Jury Duty (Prime Video) : la comédie de votre rentrée
Un faux jury, un faux procès et une vraie rigolade, c’est ce que propose Jury Duty, disponible dès maintenant sur Prime Video.
Il est assez rare de trouver des séries dont le concept sort du lot. Avec plus de 500 séries scriptées par an, il n’y a pourtant qu’une poignée de titres qui font parler d’eux et encore moins qui étonnent par leur forme. Jury Duty est l’élue.
Ce sont Lee Eisenberg et Gene Stupnitsky qui sont derrières la mini-série. Déjà scénaristes de The Office, le duo a aussi proposé Hello Ladies, la courte et excellente série avec Stephen Merchant, l’excellente comédie Good Boys ou encore L’An 1 : des débuts difficiles en 2009 et Bad Teacher en 2011.
Jury Duty est vraiment une enfant de The Office avec son aspect mockumentaire, ses apartés face caméra et ses personnages hauts en couleurs. Pourtant, c’est plutôt dans la figure de son personnage principal que tout se joue car Jury Duty est une gigantesque caméra cachée. En effet, si l’on suit les coulisses d’un procès, c’est à travers les yeux d’un juré en particulier, Ronald Gladden. Et Ronald Gladden ignore que toute l’affaire est fausse, que tous ces collègues jurés sont des acteurs et que tout est scénarisé dans les moindres détails.
Le concept est expliqué à chaque épisode, nous sommes vraiment dans une caméra cachée. Le petit plus est que la série fonctionne également comme une série de fiction par l’ajout de personnages et de scènes qui ont également leur propre existence. D’ailleurs, il y a bien un acteur connu dans le lot : James Marsden. Jouant son propre rôle puissance 1000, Marsden s’en sort à merveille, jouant l’acteur connu avec brio. Par chance, Ronald le reconnait et s’installe alors une certaine complicité. Autour de Marsden, la mamie un peu paumée, le geek weirdo, le timide, et d’autres personnages qui sont des poncifs du genre mais qui sont présents pour souligner encore plus la simplicité de Ronald.
Ainsi, Jury Duty n’est pas vraiment un faux documentaire, pas vraiment une série, elle est hybride et permet de mettre en lumière un travail époustouflant de réparation, d’écriture et d’acting. Chaque acteur a dû être dans la peau de son personnage pendant le procès et les scènes de groupes. On n’ose pas imaginer le nombre d’heures de contenus à créer pour avoir la scène qu’il faut. Pas le droit à l’erreur dans Jury Duty, les quelques rires, les quelques sorties « out of character » sont gérés. Le procès en lui-même a son lot de scènes drôles et ce n’est d’ailleurs pas l’entièreté de la série. Jury Duty se permet de faire des incartades dans les moments OFF de la vie des jurés qui vont devoir vivre ensemble quelques jours.
Le « too much » est alors redouté. Comment intéresser le spectateur avec un faux procès s’il n’y a pas de péripéties ? C’est le talent de Jury Duty qui arrive à proposer des séquences WTF sans que Ronald se doute de quelque chose. Car, oui, Ronald est vraiment le héros. Et par sa sympathie extrême, il devient le parfait ingénu, le parfait pigeon. Il n’en est pas pour autant fade. Si l’humour ne vient de lui, ce n’est pas un défaut. Au contraire, sa simplicité en fait un personnage important parmi tous les autres.
Jury Duty est la comédie de l’année, on salue le boulot abattu, un humour à la The Office et on se dit que 8 épisodes passent très vite. Le dernier épisode nous montre l’envers du décor, les quelques ajustements et improvisations faites par la production pour en arriver là. Mais comme les blagues les plus drôles sont les plus drôles, difficile de vouloir une saison 2. Dispo sur Prime Video, c’est la petite comédie de cette fin d’été ou de votre rentrée.