Rosalie Blum : quotidien mouvementé
Actuellement en salles, le dernier film de Julien Rappeneau, Rosalie Blum, réunit un casting français de qualité, dans une histoire adaptée du roman graphique du même nom.
Rosalie Blum
, c’est une comédie dramatique un peu bizarre avec un pitch qui n’attire pas vraiment de prime abord tellement il est décalé. Vincent Machot, coiffeur de son état, dans une petite ville, vit son train-train routinier entre son salon, son cousin et meilleur ami, son chat, et surtout sa mère très envahissante qui vit au-dessus de chez lui. Un jour, il pénètre dans l’épicerie de Rosalie Blum, une femme qu’il est persuadé d’avoir déjà rencontré… Il va se mettre à la suivre sans raison pour tenter de comprendre le mystère qui entoure cette femme qui semble si triste. Et Vincent voit sa vie bien basculer…
Racontée via trois points de vue différents, celui de Vincent (Kyan Khojandi), puis de Rosalie (Noémie Lvovsky) et enfin d’Aude (Alice Isaaz), Rosalie Blum pourrait bien être la comédie française que vous ignoriez attendre. Touchante et surtout populaire dans le sens où le film se concentre sur des gens comme vous et moi, qui s’ennuient dans leur vie et ne savent pas trop comment la rendre rebondissante, ils se jettent à corps perdu sur la première anomalie qui pointe le bout de son nez et venir mettre un peu de magie dans leur quotidien morne.
Ces trois protagonistes sont à trois moments de leur vie, mais ils sont tous dans une phase stagnante où ils n’arrivent plus à retrouver de la joie de vivre et se laissent aller dans le courant. Soutenus par une troupe secondaire comique et imprévisible, Rosalie Blum vous gagnez le cœur. Ils finissent tous par prendre une belle revanche sur leur solitude, et forcément, c’est touchant et plein de tendresse. D’un autre côté, on retrouve un aspect romantique qui se doit d’être mentionné, même si le doute plane entre les intérêts divergents.
Il s’agit de l’adaptation du roman graphique en trois tomes de Camille Jourdy, et le réalisateur, Julien Rappeneau, réussit brillamment à retranscrire les caractères de tous les personnages et à respecter le style décalé de l’auteure. Les deux premiers chapitres se recoupent parfois dans l’intrigue qui est expliquée d’un point de vue différent, et qui vient renforcer l’effet comique qui aurait pu échapper au spectateur dans la première partie.
Kyan Khojandi, souvent reconnu comme « le mec de Bref« , interprète ici son premier rôle principal. Et comme d’habitude, le type un peu maladroit au grand cœur lui va comme un gant. On aurait pas pu trouver mieux comme actrices pour les rôles de Rosalie et d’Aude non plus, avec cette lassitude propre aux gens qui ne connaissent pas encore leur but dans la vie ou qui l’ont peut-être oublié.
(P.S. : Tout au long du film, j’ai vraiment pris plaisir à suivre leurs aventures respectives, tout en ressentant beaucoup d’empathie pour chacun.)