Comment tuer son boss 2 : trois hommes et un coup fin
Le succès presque surprise de la comédie Comment tuer son boss, il y a trois ans a évidemment ouvert les portes d’une suite. C’est avec un nouveau scénariste et réalisateur que cette suite débarque chez nous en cette fin d’année.
Nick, Kurt et Dale se sont recyclés dans l’invention d’une douche révolutionnaire. Quand un investisseur est intéressé, le trio se met à produire 100.000 unités. La commande annulée, ils vont devoir et vouloir se venger.
L’idée d’avoir traduit Horrible Bosses en Comment Tuer son Boss ? a donné des sueurs froides à Warner quand une suite a été mise en chantier avec un synopsis qui ne parle plus de meurtre. Autre sueur froide pour le public : réussir à faire rire.
Et ce n’est pas gagné en voyant la première scène. La comédie US a fait profil bas depuis pas mal de temps, même 22 Jumpstreet et Nos Pires Voisins n’ont pas fait mouche chez nous. On sent que l’inspiration peine à dépasser le simple concept. C’est d’ailleurs le cas avec Comment tuer son boss 2 qui peine à démarrer après 20 minutes voire plus si on se dit que les mini sketchs du film ne font pas avancer l’intrigue d’un iota. Pourtant le cast s’y met à fond avec le sobre Jason Bateman, l’hilare Jason Sudeikis et la pile électrique (certains diront insupportable) Charlie Day. Le trio se complète très bien et les seconds rôles comme Jennifer Aniston, Chris Pine et Christoph Waltz sont vraiment à l’aise dans l’exercice. Donnons la mention spéciale à Chris Pine, vraiment détendu et parfait pour la comédie. Il sera délicat de donner une bonne note à Jennifer Aniston qui n’a qu’un rôle assez dispensable dans le scénario. Elle ne servira que de tampon humoristique quand le script patine… et il patine ! Pas mal de scènes traînent en longueur malgré des rebondissements bien vus, la faute à un trio en roue libre qui agace plus qu’il ne fait rire. Je vous vois venir, je n’ai pas d’humour ? Si, mais celui-ci est un peu plus délicat. Beaucoup riront, beaucoup seront décontenancés. La faute peut-être à Sean Anders qui prend la relève d’une équipe plus expérimentée dans la bonne comédie ? Sex Drive et That’s My Boy partaient avec de très bonnes intentions mais étaient finalement assez moyen, faute d’un script solide.
Ayant aimé le premier, je me retrouve un peu gêné de penser que ce second a été fait pour le business plus qu’autre chose. L’idée mère du film pouvait être vraiment déclinée sauf que pour cette suite, la mayonnaise prend décidément moins bien. A l’image de Motherfucker Jones, joué par Jamie Foxx, on ne sait plus trop quoi raconter pour tenir les 1h45. Tout ceci explique peut-être le relatif échec du film aux USA avec un pénible 50 millions de dollars en un mois là où le premier faisait déjà le double.
Divertissant, pas ennuyant mais relativement moyen dans l’ensemble, Comment tuer son boss 2 est une suite globalement bien emballée (la réalisation est dynamique, les acteurs tous bons) qui accouche d’un film peu intéressant.