Enlisted : Mash-érie
En ce moment, on parle de Enlisted pour une raison simple : elle sera peut-être sauvée par Yahoo comme Community. C’est l’occasion de revenir sur cette série pas si ratée que ça.
Même si elle n’a pas été suivie (programmée le vendredi, c’est suicidaire), Enlisted est une comédie qui trouve ses marques petit à petit. IL n’était pas facile de commencer une série qui se voulait un peu comme un Police Academy chez les militaires, ou carrément un pendant à Mash, énorme série du genre. Au final, il en ressort une série qui sait avoir de sérieux atouts, un capital sympathie énorme et une part d’émotion bien sentie.
Enlisted raconte l’histoire de la réserve militaire du Fort McGee. Les frères Hill tentent de renforcer leurs liens, mais aussi de faire régner l’ordre quand la bonne ambiance prend un mauvais tournant. Geoff Stults (The Finder, October Road) joue le rôle titre avec toujours un jeu d’acteur approximatif mais il est vite effacé par la troupe de seconds rôles menée par Parker Young (vu dans Suburgatory) et Chris Lowell (Veronica Mars, Private Practice) qui se font un plaisir immense de jouer des militaires un peu déjantés. Mention spéciale à Parker Young, plus idiot que jamais et Keith David, génial en chef de troupe.Enlisted commence plutôt bien avec un bon background de personnages, entre bromance à trois, fine équipe de joyeux gars, traumatisme de la guerre et environnement propice à la détente. Hélas, les premiers épisodes pèchent par un manque cruel d’humour efficace. La plupart des gags tombe à plat avec une utilisation de tous les personnages secondaires assez maladroites. Les frères Hill ne sont qu’une partie de leur division composée de bras cassés comm on peut en trouver dans toutes les œuvres de ce genre. La série trouve enfin sa force quand on utilise les personnages en tant que maillon d’une chaine et non en tant qu’individualité enfermée dans un groupe. Ce souci est dû en partie par la gestion du personange principal jouée par Stults. Traumatisé par l’Afghanistan, il n’arrive pas à se laisser aller à la bonne humeur ambiante. Les scénaristes utilisent ce trauma avec peu de justesse jusqu’à cet épisode où le personnage accepte la thérapie. La gravité du propos se dessine alors en filigrane et on comprend que Enlisted va plus loin que ça.
L’épisode sur les vétérans est une réussite et confirme la tendance de la série. On y retrouve des vrais vétérans… d‘Hollywood à savoir Dean Stockwell (Code Quantum), Stacy Keach (Mike Hammer) et Barry Bostwick (Spin City), des vieux de la vieille qu’on a peine à revoir vraiment … vieux. On comprend alors que Enlisted est là aussi pour parler des ravages de la guerre avec une manière efficace. On ne tombe pas ni dans la publicité pour l’engagement, ni dans la dénonciation.
Comme le disait le cast quand la série était annulée, les meilleurs épisodes étaient à venir et c’est le cas. La série gagne vraiment en pouvoir comique, en rythme, on est proche de l’esprit de Community dans certains épisodes ! Parker Young est l’atout comique de la troupe quand Stults reste un peu le modérateur. Chris Lowell a son intrigue qui permet le quota « histoire d’amour » de la série avec une réflexion encore sur l’absence de la cellule familiale complète dans une famille de militaire. Brillant par moment, Enlisted gagne en qualité d’épisode en épisode. Avec le renouvellement probable par Yahoo, il serait dommage de ne pas donner une seconde chance à Enlisted.