Gotham 1×12 : What the little bird told him
Avec Gotham, on est désormais habitués à ne pas être déçus ! Cet épisode nous le confirme bien. Quel dommage que la FOX étire sa diffusion en longueur (un épisode toutes les deux semaines désormais)…
ATTENTION SPOILER TRANSITIONNEL
Dans l’épisode précédent, Jim Gordon, muté à Arkham pour jouer les matons, était aux prises avec une affaire de détenus-légumes… En effet, ceux-ci ressemblaient plus aux zombies dans Walking Dead qu’aux gros durs qui ont fini dans le redoutable asile… Gordon après enquête découvre que le responsable est un maniaque de l’électricité, Jack Gruber. Celui- ci parvient, en soumettant des détenus d’un petit coup d’électrochoc, à s’échapper d’Arkham…
Now, Gordon veut résoudre cette affaire. Il se présente au commissariat dans le but déterminé de prendre l’affaire. Arrive le préfet Loeb qui ne l’entend pas de cette oreille. Gordon obtient de Loeb un deal risqué : il doit rattraper Gruber dans les 24h, sinon lui et Bullock sont virés de la police. Si il réussit, il sera réintégré en tant qu’inspecteur principal. Dans le même temps, Fish Mooney s’apprête à déclencher son plan pour mettre Carmine Falcone hors-course…
Après un épisode 11, pour reprendre, très « force tranquille », Gotham a réenclenché la vitesse supérieure. Cet épisode allie tout : humour, action, suspense, phases de transition parfaitement maîtrisées… A quelques moments, on pourrait presque croire à un Parrain du pauvre, cela dit de manière affectueuse : Carmine Falcone, mis dos au mur par Fish Mooney, faisant face à l’impétueux Victor Zsasz qui trépigne d’aller ajouter quelques cicatrices à son bras, fait penser à Vito Corleone face à son fils aîné, Santino Corleone, la tête brûlée de la famille. De cette perspective, on comprend bien que cet épisode a choisi de mettre l’accent sur les personnages, l’intrigue servant ce choix scénaristique : rien que la fin de l’épisode montre, par une, comment dire, spontanéité inattendue dans le dénouement, que au fond, le face à face n’est pas que physique, mais aussi psychologique. Dans cette scène finale, on a, pour ne pas trop spoiler, on a une entrevue entre Falcone et Fish Mooney. Et au fur et à mesure que la lumière se tamise et que les personnages s’affrontent, l’ambiance, le sentiment de malaise devient de plus en plus prégnant. La série choisit alors intelligemment de, soit nous prendre par surprise (le dénouement), soit… nous prendre par surprise avec un cliffhanger très bien placé qui va nous faire trépigner d’envie jusqu’à dans deux semaines (tandis que Walking Dead nous fait trépigner de rage TOUTES les semaines). Cet épisode est parfait dans le schéma « je te mène par le bout du nez à travers le scénario, je te laisse entrevoir quelques trucs (ici, le Pingouin est en danger, on ne vous en dit pas plus) puis PAF ! je te claque la porte au nez, reviens la semaine prochaine et tu en sauras peut-être plus ». Un bel exemple est cette scène où Edward Nygma essaie de draguer sa collaboratrice avant de se faire méchamment rembarrer… Et nous d’entr’apercevoir ce qui fera de lui Le Sphinx…
Par ailleurs, la série nous introduit un peu plus au personnage du Docteur Thompkins, dont on sait aisément, sans spoiler, que ce sera le nouveau flirt de Jim. Réapparaissant dans cet épisode, et bénéficiant par rapport à Barbara (qui a encore droit à son quota de 2min d’inutilité par épisode) d’un peu plus de conversation, on espère que la série en fera un personnage féminin convaincant pour contrebalancer quelque peu l’impact de Fish Mooney. Elle apparaît, pour l’instant, en tant que définition littérale de l’adjuvant dans le schéma actanciel de Jim Gordon, venant lui filer un coup de main balistique et psychologique décisif. Toutefois, dans cet épisode, et bien que ce ne soit pas de sa faute, elle est indirectement responsable de l’unique facilité scénaristique de l’épisode : elle vient voir Gordon pour lui apporter une poupée vaudou que Jack Gruber avait commandé à une « sorcière païenne » parmi ses détenus lui a confié. Cette poupée s’avère être ce qui met Gordon sur la bonne piste pour retrouver Gruber. Il est bien dommage que l’élément déclencheur, alors que l’épisode faisait un sans-faute au niveau de la gestion du scénario et de la mise en scène, tombe comme un cheveu sur la soupe… Broadchurch/Gracepoint, avant Gotham, avaient déjà cédé à ce surnaturel beaucoup trop facile et plat, que seul David Lynch dans Twin Peaks a su (sait?) maîtriser. Cela dit, ce cheveu est réutilisé en fin d’épisode à des fins de… « bouclage de boucle », ce qui pardonne quelque peu.
On l’a dit, les personnages sont fascinants, mais cela ne pourrait être le cas sans la performance unanimement impeccable et irréprochable des acteurs. Mention spéciale, donc, à John Doman (Falcone), mais aussi à Ben McKenzie, toujours aussi à l’aise dans son costume. Jada Pinkett Smith est elle brillante dans son exploration à la fois de l’impitoyable, mais aussi de l’angoisse.
Rendez-vous dans deux semaines (c’est loooong) pour la suite ! On espère revoir un peu Bruce Wayne et Alfred, mais quelque chose nous dit que ca risque fortement d’être le cas après un tel cliffhanger…