Après l’épreuve du Livre de la Jungle l’an dernier, Disney revient avec une nouvelle adaptation live d’un « classique Disney », La Belle et la Bête, réalisé par le monsieur Twilight Bill Condon. SmallThings vous offre en avant première une review du film, Disney nous avant invité à l’avant-première non officielle du film.
Je ne suis pas du tout Disney. Je tenais à le dire parce que c’est un moyen pour moi de contextualiser la chose : je n’ai vu que peu de films d’animation classiques de la firme, La Belle et la Bête n’en faisant pas partie (je n’avais vu que le Chef d’œuvre de Cocteau et le truc de Gans dont j’ai oublié la totalité) et c’est donc avec un œil relativement vierge que j’allais voir cette version réactualisée du mythe. J’y allais un peu à reculons après le cauchemar qu’avait été la dernière adaptation Disney, mais aussi avec une légère attente au vu du casting et des premières images du films emprunt d’un certain souffle gothique et d’une poésie que je ne pouvais qu’apprécier.
Deux heures plus tard, un constat s’impose. D’abord, Disney ne fait pas dans la dentelle. On est loin des plans vertigineux et pourtant d’une subtilité sans faille de la version de Cocteau, le film fait clairement dans la surenchère et on s’en rend compte très tôt, lors de l’introduction qui n’est d’autre qu’une débauche de lumière, d’effets visuels, de voix off sentencieuse et de maléfices. La Belle et la Bête est loin d’être neutre, le parti pris est celui du merveilleux spectaculaire et non pas de la subtilité lyrique. Une autre vision de cinéma, forcément moins intéressante mais beaucoup plus plaisante à suivre (comme une énième comparaison DC/Marvel, en quelque sorte). J’ai eu la surprise de me prendre rapidement au jeu du film de Condon, à apprécier ce que je regardais et à y trouver de temps à autre un intérêt purement cinématographique.
Tout à fait le genre d’image qui m’intéressait avant d’aller voir le film !
Oui, le film est clairement une commande à visée commerciale mais on se rend compte que le mythe est tout à fait à même de souffrir une nouvelle adaptation avec des moyens plus ambitieux. Le projet est pertinent, les prouesses visuelles que permettent la technologiques aujourd’hui apportent un intérêt certain à une nouvelle adaptation live, alors que le Livre de la Jungle 2016 n’était somme toute qu’un nouveau film d’animation avec à peine un acteur de chair dedans. Ici, la féerie sied bien à l’ensemble et on est souvent admiratifs de certains passages, certaines scènes franchement niaises mais pleine de démonstrations technique et donc merveilleuses à suivre (on pense notamment à la fameuse scène du premier repas de Belle au château de la Bête, franchement époustouflante au niveau du rendu). Le travail de Bill Condon et de son équipe technique est à saluer à ce niveau, d’autant que le fond du film (le fond visuel, l’arrière plan) est aussi très fouillé : comme dans un Picsou de Don Rosa, il se passe toujours quelque chose à l’écran, il y a toujours quelque chose à admirer. L’aspect musical du film est hyper convaincant, les comédies musicales au premier degré sont rares dans le cinéma contemporain (et si vous me parlez de La La Land, allez le revoir) et ici tout est bien intégré, aucun passage musical ne se balade hors structure et tout est fièrement orchestré pour un résultat détonant.
Au fond, Disney a su percevoir cette fois l’intérêt cinématographique du mythe. Mais celui-ci se double d’un aspect théâtral qui, si il est parfois réjouissant, embarrasse parfois le spectateur qui a un peu honte de ce qu’il regarde. Le film fait un peu comédie de boulevard pour les riches, avec ses nobles sentiments, sa crainte de ne surtout blesser personne lors des rares gags qui ponctuent le film, sa bien pensance… Le jeu des acteurs peut déranger, tous sont habités par leur personnage mais aussi, et Emma Watson la première, en font franchement des caisses quand leurs personnages ressentent des émotions. Passé le sentiment d’émerveillement, aucun autre ne vient jamais prendre sa place, et on est au fond peu concerné par ce qui se déroule sous nos yeux, quand bien même Gaston est odieux et Belle est parfaite. L’évolution technique est présente mais sur le fond, au final, le film n’apporte pas grand chose en terme d’actualisation textuelle.
Emma, comme tous, en fait trop.
C’est la majeur problème des adaptations Live que Disney nous offre depuis quelques années : un beau piano, mais qui jouerait faiblement, ce cinéma n’a finalement pas grand chose à dire du monde dans lequel il évolue, et le message de dépasser les apparences est franchement insuffisant pour justifier une réadaptation. Le bat blessé beaucoup, on se prend à regretter le cinéma de Cocteau et à se demander si, au fond, la vision de Disney est vraiment si intéressante que cela à regarder et si l’émerveillement suffit à faire un film. À certains moments, on en doute franchement.
Le pari est donc un peu plus qu’à moitié réussi. Disney a toujours vendu « du rêve » et celui-ci est vraiment présent. Seulement, il ne suffit plus, et on a peur de la paresse qui s’ensuivra si l’on continue à s’en contenter.
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