Mr Robinson, 3 petits tours et puis s’en vont
Proposée depuis le 5 août par NBC, Mr Robinson a, lors de sa première soirée de diffusion, rempli ses objectifs en terme d’audience. Pas de quoi, pour autant, sortir le champagne…
Pour le lancement de cette nouvelle sitcom, le moins que l’on puisse dire est que NBC ne s’est pas mouillé. Avec six épisodes diffusés sur trois semaines, le network met à peine ses orteils dans l’eau pour prendre la température. Si vous pensez qu’il s’agit là d’un manque de foi et de courage évident, ne vous emballez cependant pas trop vite. Le pilote pourrait, en effet, vite vous faire changer de point de vue, vous poussant à vous demander quelle brèche a pu laisser entrer ce projet dans une grille de diffusion.
Présentant, dans le rôle-titre, Craig Robinson (The Office) en musicien à la petite semaine, enseignant de temps en temps la musique dans les collèges pour arrondir ses fins de mois, la série s’ouvre sur une représentation, au ras des pâquerettes, de son groupe dans un bar. L’arrivée d’une ancienne petite-amie y met cependant vite court et l’enjeu du show s’expose en une courte discussion : il veut rattraper son occasion manquée 20 ans plus tôt, elle est devenue prof dans leur ancienne école, … Vous voyez le coup venir ? De fait, la scène suivante, il intègre son rôle de professeur de musique intérimaire !
Ne se préoccupant ni de nous rendre l’enchainement des évènements crédibles, ni de donner aux personnages une quelconque épaisseur, nous assistons à un spectacle de marionnettes. Cela ne serait cependant pas vraiment grave pour un pilote de sitcom si nous pouvions compter sur d’autres qualités. Ce ne sera pas le cas ! Non seulement les dialogues ne sont pas drôles, mais les gesticulations des acteurs laissent perplexe. Mais plus que tout, pour une série intégrant une dimension musicale, ou en tout cas le prétendant, ces quelques scènes se révèlent particulièrement bâclées.
Soyons honnête, cette sitcom n’est probablement pas beaucoup plus mauvaise que de nombreuses autres que l’on a vu se développer ces dernières années (la récente clipped, par exemple). Si mon jugement est si sévère, c’est bien que j’y voyais là un potentiel dont le gâchis m’attriste réellement : une tête d’affiche sympathique, un décor scolaire permettant une grande diversité de personnages secondaires hauts en couleur, ainsi qu’un large éventail d’enjeux, graves et légers, et enfin des morceaux musicaux toujours mobilisateurs.
Au sortir de cet épisode, on ne peut s’empêcher de se demander qui a bien pu écrire ce truc et surtout si tous les auteurs des USA étaient en congé ce jour-là, les forçant à déléguer leur travail au premier venu. Mais plus que tout, nous ne pourrons que constater que ce n’est pas encore avec Mr Robinson que NBC retrouvera son statut de royaume de la comédie.