Les Simpson : 1989 – 2014
17 décembre 1989. Les Simpson font leur entrée sur le circuit, crées par l’ambitieux Matt Groening, et diffusés sur la FOX. 552 épisodes, 25 saisons et un film plus tard, les Simpson sont toujours là, plus jeunes que jamais
Officiellement, les Simpson sont apparus deux ans auparavant dans The Tracey Ullman Show en avril 1987 en pastilles. En mode série de network, les Simpson n’ont plus quitté le petit écran depuis 25 ans. Evidemment, la série a connu son heure de gloire à son arrivée en France sur Canal + et France 3 puis ensuite a dominé le monde de l’animation entre les saisons 7 et 12 pour retomber dans l’oubli aidé par son âge avancé et par l’arrivée de concurrent (Les Griffin entre autre). W9 en a fait son bouche-trou depuis plusieurs années et le Simpson vivent paisiblement leurs 25 saisons au compteur et avec une audience qui reste, certes basse mais, encore correcte. Star de la série à ses débuts, Bart a laissé sa place à Homer en figure de proue du navire Simpson.
Le parcours : pilote diffusé le 17 décembre 1989 sur la FOX, 552 épisodes, 25 saisons, 1 film
Le résumé : La vie quotidienne des Simpson, une famille américaine lambda, vivant dans la ville fictive de Springfield. Homer Simpson en est le patriarche un peu neuneu travaillant à la centrale nucléaire de la ville ; Marge, sa femme, est au foyer. Ils ont trois enfants : Bart, Lisa, Maggie.
Le background : je suis régulièrement les Simpson.
Amenez-moi le pilote : Presque annonciateur des malheurs et obstacles qu’allait traverser la famille Simpson dans toutes ses aventures, c’est presque une adaptation d’Un Conte de Noël, de Dickens : Marge dépense toutes ses économies pour enlever un tatouage que Bart s’est fait faire clandestinement, tandis que Homer n’aura pas de prime de Noël et, en désespoir de cause, devient Père Noël en centre commercial. Payé une misère, il décide d’investir cette paie dans une course de lévriers, mais perd son investissement car son lévrier finit dernier et abandonné. Adoptant le lévrier, il rentre, et est acclamé car le reste de la famille voit le chien comme un cadeau, et ils passent alors tous un joyeux Noël.
Pas le temps de s’ennuyer : l’épisode, à la manière d’une sitcom, dure à peine 25 minutes. On est donc directement plongés dans les déboires des Simpson. La série ne se perd pas en considérations contextuelles, y a pas le temps, et c’est ce qui est plaisant. On redoute même la fin de l’épisode, craignant que ca finisse vraiment mal pour les personnages.
Réalisant une bonne audience, nommé à deux Emmys, cet épisode touchant permet d’introduire la famille Simpson ainsi que des personnages récurrents tels Moe, Burns, Barney… De par son niveau graphique, et sa timidité de gags, cet épisode fait bien ses 25 ans, mais n’en demeure pas moins une belle entrée en matière d’une série toujours en cours de production. Illustrant déjà les déboires socio-économiques de cette famille de Springfield, petite ville ( fictive ) américaine, il contient une dénonciation du traitement des employés, exploités sans compassions et non récompensés à leur juste valeur, y compris le soir de Noël, tout ceci pour assouvir la soif d’argent et de pouvoir que Burns incarne. Dès le pilote de la série, Matt Groening, qui s’inspire de ses expériences personnelles pour réaliser ses épisodes, réalise de manière rusée un épisode attirant la compassion des spectateurs pour dénoncer le système. Il va faire des Simpsons, famille lambda dans laquelle chacun peut se reconnaître, un porte-étendard/martyr des avilissements de la société américaine, qui s’en sort toujours plus difficilement et pas forcément dans la joie. Sur la forme, la partie graphique de l’épisode affiche bien l’âge avancé de la série ; aujourd’hui, elle a beaucoup plus, littéralement, nuancé le trait ( on voit clairement l’écart entre les dessins grossiers de ce pilote et l’hommage rendu presque en 3D à Hayao Miyazaki dans la saison 25 ). Sur le fond, ce pilote affiche un scénario similaire aux épisodes d’aujourd’hui. 25 ans plus tard, le pari de Matt Groening se trouve être donc un pari réussi : une 26e saison est en cours de production, des voix comme Dan Castelanetta ( voix de Homer, qui par voie de succès sera, pour le film Aladdin 2, la voix du Génie ) gagneront un Emmy, et des guests stars comme Tom Hanks dans le film ou Katy Perry dans la série feront des apparitions. Quant aux audiences, si elles ont connu quelques fluctuations dûes à une baisse de régime de la série, elles sont toujours très honnêtes ( 5 millions de télespectateurs en moyenne par saison mais en baisse constante ). On regardera donc de façon très plaisante la suite des aventures des Simpson, devenue une vraie valeur sûre du petit écran. L’avantage de cette série est que, pour ceux ne voulant pas se prendre la tête, il n’y a pas de véritable fil conducteur, chaque épisode étant une nouvelle aventure inédite des petits bonshommes jaunes. La seule chose qui ne change pas sont les quelques morts définitives qui parsèment la série ( mais pas à la manière de Game of Thrones ! ). Au-delà de ca, rien ne semble changer pour de bon dans la famille Simpson, et c’est tout aussi bien. L’adage se confirme : c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes. Pour combien de temps encore ? Les paris sont ouverts…