Girls Only – 16 ans sinon rien
Sorti en mai dernier au cinéma, Laggies titré Girls Only en VF de Lynn Shelton, fait son apparition en DVD. C’est l’occasion de parler du film…
Girls Only traite de la maturité, mais pas de ce passage de l’adolescent à l’âge adulte, non, Megan est déjà une adulte de par son âge, mais peut-être pas par son esprit.
Sur le point de toucher la trentaine, Megan (Keira Knightley) fait un peu ce qu’elle veut dans la vie. Alors que ses amies du lycée sont toutes casées avec une situation stable, elle préfère servir de panneau publicitaire pour l’agence d’expert-comptable de son père. Son copain, le même depuis le lycée, lui demande courageusement de l’épouser alors qu’il connait pertinemment sa position sur les sacrements. Suite à ça, Megan va fuir sa petite vie et va rencontrer Annika (Chloë Grace Moretz) une ado de 16 ans avec qui elle va s’attacher et sympathiser. Puis rencontrer le père de cette dernière (Sam Rockwell)… On se doute de ce qu’il va advenir…
Déjà, c’est pas qu’elle a raté sa vie. Non, elle se trouve précisément à ce carrefour de la vie où si elle avance dans l’inconnu cela l’effraie, mais où elle se sent jugée si elle recule. Par conséquent, elle prend un détour tout simplement. Cela rallonge un peu le chemin, mais au moins, elle a le temps d’observer son environnement, de se détendre… Le message du film se comprend facilement, chacun mûrit à son rythme.
Lynn Shelton avec Humpday et Your Sisters’ Keeper où elle analyse également des relations atypiques, nous avait habitués à une vibe plus indépendante et créative que dans Girls Only. D’ailleurs, pour la première fois, elle ne signe pas le script d’Andrea Seigel, et malheureusement, on le ressent cruellement. Cette volonté de fuir le monde adulte, c’est la définition du terme inventé par le film « laggies ». Mais du coup, on a l’impression que la vision manque parallèlement de profondeur.
On est d’accord, Keira Knightley joue bien les adultes s’écartant des responsabilités surtout qu’à mon humble avis, elle pourrait facilement passer pour ces adultes-adolescents comme dans les séries TV si elle le voulait. Après, elle colle parfaitement aux personnages de romcoms modernes un peu dépressifs, à la New York Melody aussi, mais quelque chose manque. L’inspiration ? Un peu plus de palpitation pour rendre le film moins prévisible ? Pas terrible en tout cas… Surtout quand les dialogues tombent à plat et que l’humour censé rendre Megan attachante, ne fait que la rendre insupportable. Grace Moretz donne encore dans le rôle de la petite futée de service, on a compris… Et en fait, c’est surtout la relation entre les deux filles qui pèche, le film veut la rendre naturelle, mais l’alchimie ne prend pas. Après, Rockwell charme tout sur son passage, mais l’atmosphère générale n’enthousiasme guère.
(P.S. : Il est temps qu’elle revienne à des films plus sérieux là, voire des period dramas, ce serait bien…)