Gotham 1×05 : Viper
Le nouveau show de la Fox continue tranquillement de s’imposer comme l’une des bonnes surprises de cette rentrée séries.
ATTENTION, SPOILER TRANSITIONNEL
Dans l’épisode précédent, Gotham atteignait un premier climax de qualité autour de LA question sensible, dans tous les sens du terme, des comics comme de la série : Arkham. Maroni obtenait une partie d’Arkham, première victoire dans la lutte sans merci qui l’oppose à Falcone, et tout ca au grand dam de Gordon et Bullock, évidemment, mais aussi de Bruce Wayne.
A présent, et indépendamment de tout ca, un espèce de désaxé distribue à tous les clochards de la ville une drogue nommée Viper, et qui ressemble à une version initiale du fameux Venom qui mènera à l’émergence de Bane. Cette came, en effet, donne une force surhumaine le temps de quelques heures, avant de réduire les os en miettes et de tuer son hôte de l’intérieur. Inutile de dire que y a là de quoi mettre une sacrée pagaille dans Gotham. Pendant ce temps, Fish Mooney échafaude son plan anti-Falcone et Oswald Cobblepot tente tant bien que mal d’entrer dans les faveurs de Maroni…
On l’avait bien signifié à propos de l’épisode précédent : Gotham est bien lancé, et cet épisode 5 suit la dynamique enclenchée. On jongle entre les différentes intrigues nouées, histoire de ne pas perdre de vue qu’au fond, tout est lié : les plans de Fish Mooney, la difficile ascension d’Oswald Cobblepot, la complicité et la progression du couple Bullock-Gordon, et l’apprentissage sur le tas de Bruce Wayne. Gotham suit clairement un bon filon, et il serait curieux que les lecteurs de DC Comics aient du mal avec une série qui multiplie les efforts pour ne rien trahir, que ce soit l’esprit des comics, ou l’ambiance.
On espère que cet épisode sur le Venom ne sera pas qu’un petit coup de fan-service destinée à contenter les aficionados du comics. Toutefois, au-delà de l’histoire et de ce fan-service, on a l’impression que dans Gotham, l’intrigue principale n’est elle-même qu’un fil rouge devant mener à un grand final (certainement à la fin de la saison), final qui serait l’apogée de la guerre des gangs et des intrigues dans lesquelles sont entremêlés tous les personnages. En effet, on est dans l’expectative de voir Le Pingouin arriver au statut que l’on sait, celui fabuleusement sacralisé par Danny DeVito dans Batman Returns, de Tim Burton. Ce Pingouin encore à la botte de Salvatore Maroni, cela ne trompe personne, et chaque moment de tension, chaque moment où le fil du rasoir sur lequel le Pingouin joue l’équilibriste en permanence est sur le point d’être rompu est prenant pour le spectateur qui n’a qu’une envie, c’est de le voir se rebeller. Mais dans les séries, patience et longueur de temps font plus que force ni que rage… Mais là où le show joue tout aussi bien, c’est sur l’attente qu’il crée autour de cette fameuse guerre des gangs. Si il apparaît parfois lassant d’entendre Cobblepot répéter, dans un flashback, qu’une guerre se prépare, c’est pour mieux nous dire que, à l’instar des comics, la série effectue un arc basé sur une guerre des gangs. Et quand on y regarde de plus près, chaque intrigue s’efface progressivement pour laisser place à un nouveau pan de cette guerre : la fin de cet épisode 5 révèle des choses pas nettes chez Wayne Enterprises, l’épisode 4 impliquait, autour d’Arkham, tous les protagonistes…
Le point faible principal de cette stratégie est que cela donne une image assez fragmentée, où se multiplient les scènes introspectives et extrospectives. Quant aux dites intrigues, elles sont parfois trop vite réglées. Mais cependant on ne s’y perd pas, et l’ambiance ainsi que les décors ont tôt fait de nous maintenir dans une attente dont on espère qu’elle ne sera pas décue. On peut se donner comme motifs d’espérance, en particulier, les acteurs. En effet, le rire partagé entre Bullock et Gordon est représentatif de l’image que dégagent leurs deux interprètes, Donal Logue et Ben McKenzie, celle de deux acteurs sans complexe et bien dans leur pompes. Au rayon satisfactions se trouve aussi évidemment Jada Pinkett Smith, délicieuse tigresse, ainsi que Robin Lord Taylor dont on attend impatiemment de voir ce qu’il donnera en Pingouin à l’état final. On notera aussi que la série entretient l’illusion d’un Italien dans le personnage de Salvatore Maroni grâce à l’interprétation de David Zayas, un acteur… portoricain ! On apprécie aussi beaucoup les petites interventions de Cory Michael Smith, qui fait un Edward Nygma si convaincant qu’on espère, pourquoi pas, le voir aussi prendre son envol dans la suite de la série. La seule déception de ce 5e épisode est Daniel London, dont le seul fait d’armes est d’être le sosie de Chuck Norris, mais qui à part ca campe un méchant surjoué et sans profondeur.
Continue comme ca Gotham ! Tu es en train de faire un beau parcours au rayon des séries « superhéroïques » !