Sériephilie

Série Series 2013: Una Mamma Imperfetta mais tellement attachante…

Suite de mes comptes rendus Série Series, avec le compte rendu de la projection d’Una Mamma Imperfetta, format court de 7 minutes assez original. En effet, il a été diffusé sur le site Internet du quotidien « Corriere della Serra », avant une diffusion prévue pour la rentrée sur la chaîne publique italienne Rai Due, autour de 20 heures. Quatre épisodes ont été projetés à l’occasion, non pas les quatre premiers car si la série est un journal intime, celui de Chiara (Lucia Mascino), il s’agissait de donner un échantillon représentatif de la série. Alors, pari réussi?

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La série commence avec un monologue face à la caméra, ou plutôt à la webcam, de Chiara. Ou presque: elle doit se reprendre à plusieurs fois, étant interrompue à chaque fois par ses enfants ou sa collègue de travail un peu trop voyeuse. Le premier pilote se situe en terrain connu: caractérisation de l’héroïne par son côté surbooké, et des raisons qui l’ont poussé à tenir ce journal intime. Les épisodes suivants nous présentent son groupe d’amies, qui fantasment sur le papa sexy dont elles ne connaissent absolument rien; elles approfondissent la relation avec son mari.

Un esprit plus court-métrage que « Scènes de ménage »

On voit aussi qu’ « Una Mamma Imperfetta » va sur le terrain des fantasmes et de la fantaisie pour échapper à un quotidien trop stressant ou trop ordinaire. Exemple? L’apparition de Ricardo Scamarcio (Polisse, L’Amour a Ses Raisons) en mari parfait qui va préparer à manger et faire tout ce que le vrai mari de Chiara a du mal à faire. Trop classique? Que diriez-vous d’un tour d’horizon de l’éducation maternelle en plusieurs exemples en 7 minutes? On commence avec des stéréotypes communautaires assez douteux autour des « maman-tigres » chinoises qui complexent Chiara. Heureusement, le scénariste et showrunner Ivan Cotroneo rectifie le tir avec plusieurs explications de texte de mères françaises ou moldaves face caméra, assez amusantes (la mère moldave sur le ton « les mamans moldaves sont les meilleures du monde, et tout le monde le sait »).

L’expérience d’Ivan Cotroneo était quasi-nulle sur une série régulière, même s’il a plusieurs miniséries à son actif. Il a débauché une équipe qui travaillait plutôt sur le cinéma, notamment sur les films de Paolo Sorrentino. Ce qui confère à « Una Mamma Imperfetta » un caractère de court-métrage, qui sort du cadre des saynètes humoristiques légères pour avoir une proposition de mise en scène et des thèmes unifiant les épisodes. Les 25 épisodes ont ainsi un budget de petit film pour 1 million d’euros en tout. Le tournage était commando, comme le décrit Ivan Cotroneo: « Tout était déjà écrit, le montage était fidèle à la page ». Ce qui n’a pas empêché un travail sur l’alchimie de la distribution de se mettre en place.

Même si la trame d' »Una Mamma Imperfetta » est très écrite, Cotroneo a laissé une large place à l’improvisation: « Je rencontrais le même enthousiasme que sur les plateaux de films comme « La Grande Belleza », c’est un choix peut-être inconscient, peut-être courageux, mais qui donne un résultat final plus chaleureux ». Au final, ce format court arrive à se démarquer en jouant avec le cadre et en mettant au service du bimédia (diffusion Web et diffusion télé) des moyens de cinéma indépendant et un jeu avec le carcan des tranches de vie destinées à la sacro-sainte ménagère.

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