter une histoire d’amour entre une femme à la poigne de fer et un homme blessé. En fait, le film de Greg Berlanti ne prend jamais parti et il traine en longueur deux histoires qui ne vont pas ensemble.
Cela aurait pu être deux destins croisés, deux histoires à part entière avec deux âmes qui se rencontrent. Mais le film ne sait jamais quelle histoire doit prendre le dessus et à quel moment elles doivent se croiser. Résultat, le film perd en énergie.
Pourtant, il avait très bien commencé avec son premier tiers plutôt bien amené, bien rythmé et assez ludique. On aime voir Scarlett Johansson se démener pour créer une nouvelle communication pour la Nasa, à base d’acteurs, de fausses informatisons. Mais ça ne va pas plus loin. C’est vraiment traité trop légèrement pour qu’on s’amuse. Le monde des médias et le monde de la NASA auraient dû créer un mariage génial, attirant et excitant. On reste sur notre faim quand tout le processus se met en place. Le script semble juste avoir comme munitions, l’alunissage mis en scène et l’histoire entre Kelly et Cole. Et après 30 minutes, le film accumule les moments de personnages, comme s’ils étaient les plus intéressants, les plus attachants. On est dans le trauma, la comédie romantique, le drame, la romance, le film perd peu à peu son mojo.
Ce n’est que quand l’alunissage est au centre de l’intrigue qu’on reprend du poil de la bête. On s’amuse enfin puisqu’il y a un, enfin, un suspens, un intérêt à voir l’intrigue se dérouler. Mais ça ne tient qu’à ça. Tout ce qui a été entrepris l’heure et quart avant n’a plus vraiment de poids.
On aurait apprécié de voir les astuces et les magouilles sur la communication mise en place par Kelly, plutôt que de tout miser sur la relation des personnages Tatum et Johansson sont bons, les seconds rôles sont plaisants et on retrouve des têtes de séries comme Ray Romano (Tout le monde aime Raymond), Jim Rash (Community), ou Victor Garber (Alias). To The Moon reste un film sans prétention alors qu’il avait les clés pour être une comédie assez pointue. Reste la réalisation de Greg Berlanti qui aime les grands espaces et qui met en lumière l’immense site de la NASA avec brio. Un moment de time-lapse, quelques plans larges de toute beauté, des hommes seuls face aux bâtiments, on retrouve ce que la NASA procure comme magie quand on pense à ce qu’elle fait, tente de faire, et procure. .