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L’ETRANGE FESTIVAL 2018 : OUVERTURE, ANNA AND THE APOCALYPSE

Qui dit septembre dit rentrée cinématographique, dit automne, dit Halloween et ambiances étranges. Et le meilleur préambule pour concilier toutes ces choses n’est autre que L’Etrange Festival qui rassemble, comme à son habitude dans l’antre du Forum des images, une multitude d’œuvres un peu bizarres, décalées, horrifiques ou tout simplement bien perchées – pour ne pas se perdre en adjectifs pompeux.

Au programme de cette édition on retrouve la traditionnelle compétition, les sélections parallèles, un focus Adilkhan Yerzhanov (avec notamment La Tendre indifférence du monde qui était présenté cette année à Cannes à Un Certain Regard) et un focus Shahram Mokri. Ces sélections sont complétées par une rétro sur le « cinéma punk japonais » (avec d’ailleurs la projection du court-métrage I am Sono Sion, du cinéaste déjà mis en valeur plusieurs fois par le festival) et une rétro sur le Nikkastu. Le tout bien sûr accompagné de quelques séances spéciales et de projections de plusieurs court-métrages.

Pour démarrer, on a pu assister, le 5, lors de la soirée d’ouverture, à la projection d’Anna and the apocalypse de John McPhail, précédé du bon et très odyséedelespacien court-métrage Bavure, réalisé par Donato Sansone.

 

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Anna and the apocalypse est une comédie (un peu dramatique) musicale de zombies coming of age de Noël, mettant en scène Anna, une lycéenne qui a pour projet de quitter sa petite ville d’Angleterre pour aller en Australie une fois diplômée. Mais c’était sans compter une invasion de zombies en cette tranquille période de Noël. Le nombre de genres agglutinés dans le film fait rire tout comme il pousse à la méfiance, une méfiance qui persiste lors des premières minutes lors desquelles on se demande si, sous ses numéros musicaux et sapins de Noël, le film ne cache pas un énième film de zombies saupoudrée de blagues vues et revues, le tout sans âme. Mais Anna and the apocalypse s’en sort bien mieux. Le film bénéficie d’une vraie direction et le côté coming of age est amené en douceur, pour une utilisation plutôt originale et plus sensible que prévue de la figure du zombie. On regrettera une exploitation pas complète de certains points, notamment l’aspect totalement décalé du personnages du proviseur et sa théâtralité hilarante lors des moments musicaux. Ces derniers sont d’ailleurs touchés par ce même défaut, bien qu’ils restent globalement jouissifs et proposent, par l’utilisation de plusieurs focalisations, un jeu de regard assez drôle – tout comme certains gags qui font mouche. Enfin, on appréciera la représentation totalement ordinaire d’un personnage LGBT ainsi qu’une certaine qualité pour dévier les stéréotypes douteux dans les interactions entre les protagonistes. En somme, c’était un film agréable pour bien démarrer cet Etrange Festival.

Notez qu’Anna and the apocalypse est adapté d’un court-métrage de Ryan McHenry, l’homme à l’origine des vidéos de Ryan Gosling refusant de manger ses céréales, tristement décédé en 2015. Ce court-métrage est d’ailleurs disponible sur Youtube, au lien suivant :

Enfin, si les aventures chantées d’Anna face aux zombies vous intéressent, sachez que le film est rediffusé le 12 à 14h45.

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