Lovelace : sans profondeur
Linda Lovelace a été connue mondialement pour son rôle dans le film porno Gorge Profonde. Vértibale drame humain, sa vie est un sujet en or pour Hollywood qui s’en empare cette année avec Lovelace.
Amanda Seyfried prête son physique agréable à Linda Boreman, future star montante et fugace du porno. Sous la caméra de Rob Epstein et Jeffrey Friedman, Seyfried incarne Lovelace dans la période précédent Gorge Profonde et les mois suivants son succès mondial.
Années 70 en plein cœur de la Floride, la jeune Linda sort avec son amie Patsy (adorable Juno Temple) et rencontre Chuck Traynor (Peter Sarsgaard). Leur relation naissante va pousser Linda à s’émanciper rapidement. Protégée par ses parents (géniaux Sharaon Stone et Rober Patrick), Linda plonge de plus en plus dans le monde de la pornographie.
Tout se passe très vite dans Lovelace, à tel point qu’on se demande ce que le film va pouvoir raconter d’autres. On ressent aucunement le poids décisionnaire de Linda qui semble transformer sa vie avec l’action du Saint Esprit. L’astuce est simple, le film revient alors sur ces évènements avec le regard blessé de Lovelace. On voit les agissements violents de Chuck envers la jeune femme. Vértibale objet dans les mains de Chuck, Linda devient prostituée, objet sexuel et actrice porno. Après le tournage de Gorge Profonde, Linda devient une star, mais Chuck est toujours derrière elle. De plus en plus pressant, Chuck transforme Linda en ombre d’elle-même.
Le film est tout à fait le biopic de base, prenez une femme sortie de nulle part qui au fil des rencontres devient une personne au destin glorieux puis entourée là de soucis familaux et de considération sociale désastreuse et vous aurez le parfait biopic. Au-delà ? Rien. Le schéma est très basique dans ce Lovelace. Si le traitement narratif est plutôt original, il annihile grossièrement toute tentative de proposer autre chose qu’un portrait de victime. Jamais Linda Lovelace ne paraitra comme une personne avec un libre-arbitre. Le plus intéressant dans son personnage est aussi sa quête du respect puisque l’actrice a tenté de partir en croisade pendant des années contre l’industrie du porno. Jamais le film n’ira plus loin que ce segment introductif au destin fauché du personnage.
Le film ne surprend quasi jamais, la seule chose à retenir est le casting proprement fabuleux malgré le peu de présences de certains noms. Jugez plutôt : Sharon Stone et Robert Patrick (absolument monstrueux encore une fois pour le peu de scènes qu’ils ont), Chris Noth (Big de Sex And The City), Bobby Cannavale, Wes Bentley, James Franco (en jeune Hugh Heffner), Adam Brody, Chloë Sevigny et Eric Roberts. Tous entoure une Amanda Seyfried, frêle mais saisissante, qui n’hésite pas à donner de sa plastique et de son sourire.
Lovelace ne va pas au-delà des faits que la plupart des gens connaissent et ce biopic n’arrive que rarement à atteindre le degré de dramaturgie que l’on attend d’un biopic. Des faux-airs de téléfilm disparaissent au profit d’un casting quatre étoiles.