[Critique] X-Men : Le Commencement (2011)
De Matthew Vaughn (Layer Cake, Kick-Ass) avec James McAvoy (Wanted) et Michael Fassbender (Inglorious Bastards)
5ème film de la franchise, X-Men : Le Commencement (First Class) est une préquelle comme sait le faire Hollywood… Cependant, celle-ci est réussie 🙂
Voici donc la rencontre entre Charles Xavier et Erik Lansherr aka Professeur X et Magneto. A défaut d’avoir eu un film entièrement consacré à Magneto, nous avons une préquelle audacieuse avec le début des X-Men.
Produit par Bryan Singer (les deux premiers X-Men côté réa) et réalisé par Matthew Vaughn, X-Men : First Class est un film réussi malgré un manque cruel d’ambition quand le projet fut lancé. Finalement, ce n’est pas du tout un film inintéressant, le casting, le rythme, la réalisation, l’histoire, tout emporte l’adhésion.
Déjà, on ne s’ennuie que rarement dans ce film, principalement grâce à la musique omniprésente, brutale, militaire, et à un script qui enchaîne les scènes clés. Le film est avare en scènes spectaculaires mais il ne l’est pas en caractérisation de personnages. Le spectateur aimera voir évoluer Raven/Mystique, Magneto, X et même le Fauve dans un environnement réaliste. Rien n’est laissé au hasard pour rendre le film très ancré dans son époque avec une guerre de missiles Cuba/USA/URSS, des enjeux militaires mais surtout avec l’apparition des mutants et leur rôle dans la CIA.
Un bémol toutefois, l’amitié entre Charles et Erik peine un peu à être crédible. Les enjeux sont tellement délicats qu’Erik oscille entre faux gentil et vrai méchant. A l’instar de l’épisode 3 de Star Wars, on ne sent pas vraiment venir la « vilainité » du futur Magneto. D’ailleurs, le méchant de l’histoire incarné par Kevin Bacon, Sebastian Shaw est assez spectaculaire mais ne parvient jamais à être aussi charismatique que Magneto lui-même.
Côté ajout des mutants, Angel, Riptide ou encore Azazel sont assez laissés pour compte alors qu’on aurait aimé voir leur portrait dressé. Emma Frost reste la « frostration » du film. Elle enchaîne les scènes identiques et ne parvient pas à être la méchante sexy malgré des efforts constants. Darwin aurait pu être un mutant exceptionnel mais meurt d’une façon, certes belle, mais carrément facile.
Outre un caméo assez drôle d’un mutant bien connu, les personnages arrivent à avoir une belle épaisseur grâce à des petites story lines comme entre Mystique et le Fauve qui sont les mieux fournis niveau background (bien entendu on les retrouve plus tard dans les X-Men).
James McAvoy et Michael Fassebender s’en tirent vraiment bien au milieu d’effets spéciaux un peu moyens sur certaines séquences. Pourtant Vaughn économie beaucoup sur ce genre d’effets et laisse les acteurs gesticuler un peu pathétiquement pour illustrer des pouvoirs. Il n’est pas rare de trouver ridicule le doigt sur la tempe de Xavier ou les mains tendues et crispées de Magneto.
La réalisation de monsieur Kick-Ass est très fluide, tout est lisible et bien découpé. Les scènes d’apprentissage façon comic-book auraient pu être vaines esthétiquement parlant mais cela donne un second souffle à un métrage qui n’en déjà pas !
X-Men : Le Commencement est une très bonne surprise. Le segment sur Wolverine paraissait beaucoup trop prétentieux pour rendre honneur à la franchise. On ne sait pas si un « 2 » peut arriver mais la boucle semble bouclée !
Reste à voir la vraie école Xavier ?