Chucky 6 : la malédiction
On pensait la saga enterrée mais 9 ans après Le Fils de Chucky, Don Mancini refait vivre la poupée Brave Gars pour un Chucky 6 sous forme de relaunch prometteur.
En 1988, la poupée Brave Gars possédée par l’esprit de Charles Lee Ray, serial killer, enchaînait les combos sanglants. Après trois films en 3 ans, Chucky reprend du service en 1998 avec l’efficace et jouissif La Fiancée de Chucky qui rajoute une bonne dose de second degré pour un film décomplexé et réussi. Sa suite, Le Fils de Chucky, sera moins aboutie.
Toutes écrites par un seul homme, Don Mancini, les histoires de Chucky font parties du folklore du film d’horreur à hauteur d’un Freddy ou d’un Jason. Après avoir fait la joie de l’été 1998 (grande année filmique), Chucky était devenue l’icône d’une horreur macabrement drôle. Avec cet opus directement sorti en vidéo et VOD (en novembre en France), Chucky revient avec un sérieux qui fait… peur.
Ne cachant pas son désir de vrai faux reboot, ce Chucky 6 appelé La Malédiction de Chucky se passe dans une maison au style gothique où Nica, jeune paraplégique, (jouée par la fille de Brad Dourif, la voix de Chucky) reçoit une poupée Brave Gars. Rapidement, sa mère meurt des mains de la poupée et toute la famille de la jeune femme va revenir dans la maison pour passer un petit moment avec elle(s).
Il faudra patienter 45 minutes avant que Chucky 6 ne démarre vraiment, la faute à un script paresseux et multipliant les dialogues et situations creuses. A ça s’ajoutent une réalisation et une musique trop monstratives pour être appréciées. Mancini, qui apsse derière la caméra aprés Chucky 5, ne parvient jamais à rendre le film neuf. Si l’image est particulièrement belle, la mise en scène est assez pauvre et on ressort les gimmicks éculés du genre. Pire, on reconnait aisément quand la poupée va s’animer, la faute à un modèle de poupée beaucoup trop différentes d’un plan à un autre.
Cela dit, le plaisir revient enfin quand Chucky se décide à trucider tout ce beau monde. On retrouve un peu le plaisir de voir une poupée vivre sous nos yeux mais encore une fois, les meurtres sont assez plats et le seul plaisir est le lot d’interventions verbales de la poupée. Fiona Dourif est la seule à s’en sortir vraiment, tout le reste des personnages sont d’une platitude extrême. Le peu d’épaisseur psychologique n’atteint jamais la hauteur de la poupée. On peine un peu à rendre la saga cohérente avec un toutéliage de fortune maladroit, même si du côté de Chucky, on aime l’explication du nouveau physique de la poupée. Le film finit sa route avec une fin en trois temps (voire 4 avec la fin post-générique) beaucoup trop lourde qui voit un ancien personnage revenir. Mal écrit, Chucky 6 en avait pourtant dans le ventre. On imagine bien que les idées brossées vers la fin peuvent donner un Chucky 7 plutôt efficace et moins routinier.