Mes sincères condoléances : mémoires incroyables d’un croque-mort
Pour démystifier la profession de croque-mort, Guillaume Bailly nous livre sous forme d’anecdotes l’expérience qu’il a pu avoir de par son métier. Et certaines histoires valent le détour.
Pourquoi ? Pourquoi on choisirait cette voie ? Si on en croit l’auteur de l’ouvrage Mémoires incroyables d’un croque-mort, ce serait par pur hasard. Car on nait rarement avec cette vocation (même après s’être enfilé l’intégrale de Six Feet Under), mais souvent on reprend l’affaire familiale, ou on se retrouve dans la profession. L’ouvrage est des plus divertissant, il prend le parti de l’humour noir. Et heureusement, car pour supporter les montagnes russes émotionnelles, il faut bien un mécanisme. D’une page unique à 5-6 pages, les anecdotes sont relativement courtes et tout ce que vous avez pu imaginer est sûrement arrivé à cet agent funéraire. Que ce soit la cérémonie organisée pour son animal de compagnie, à des questions beaucoup plus pragmatiques qui sont les identités, la taille des cercueils etc. Oui, ça peut paraître macabre, mais c’est surtout très instructif ! On apprend ainsi que le terme « embaumer » est inexact, puisqu’il s’agit là de la pratique des Egyptiens et qu’aujourd’hui on pratique la thanatopraxie pour conserver les corps.
« Quand on est croque-mort, c’est 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 ! »
Pour autant, il n’y a pas que des histoires cocasses, car il touche aussi la corde sensible. Ce Breton donne un visage humain aux pompes funèbres, en racontant également les relations parfois tendues avec ou entre les membres de la famille du défunt mais aussi les difficultés d’allier son métier avec les dernières volontés. Les coups les plus durs, ce n’est pas tellement les histoires de fosse commune, mais plutôt les défunts qui ont une famille qui se fiche royalement de ce qui peut se passer. On y voit aussi leur collaboration avec la police, car le respect des corps et les étourderies qui arrivent même aux meilleurs. A cela on y ajoute le point de vue en maître de cérémonie, (car oui, on suit vraiment son parcours professionnel de fossoyeur à maître de cérémonie) donc avec des gaffes oratoires ou autre incidents. Et la recette d’une meilleure vente FNAC est en poche !
Après lecture de ce mémoire, j’ai accordé mon grand pardon aux accidentés des voies ferroviaires. Okay, vous pouvez prendre toute une journée pour ramasser les morceaux, ça a l’air plus compliqué que ce que je croyais… En fait, ce qui est bien dans ce bouquin, c’est qu’il n’est jamais morbide ou irrespectueux. Il révèle juste beaucoup de choses tant sur les personnes qui travaillent dans ce domaine que sur les gens qui appréhendent différemment la mort. Je sens en tout cas l’adaptation cinématographique qui pourrait être un Burke and Hare à la française :’D !
(P.S. : après ça, vous n’aurez qu’une envie, réfléchir à vos obsèques !)