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Predestination : à voir à temps

Looper, c’est du passé avec ses tueurs à gages. Bienvenue dans le monde de Predestination où le voyage temporel sert à étouffer les crimes dans l’œuf.

On a l’habitude de la filmographie d’Ethan Hawke. Un peu à la Nicolas Cage, il a un film sur dix de passable. Avec cette adaptation de la nouvelle All You Zombies de l’auteur Robert Heinlein, il retrouve les frères Spierig avec qui il avait déjà tourné Daybreakers, où ils continuent dans le genre de l’anticipation. A l’image de leur film précédent, l’atmosphère est pesante et psychologiquement dérangeante.

En fait, le vrai bon point est donné au scénario. Predestination est un film d’action/anticipation assez commun en soi. Beaucoup de violence, de séquences rapides pour palier au manque de moyens pour le film car il n’y a pas vraiment d’effets spéciaux. Mais le petit point original, c’est la manière dont il raconte l’histoire, ce qui sert de fil conducteur au film.« Never do yesterday what should be done tomorrow ». Au final, cette phrase est certainement ce qui se rapproche du voyage temporel dans ce film. Car la bonne première partie de l’histoire se déroule dans le passé… à se rapprocher d’un drama plus qu’un film sur le voyage temporel. Mais c’est ce qui fait partie du charme, je suppose. Pour finir sa carrière, un agent temporel décide pour sa dernière mission d’attraper un poseur de bombes, le « Fizzle bomber » qui lui a toujours échappé et ainsi sauver des milliers de vies. Cet aspect-là n’est qu’un prétexte au véritable sujet du film… Il se retrouve dans les années 70 et rencontre un mystérieux inconnu qui va lui raconter l’histoire de sa vie en commençant par « quand j’étais une petite fille »…

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©Sony

La deuxième partie commence, et c’est là que le petit délire temporel démarre. On apprend des petits détails, comme le fait qu’on ne puisse voyager que 53 ans du point 0. Ou que le voyage temporel a été créé en 1981. Après… On continue encore et toujours dans le drame et surtout dans l’un des plus grands paradoxes de la théorie du voyage temporel. Ce n’est pas tant que c’est complexe… mais les paradoxes sont  intéressants. On pense avoir vécu l’histoire dans le bon ordre, mais il n’y a pas de chronologie à proprement parler. Et certaines choses sont certainement inéluctables… comme des êtres narcissiques au possible.

Au final, la plus grande surprise est probablement la jeune Sarah Snook (qui a un air de Jane Levy, vraiment) qui est assez impressionnante dans son jeu. Son rôle la met en avant, tant dans les performances physiques qu’émotives. Toute la première partie, elle mérite tous les éloges. Hawke ne reprend le relais que plus tard et ne brille pas vraiment. Toute l’histoire est une grande boucle, comme la plupart des films sur le paradoxe temporel et pourtant, ce n’est pas une perte de temps ^^.

(P.S. : pour le petit côté technologie, il vaut mieux revoir In Time…)

Le DVD de Predestiantion sort le 1 er décembre chez Sony Pictures Entertainment

 

Aki

Une énième fangirl de Whedon, obsédée par les comédies musicales, la nourriture et les drames britanniques.

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