Le Hobbit : La Bataille des Cinq Armées – libéré, délivré
L’ultime chapitre de la nouvelle trilogie de Peter Jackson est arrivé. Attendu par ses nombreux fans, le film met un terme à l’univers de Tolkien sur nos écrans. Que vaut vraiment La Bataille des Cinq Armées?
Conquise par les Nains et Bilbon Sacquet qui ont réveillé le dragon Smaug, la Montagne Solitaire est plus que jamais convoitée. La bataille est imminente : les Nains, les Elfes mais également les Hommes vont devoir s’allier contre les armés d’Orcs menées par Azog et le Nécromancien.
C’est avec joie et tristesse que nous retrouvons pour la dernière fois la Terre du Milieu. Le réalisateur l’avait annoncé : il n’y aura pas d’autres films. Un désespoir pour certains, un soulagement pour d’autres. Pourtant, on ne peut que saluer le temps et l’énergie que Peter Jackson a consacré à ses deux trilogies. En tant que fan, un merci s’impose.
Ici, nous assistons à un grand spectacle d’une durée de 2h20. Grâce à son format HFR 48 im./sec. (vu dans ces conditions), l’esthétique du film frôle la perfection. L’image est d’une netteté incroyable et nous en met plein les yeux. Un budget conséquent a été déployé dans les effets spéciaux impressionnants. Dès l’ouverture du film, tous les moyens sont mis en oeuvre pour nous annoncer la couleur. Cette introduction d’une dizaine de minutes vient conclure de façon magistrale La Désolation de Smaug, ce qui pourra en décevoir certains concernant le découpage des films. Cependant, ce surplus d’effets spéciaux n’occupe-t-il pas là une place trop importante? Ce fut, rappelons-le, un des principaux reproches fait au cinéaste sur sa trilogie du Hobbit : une perte de réalisme en comparaison du Seigneur des Anneaux. Mais cela reste du pur divertissement et le plaisir y est.
L’intrigue, quant à elle, s’enchaîne à une vitesse fulgurante.Et nous parvenons rapidement à l’affrontement entre les cinq armées, scène majeure qui ne dure pas loin d’une bonne heure. Alors oui, à nouveau, on nous sert des scènes d’action sensationnelles qui mettent relativement les Elfes en avant. Peter Jackson les aime et cela se ressent : Legolas, Thranduil, Tauriel, Galadriel ont chacun le droit à leur moment de gloire, si l’on peut dire. Mais où est passée l’histoire dans tout ça? Des éléments capitaux, offrant des climax émotionnels, sont passés très vite en revue et donc vite oubliés. Le spectateur a à peine le temps de réagir sur ce qu’il vient de se produire. De plus, là où certains passages importants sont abrégés, le réalisateur nous comble des vides scénaristiques par des scènes inutiles, lourdes, qui n’ont pas lieu d’être ; notamment celles supposées être comiques avec le personnage Alfrid ou la relation Tauriel/Kili à la limite du supportable. Pour continuer dans ce sens, le récit suit une compagnie de 13 Nains dont 8-9 font office de figurants ; honteux. Ainsi donc, nous arrivons à la conclusion de la conclusion. Et la vie suit son cours. Pourtant, un bon nombre de questions reste en suspens et certains enjeux de départ semblent abandonnés…
Bien heureusement, le film peut compter sur ses acteurs charismatiques : Martin Freeman, absolument brillant, Ian Mckellen, Lee Pace, Orlando Bloom, Richard Armitage et Luke Evans qui s’affirment. Dans son ensemble, tout le casting du Hobbit est formidable, c’est là que réside la force de ces films. Bien qu’il soit difficile d’accorder un temps d’apparition équitable à tout ce beau monde, on regrette l’effacement de certains tout aussi talentueux. Malgré tout, certaines scènes sont très touchantes et faites pour nous émouvoir. Mais encore une fois, le rythme du film ne permet pas de s’y attarder. Nous sortons de la séance avec une sensation de conclusion baclée, ce qui est malheureux quand plusieurs scènes, qui ne profitent en rien à l’histoire, s’étirent en longueur. La débat sur le découpage du livre en 3 films va probablement repartir de plus bel.
Le Hobbit : La Bataille des Cinq Armées laisse un goût amer. C’est un film de grande envergure qui comblera les amoureux de l’univers créé par Tolkien mais qui peut laisser ce sentiment d’inachevé. C’est avec impatience maintenant que nous attendons la version longue pour dire au revoir à la Terre du Milieu, le coeur lourd.