Critiques de films

Skyfall : un bon non Bond

ENCORE un James Bond ? Ca n’en finira donc jamais ? Rassurez vous, avant d’être un nouveau (« mauvais ») James Bond, il s’agit d’abord d’un super bon film.

Je ne sais pas vous, mais moi il y a toujours un moment où je bugge devant James Bond, genre « euh… J’ai perdu le fil là, il se passe quoi au juste ??? », alors le synopsis décrypté avec des mots simples est le suivant :

(réécriture libre et cecliaesque du topo d’Allociné, ndlr)

La dernière mission de James Bond ayant mal tourné, une liste d’agents infiltrés se retrouve exposée au mode entier. Voilà une bien belle occaz pour les grands méchants de buter les agents du MI6. Ca fout la pagaille à l’Agence. M passe pour une buse et face à cette double menace (les gens tués et le licenciement), elle ne peut se tourner que vers un seul homme de confiance : notre brave James (qui pourtant a déconné lors de sa dernière mission, je vous le rappelle). Il se lance alors à la poursuite du mystérieux et vilain Silva dont il devra déjouer les plans diaboliques.

Il paraîtrait que Skyfall a été élu meilleur James Bond ever… ça ne m’étonne pas, dans la mesure où les ingrédients habituels sont (enfin !?) un peu délaissés au profit d’une nouvelle interprétation du mythe. Tout ça est un peu dépoussiéré, revisité, et ça fait du bien aux mirettes.

 

© Sony Pictures Releasing France

On se rassure, le héros c’est toujours James, toujours classe, toujours avec une petite pointe d’humour à l’anglaise qui tombe à point nommé pour détendre l’atmosphère quand l’avenir de la galaxie est en péril. M tient le choc. Q est de retour, plus geek que jamais (faut vivre avec son temps) : cet opus sonne le glas de tout l’attirail high-tech habituel de James pour laisser la part belle à la technologie informatique, à un équipement minimaliste qui convient bien à un Daniel Craig plus bagarreur et cérébral.

Le méchant aussi est toujours bien présent. Ici  interprété par Javier Bardem qui est juste extra. Javier se régale à camper ce rôle, et ça se voit. Dans Skyfall, on sort enfin de ces scénarios où l’ennemi est la Russie et l’intrigue souvent basée sur des histoires sur fond de vieilles rancœurs post guerre froide.

Par contre, J’ACCUSE ! Pourquoi les cinémas UK et US prennent-ils un malin plaisir à faire passer les françaises pour des actrices minables ? Marion Cotillard dans Batman et maintenant Bérénice Marlohe dans le rôle de la nouvelle James Bond Girl… Son rôle est plat, manquant cruellement de matière et bassement utilitaire. A la différence des anciens films de la franchise, et comme j’ai pu l’entendre « il n’y a pas assez de scènes de cul dans ce James Bond». Effectivement, où sont donc passées la bonne vieille JBG et surtout la libido et le charme animal magnétique de James ? Moi je m’inquiète, mais sans pour autant que ça manque à l’intrigue.

Un autre point franchement positif du film est qu’il soulève un pan du passé de James, qu’on connait somme toute très peu. Il ne nous apparait donc plus seulement comme un mec super fort qui peut se battre en costard cravate sans se décoiffer, qui a le permis de tuer, pas le temps de s’attacher sentimentalement et une liste de conquêtes longue comme le bras. Il a une histoire, il n’est pas né par l’opération du Saint-Esprit, il a eu une enfance. C’est d’une évidence folle mais jusqu’à présent, aucun scénario ne s’était réellement penché sur le sujet. Skyfall nous offre un retour aux sources du personnage, ce qui donne une dimension et un intérêt nouveaux à l’œuvre d’Ian Fleming.

Ainsi, pour résumer ce film est à l’image du titre : simple, efficace, élégant, british.

© Francois Duhamel / Danjaq, LLC, United Artists Corporation, Columbia Pictures Industries, Inc.

Les fans de la première heure seront peut être déçus, la bonne vieille formule de la licence ayant été un peu modifiée. Des éléments qui faisaient que James Bond était James Bond leur manqueront peut être. Personnellement, je trouve que les choix qui ont été faits pour Skyfall n’en rendent la saga que meilleure, plus sensible, et lui insufflent une seconde vie.

 

NB : Et un bon coup de pub pour Sony qui, depuis la sortie du film, vend à tour de bras son nouvel Xperia T, parce que si comme moi vous êtes un pigeon, et que le gars de votre opérateur mobile vous dit « c’est le portable de James dans Skyfall, d’la bombe !!! », et ben vous l’achetez… Sauf que James, il peut tout faire avec son téléphone : faire sauter une ville entière, emballer les nanas et sauver le monde rien qu’en cliquant sur la touche dièse. Le mien ne peut qu’envoyer des sms, et surfer sur le net. VDM.

© Sony Pictures Releasing France

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