Protection rapprochée, le thriller gay de Jane Seville.
Protection rapprochée de Jane Seville est le tout premier thriller M/M de la collection Milady Suspense. Il est sorti le 24 octobre et raconte l’histoire de Jack Francisco, un médecin témoin d’un meurtre et placé sous la protection de la police. D, quant à lui, est un tueur à gages qui n’est pas sans scrupule. Il choisit ses contrats et ne tue que des personnes qui l’ont méritées, mais lorsque son contact est kidnappée, il se voit forcé d’accepter de tuer Jack. Lorsque ses yeux se poseront sur lui, il ne pourra cependant pas tirer.
Protection rapprochée
est le tout premier M/M que le lis. Qu’est-ce que le M/M ? C’est une romance entre deux hommes et, dans ce livre, les deux hommes ne sont pas du tout efféminés. Ils ont d’ailleurs été mariés à des femmes tous les deux avant de se rendre compte qu’ils préféraient les hommes. Au début de l’histoire, seul Jack est sûr de sa sexualité et le fait que D, imperturbable et dangereux tueur à gages, ne se rend pas compte de l’évidence est frustrant.
D est très connu dans sa profession, il inspire la peur à tout le monde tellement il est doué. Il tue des gens mais il choisit ses contrats et n’assassine que des personnes l’ayant mérité : des meurtriers, des violeurs, des pédophiles… Jack, quand à lui, est médecin et ne supporte pas la violence. Alors qu’il est témoin d’un meurtre, il réussit à se cacher des mafieux qui viennent d’abattre une pauvre femme et prévient la police. Il rentre alors dans l’unité de protection des témoins. Comme dans beaucoup de films, Protection rapprochée parle du problème de garder en vie ses personnes qui décident de donner leur vie pour pouvoir aider la police à boucler des malfaiteurs.
De son côté, D est kidnappé et obligé d’accepter un contrat qu’il n’aurait pas pris habituellement : il doit tuer un témoin gênant, Jack. Lorsque Jack rentre dans son nouvel appartement, un homme armé l’attend, il s’agit de D. Mais alors que celui-ci s’apprête à tirer, il décide de sauver la vie du médecin et de l’emmener avec lui. Il le protègera jusqu’à son procès.
C’est là que l’histoire de Protection rapprochée commence réellement. C’est un peu frustrant car le résumé du livre nous dévoile tout cela, pourtant il faudra que le lecteur attende un bon moment avant d’en arriver à ce point-là.
Les deux hommes vont devoir fuir, se battre et vivre tous les deux pendant plusieurs semaines. Un rapprochement n’est cependant pas possible car D est un homme renfermé qui a emprisonné son passé dans un coffre-fort blindé. Il ne laissera personne rentrer dans son monde. Mais c’était sans compter sur la ténacité de Jack.
Protection rapprochée est un très bon thriller. Il ne s’agit pas que de romance, il y a du suspense, des meurtres, des enquêtes… tout ce qui caractérise l’univers de la collection Milady Suspense qui devient incontournable. Jane Seville nous fait rentrer dans le monde des tueurs à gages et c’est réellement intéressant. Le lecteur se prend à l’histoire et on enquête avec D pour savoir quels sont les tueurs qui sont à leur trousse. On ne sait pas à qui faire confiance et on a peur pour nos deux héros.
Alors qu’on pense connaître tout de Jack, de D et de leur vie, Jane Seville arrive encore à nous surprendre en dévoilant petit à petit des secrets enfouis depuis longtemps. On comprend alors que Protection rapprochée nous surprendra jusqu’au bout.
Le seul petit bémol de Protection rapprochée est, à mon sens, la traduction qui a l’air d’avoir été faite à la va-vite : le traducteur se trompe des fois dans les prénoms si bien que le lecteur est obligé de relire plusieurs fois la même phrase pour comprendre qu’il y a eu erreur. Les coquilles sont assez rares mais un peu gênantes tout de même.
En résumé, Protection rapproché est un livre à ne pas manquer et j’ai hâte de découvrir un peu plus l’univers du M/M avec la prochaine lecture de Lucas, premier tome de la saga bit-lit Les loups de Riverdance.
« – Tiens ça, dit-il en tendant un sac marin à Jack.
Jack le tint ouvert pendant que D y déposait des armes et des boîtes de munitions. Il ajouta un petit étui en cuir, puis ouvrit une petite boîte en fer d’apparence tout à fait anodine pour en sortir une liasse très épaisse de billets attachés avec un élastique qu’il fourra dans sa poche.
– Ben ça alors, s’étonna Jack, stupéfait. Est-ce qu’on va prendre le contrôle d’un pays ?
D pouffa de rire.
– Je dois être paré. (Il leva les yeux vers Jack en fronçant les sourcils.) Quoi ?
Jack haussa les épaules.
– C’est juste… (il soupira) je commence à voir des mots comme « complices » et « association de malfaiteurs » planer autour de ma tête.
D réagit à peine.
– Tu préfères « décidé avant l’admission à l’hôpital » ?
Jack acquiesça en se pinçant les lèvres.
– Prenez plus de munitions. Les munitions, c’est bien. »