Précédemment chez… Gaëtan Fischer
Précédemment chez… c’est un voyage dans les souvenirs des sériephiles de tout bord. Vieux de la vieille, binge watcher, le spectateur de série vit de nombreuses années avec certains personnages. Quel épisode garde-t’il en mémoire ? Quel personnage a été son crush secret ? Les réponses sont dans Précédemment chez…
Pour ce second numéro, nous accueillons Gaëtan Fischer, un sériephile qui fait parti des vieux de la vieille. Il a écrit des webséries publiées il y a déjà dix ans, il a suivi des séries que les moins de vingt ans ne veulent pas connaitre et est très actif sur Twitter. Entre vieilles séries et coup de coeur récent, Gaëtan se livre.
Le principe est simple, 15 questions et l’interviewé en choisit 5 ou 6. Découvrez ses souvenirs entre inspecteur allemand et profileuse américaine.
Twitter de Gaëtan : @gaetanfisher
- Quel est ton plus lointain souvenir série ?
Je suis pas sûr que c’est le plus lointain mais je me souviens que mes parents regardaient Derrick le dimanche soir sur France 3 et que j’essayais de suivre avec eux. Ce qui était frappant pour moi c’était qu’il existait des gens qui tuaient d’autres gens. Je ne comprenais pas pourquoi ça arrivait et ça m’inquiétait. J’avais peur que des gens viennent me tuer ou tuer mes parents ! Et je suppose que j’avais une certaine admiration pour le vieil inspecteur Derrick parce qu’au moins grâce à lui, il y avait moins de méchants en liberté. Il faut dire qu’à cet âge, je ne comprenais pas que je regardais de la fiction, pour moi tout ce qui se passait à l’écran était réel parce que c’étaient de vraies personnes à l’écran, contrairement aux dessins animés. Quand j’y repense, je me demande pourquoi mes parents me laissaient regarder, j’étais clairement trop jeune et il aurait au moins fallu qu’ils m’expliquent mieux.
- Quelle scène hante encore tes esprits après plusieurs années ?
Dans un épisode de la saison 6 d’Urgences, le Dr Carter est poignardé par un patient schizophrène dans une salle d’examen des urgences. Il s’écoule et voit sa collègue Lucy à terre, baignant dans son sang. Cette scène m’a marqué, la violence des images d’une part mais aussi la musique de la fête que le personnel avait organisée à côté pour la Saint-Valentin. A cause de ça , personne ne pouvait les entendre appeler à l’aide, c’était terrifiant et ça avait quelque chose d’ironique. Une quinzaine d’années plus tard, la scène me fait toujours de l’effet quand je la revois.
- Quel personnage te manque le plus ?
Eric et Tami Taylor de Friday Night Lights me manquent énormément. Il existe plein d’autres persos touchants et attachants mais ce qui me plaît c’est que ce sont des héros du quotidien, ils ne mènent pas des vies extraordinaires mais ce sont des gens qui s’efforcent d’être droits, généreux, humains jour après jour. Ils sont des piliers de leur communauté et puis ils ont une très belle relation, un mariage idéal (mais pas idéalisé). Ce genre de personnages donnent envie d’être meilleur.
- Tu préfères pleurer ou rire devant une série ?
Je dirais plutôt pleurer car je préfère les drames aux comédies en général. Mais les bons drames ont besoin d’humour également. Les séries qui parviennent à me faire facilement passer du rire aux larmes et vice versa ont toute mon admiration. Quelques exemples qui me viennent à l’esprit : Buffy et Angel, Twin Peaks, Bones, Parenthood, The Good Wife…
Quelle fin de série reste en mémoire ?
Six Feet Under, je crois que tous ceux qui ont terminé la série gardent en mémoire les 10 dernières minutes où on dit adieu aux personnages sur « Breathe Me » de Sia, c’est bouleversant. Je n’ai jamais autant pleuré devant une autre série ou devant un film. Au-delà de l’émotion, je trouve que la fin de cette série fait réfléchir à la manière dont on vit. Elle nous laisse un message qui résonne en nous.
Quelle est la première série dont tu étais fan ?
Il y a des séries que j’ai appréciées avant mais à la fin des années 90, Profiler a été l’une des premières séries que je suivais religieusement. J’enregistrais tous les épisodes et je les regardais plusieurs fois. J’étais très attaché à l’héroïne, Samantha Waters, j’étais fasciné par son aptitude à raisonner comme les serial killers et à empathir avec eux. Et je crois que ce qui me plaisait c’est que la série expliquait pourquoi et comment les gens devenaient des meurtriers. A l’origine, il y avait souvent une souffrance, je crois que ça me rassurait. De plus, le fil rouge de la série me tenait en haleine, le serial killer Jack qui tourmentait Samantha et dont l’identité a longtemps été gardée mystérieuse. La romance malsaine entre les deux persos avait quelque chose de fascinant. Cette série a connu son heure de gloire mais elle a été assez vite oubliée, c’est dommage car elle a influencé beaucoup de séries actuelles comme Criminal Minds ou The Mentalist et à mes yeux elle était supérieure à ces séries. J’aimerais beaucoup que la jeune génération la découvre.
- Top 5 des séries qui définissent sa sériephilie
1. Profiler (1996-2000)
2. Dawson’s Creek (1998-2003)
3. Six Feet Under (2001-2005)
4. 24 (2001-2010, 2014)
5. Friday Night Lights (2006-2011)
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