Once Upon a Time saison 3 : Notre Belle Famille
Début Mai, ABC offrait à ses spectateurs un season finale d’une heure et demie pour Once Upon a Time, une série qui a commencé il y a trois ans, lorsque Henry, petit garçon adopté, a retrouvé sa mère biologique, Emma, et a tenté de la convaincre que tous les habitants de la ville dans laquelle il habite, Storybrooke, sont en fait des personnages de contes de fée.
Ce qui caractérise chaque fin de saison de Once Upon a Time, c’est le soulagement. Non pas le soulagement que ce soit terminé, mais le soulagement que ce soit bien terminé. Car si la première saison est égale et lance la série de belle manière, les saisons d’après sont plutôt inégales, mais se rattrapent toujours plus ou moins avec une fin de saison haletante.
Pour la saison 3, les scénaristes ont parié sur Peter Pan et The Wicked Witch of the West. Un problème est rapidement apparu, cependant : le jeu des acteurs et la construction des personnages. En effet, les antagonistes qui nous sont présentés dans la saison 1, Regina et Rumpelstiltskin, sont joués par des acteurs de grande classe (Lana Parrilla et Robert Carlyle), et ont été développés de façon très intéressante. Ainsi, il est difficile de ne pas trouver fade les nouveaux méchants de la série. Si Peter Pan passe encore, Wicked est très difficile à regarder, tant son personnage est inintéressant et l’actrice, transparente.
De façon plus générale, le développement des personnages est un problème que la série connaît depuis un petit moment. Dans la première saison, les épisodes passaient d’un personnage à l’autre, provoquant la sympathie du spectateur et mettant en place un univers très sympathique. Si les scénaristes ont tenté de conserver le procédé, il n’en reste pas moins qu’ils ont diminué le nombre de personnages présents régulièrement à l’écran. Le scénario s’étale moins, mais le spectateur se lasse et s’agace : le couple Charming ne semble plus si charmant, et tout le petit monde mis en place par les créateurs paraît gâché.
Malgré cela, si on s’accroche jusque là, la fin de la saison est assez sympathique. Ce qui frappe depuis le début, c’est que, à l’instar d’une série comme My Little Pony : Friendship is Magic (oui, vous avez bien lu), Once Upon a Time est une série qui vise un public assez jeune et a la particularité d’avoir pour personnages principaux des femmes. En effet, il est rare de trouver une série avec autant de personnages féminins qui ont tous droit à un développement aussi poussé. En cela, Once Upon a Time mérite d’être montrée, car elle apprend aux petites filles que, plutôt que d’attendre que le prince charmant vienne les délivrer de la cellule dans les donjons, elles peuvent crocheter la serrure et sortir par elles-mêmes.
Plus que cela, Once Upon a Time développe une véritable réflexion sur la notion de famille – une fois qu’on arrive à comprendre l’arbre généalogique tordu de la série. La famille, c’est compliqué et ça va au-delà du sang. Dans le season-finale (double épisode), cela est intelligemment développé : Emma, qui veut définitivement quitter Storybrooke et sa famille, remonte dans le temps avec Hook, et voit ses parents tomber amoureux et interagir avec elle en la traitant comme une étrangère. Ce n’est finalement pas un dernier épisode très haletant. Au contraire, il est plutôt anti-climatique, mais c’est agréable : tout retombe en place, comme on s’y attendait, et même si c’est sans surprise, c’est bien, parce que cela montre que l’amour, quelque soit ses formes, reste, malgré toutes les difficultés qu’on croise, quelque chose de naturel, auquel tout le monde a droit, et qui peut déplacer des montagnes. On pourra trouver cela niais. Personnellement, à une époque où les séries TV reflètent le pessimisme ambiant, je trouve ça plutôt beau et frais.
En fin de compte, si Once Upon a Time a de nombreux défauts (ce n’est pas forcément bien réalisé, et les effets spéciaux sont aussi laids que les costumes sont beaux, et les scénarios pèchent parfois), le dernier double-épisode reste dans l’esprit qui, depuis de début, est le fil conducteur de chaque moment de la série : il faut y croire. A la magie d’abord. Puis en des choses beaucoup plus réelles : en la famille et en l’amour. Et ce message est assez important pour qu’on lui accorde un peu de notre attention. Surtout quand on voit qu’il est délivré avec autant de passion, de la part des acteurs et du créateur, qui sont, visiblement, les premiers à y croire et qui y croiront jusqu’au bout.
Votre critique est plus que subjective. La Wicked Witch est très bien jouée et un très bon personnage. Ne prenez pas vos ressentis pour de l’objectivité que l’on doit retrouver dans un article. Ensuite mal tourné ça veut dire quoi ? C’est encore un avis bien subjectif. La réalisation me plait énormément, comme quoi… Pour ce qui est des effets spéciaux, ils sont laids mais en disent long sur la création de la série. Elle est là pour son histoire et son imaginaire, non pour être la meilleure du genre en effet spéciaux et je trouve ça très bien, car il n’y a pas besoin de dépenser des millions pour faire rêver un publique.
Bien entendu que ma critique est subjective. Je donne mon ressenti sur la série, je ne me contente pas d’en faire un résumé. Si un autre rédacteur du site avait écrit cet article, peut-être n’aurait-il pas mis 3,5 étoiles mais 4. Ou peut-être n’en aurait-il mis qu’une seule. La question de l’objectivité d’une critique est une question épineuse. Je remarque cependant que vous taxez de subjectivité tous les mauvais points que je donne à Once Upon a Time, ignorant par la même toute l’analyse très positive que je fais de ses thèmes principaux (alors que j’aurais pu, si cela avait été mon avis et comme je l’ai lu une fois sur Twitter, dire que la série « faisait de l’opportunisme en utilisant la popularité des personnages repris par Disney »). Libre à vous de ne pas aimer mon texte, de penser que je suis une bien piètre critique parce que je n’ai pas la même opinion que vous sur la série. Chacun son avis, après tout. Mais je persiste à penser que si j’avais écrit que les acteurs jouent tous très bien et que la réalisation est impeccable, vous n’auriez pas pris la peine de commenter pour me reprocher ma subjectivité.