[Critique] Elizabethtown (2005)
Film de Cameron Crowe (Jerry Maguire, Almost Famous, Vanilla Sky), ce film possède un solide casting et une histoire proche des sujets de prédilection du réalisateur (quête d’identité, place dans la société) mais voilà il y a Orlando Bloom…
Je ne sais pas ce qu’il devient d’ailleurs ce bon vieux Legolas / Will Turner mais c’est une grosse erreur de casting pour ce film. Jamais crédible, assez peu souvent juste il peine à incarner efficacement ce jeune designer qui vient de subir un gros échec professionnel qui va lui retomber dessus dans quelques jours.
Comme l’avaient souligné les Cahiers du Cinéma à l’époque (je ne les citerai pas souvent) , Orlando Bloom est démissionnaire dès le départ. Kirsten Dunst, Claire, est un petit rayon de soleil. Jouant une fille assez délurée mais restant tout à fait supportable, elle ajoute cette part de magie que les films de comédie romantique de bonne facture arrivent à faire transparaître. A travers un personnage, un couple est tiré vers le haut.
Si les vingt premières minutes sont assez bancales, avec des situations survolées et jamais pertinentes, le film prend de plus en plus son envol et devient clairement de plus en plus intéressants.
Le personnage d’Orlando Bloom, Drew, tente de se suicider quand il reçoit un appel de sa soeur : son père vient de mourir, il faut retourner dans la ville de son enfance pour préparer la messe. Jamais dans le film, nous ne sentons la tristesse du personnage, d’ailleurs le personnage ne l’est jamais. Si son entourage s’interroge également, le spectateur peine à le trouver sympathique, la faute à un acteur peu convaincant ou à un script paresseux ou les deux finalement.
La magie opère dès que Claire (Kirsten Duns)t et Drew sont ensemble. L’aspect comédie romantique fait mouche jusqu’à un final qui aurait pu suffire à faire un film. Là, les sentiments, les émotions se libèrent et on a à faire à une comédie romantique plutôt originale.
Je ne parle pas des seconds rôles mais Susan Sarandon s’offre dix minutes de stand-up/one man show durant la cérémonie comme pour montrer que certains personnages n’étaient pas du tout développés. La scène qui suit est assez fraîche si je peux dire avec de la musique, du feu, de l’eau, de belles images, un décalage qui permet de conclure le film par cette longue séquence du retour de Drew qui est d’une rare justesse et où Orlando Bloom semble enfin s’amuser ou plutôt s’impliquer.
Le film mise tout sur Dunst/Bloom, que ce soit sur l’affiche ou les photos promo alors que Kirsten n’est clairement là que pour relancer à chaque fois l’intérêt du spectateur. Sans elle, le film serait un long et triste moment de psychologie mal étudiée.
On ne cherche pas à comprendre pourquoi Claire s’intéresse à ce garçon mais cette part de mystère est finalement la bienvenue.