Sériephilie

Pourquoi The 100 est-elle la surprise de 2014 ?

Début 2014, The 100 arrive sur la CW sans grosse promotion. 8 épisodes plus tard, la série devient quasiment la bonne surprise de la mi-saison.

Après une apocalypse nucléaire causée par l’Homme lors d’une troisième Guerre Mondiale, les 318 survivants recensés se réfugient dans des stations spatiales et parviennent à y vivre et à se reproduire, atteignant le nombre de 4000. Mais 97 ans plus tard, le vaisseau mère, l’Arche, est en piteux état. Une centaine de jeunes délinquants emprisonnés au fil des années pour des crimes ou des trahisons sont choisis comme cobayes par les autorités pour redescendre sur Terre et tester les chances de survie. Dès leur arrivée, ils découvrent un nouveau monde dangereux mais fascinant…

Adapté d’un roman pour ado, The 100 se concentre sur ce groupe de 100 personnes et de la vie dans l’Arche. Après des débuts prometteurs, la série, bloquée par un budget restreint et une écriture non exempte de défauts, tente de prendre par surprise les spectateurs pour offrir des épisodes plutôt satisfaisants. On ne donnait pas cher d’une série de SF ambitieuse sur une chaîne comme la CW et pourtant, il serait mentir que de dire que The 100 a de sérieuses qualités à commencer par une histoire qui prend son temps tout en avançant régulièrement ses intrigues. Contrairement à toutes ces séries bouillonnantes et post-apocalyptique ou de SF fantastique, The 100 n’a aucun vrai secret, aucune vraie intrigue qui ne trouvera de sens dans plusieurs épisodes. The 100 n’attend pas une résolution de mystères. Oui, la série est entourée de zones sombres mais elles ne sont pas le coeur de la série. La vraie ambition est de raconter comment, dès le départ, deux univers, deux intrigues s’installent et de les voir se croiser, se répondre comme le montre si bien le logo de la série.

the 100
©CW

Ce n’est pas tant ce qu’on trouvera sur cette Terre qui est important mais comment ce groupe va survivre… du moins pendant deux ou trois épisodes. On se plait à voir comment ces survivants vont se dépêtrer de la faune de la planète mais rapidement, on comprend que, pour économiser du temps et de l’argent sûrement, les scénaristes ont développé des rapports un peu téléphonés et cousus de fil blanc entre les personnages; Il y a donc Blake, la leader née, Bellamy, le beau gosse au sale caractère qui mène la révolte, Finn, le gentil mignon qui se retrouve dans un triangle amoureux évident, Jasper le rigolo du second plan ou Octavia, la jolie plante.

Jamais vraiment convaincante, cette mise en avant des conflits de groupe est assez agaçante quand on voit avec quelle simplicité elle est traitée. Nous ne sommes aucunement dans la nuance de LOST, on entre quasiment la plupart du temps dans des querelles un peu stériles. La seule fois où les survivants vont sur le terrain, c’est dans les deux premiers épisodes. En y réfléchissant, ils vont aller chercher des vivres qu’ils ne trouveront jamais. On est à l’épisode 8 et pour l’instant, ils s’en sortent sans ce précieux trésor… Toujours est-il que les relations entre les personnages, si déjà vues, donnent une assez bonne dynamique à l’ensemble. Chaque épisode a son lot de bonnes surprises somme par exemple une dose de torture / violence / mise à l’écart / sacrifice assez bienvenue qui tranche avec le genre même dans lequel The 100 est enfermé à savoir la série estampillée CW. Rien n’est épargné et ça fait plaisir. Certes Vampire Diaries peut sûrement offrir des paquets de rebondissements et de « oh non ils l’ont tué! » mais The 100 réussit à offrir des moments assez remarquables dans le traitement de la fatalité et du sacrifice. Cette thématique a donné deux ou trois scènes qui resteront vraiment dans les moments clés de la série qui n’hésitent donc pas à franchir le pas et ose là où le spectateur se dit « non, ils ne vont pas le faire ? » La série s’écarte alors un tantinet de l’aspect série familiale. Evidemment, ne vous attendez pas à une série de très haut niveau. Isaiah Washington parle d’une comparaison avec Mad Men et Breaking Bad mais ne l’écoutez pas.

On parlait d’ambition et la série en a. Après 8 épisodes, The 100 a encore beaucoup de choses à offrir. Malgré des traitements bancals, la série se sert de cette première saison pour poser d’excellentes bases et prend son temps tout en gardant le rythme des résolutions de ses intrigues secondaires.  Les Grounders, ces fameux Terriens qui sont restés sur la planète, sont encore bien méconnus et les informations sont plutôt bien distillées et il reste beaucoup d’idées laissées de côté pour enrichir les prochains épisodes. En en gardant sous le capot, The 100 gagne en puissance. On peut juste pardonner un épisode porté sur des hallucinations qui n’a servi qu’à meubler une sous-intrigue. Un faux pas qui semble déjà loin à la vue du trailer de l’épisode suivant. The 100 a été reconduit pour une seconde saison.

 

Tom Witwicky

Créateur de SmallThings, 1er Geek Picard de la planète Exilé dans le 92

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