Critiques de livres

L’Affaire Caravaggio : au cœur du trafic d’art et des jeux de pouvoir

L’Affaire Caravaggio, nouveau thriller de l’américain Daniel Silva, est sorti au début du mois de septembre aux éditions Mosaïc. Un roman d’espionnage de haut vol, mené d’une main de maître par cet auteur de nombreux ouvrages du genre. Cette enquête au suspens imparable nous emmène d’un fil à l’autre toujours plus loin dans la toile de l’intrigue.

Un ancien diplomate britannique assassiné sauvagement sur les bords du lac de Côme. La suspicion d’un trafic d’œuvres d’art d’ampleur internationale. Il n’en faut pas plus pour que Gabriel Allon, espion des services israéliens et accessoirement restaurateur d’art, soit appelé sur le terrain par la police italienne. Ce qu’il va découvrir va le lancer sur la piste d’un des chefs d’œuvres les plus recherchés au monde: la Nativité peinte par le Caravage, capricieux génie de la peinture italienne, né en 1571. Mais le trafic d’œuvres d’art a parfois des ramifications inattendues. Dans sa recherche du Caravage, Gabriel Allon va devoir aller bien plus loin qu’il ne l’aurait imaginé et se heurter à fortes parties, jusque dans les hautes sphères du pouvoir.

MOS_AFFAIRE_CARAVAGGIO_LIV_COUV.inddAvec L’Affaire Caravaggio, Daniel Silva nous offre un audacieux cocktail alliant géopolitique internationale, actualité brûlante et méandres sombres du marché de l’art. Sur un fond savamment documenté, il sait à merveille conjuguer les éléments du réel et de la fiction pour faire naître une intrigue captivante, qui nous tient en haleine à chaque rebondissement.

On appréciera tout particulièrement le talent de l’auteur pour nous donner les clés de la compréhension de certains éléments du récit de façon claire et fluide, sans être rébarbatif.

Perdant parfois un temps de vue le Caravage, on va de surprise en surprise au fil des retournements de situations. Avec un style efficace et cadencé par de courts chapitres, L’Affaire Caravaggio se construit patiemment, savamment. Telle une partie d’échec dont chaque pion est un personnage qui nous rapproche du dénouement. Et on lui pardonne bien volontiers quelques répétitions involontaires de tournures.

Daniel Silva
Daniel Silva

Liant avec dextérité les fils de son écheveau, Daniel Silva nous entraîne aux côtés de Gabriel Allon au cœur des services secrets, dans une enquête où les dessous du marché de l’art flirtent avec les arcanes mafieuses de l’argent et du pouvoir.

En phase avec l’actualité, complexe et brillamment élaboré, ce roman ravira à coup sûr les amateurs du genre, avec un dénouement paradoxalement tout autant inattendu qu’espéré. Mais pas besoin d’être un accro du roman d’espionnage pour apprécier L’Affaire Caravaggio : le style de Daniel Silva se savoure comme un bon café. Avec délectation, par petites gorgées.

« – Quel genre d’aide ?

– Oh ! Pas grand-chose, répondit Gabriel. Je voudrais simplement que tu voles un chef-d’œuvre inestimable et que tu le vendes à un type qui a tué deux personnes en moins d’une semaine.

– C’est tout ? demanda Keller en souriant. J’avais peur que tu me demandes de faire quelque chose de difficile. »

 

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