Black Mambo : des nouvelles de la magie noire
Black Mambo est un recueil qui regroupe trois courts romans : L’ivresse du Djinn de Vanessa Terral, La danse Eternelle des Roseaux de Sophie Dabat et Les Enfants de Samedi de Morgane Caussarieu. Il est sorti le 1er avril dernier aux éditions du Chat Noir et regroupe des histoires de magie africaine.
L’ivresse du Djinnde Vanessa Terral
raconte l’histoire de Leila, une jeune fille possédée par un Djnoun qui voit en elle sa promise. Il tente de la convaincre de se donner à lui. La plume de l’auteure m’a bluffée et l’histoire qu’elle raconte est atroce. Au fil de la lecture, on voit où Vanessa Terral veut nous emmener, mais on espère se tromper… Elle nous surprend… en imaginant bien pire que ce dont on peut se douter ! Les descriptions macabres et l’univers étouffant de ce court roman rendent l’histoire addictive et, si la fin n’est pas à la hauteur du récit, ce n’est pas bien grave. L’ivresse du Djinn est une très bonne nouvelle, qui ne conviendra peut-être pas à certaines personnes de part les détails dérangeants…
La deuxième nouvelle de Black Mambo est celle de Sophie Dabat. Je dois avouer que c’est ma préférée. La danse Eternelle des Roseaux raconte l’histoire de Hlengiwe (très beau prénom d’ailleurs !), une femme policière en France qui a vécu une jeunesse atroce dans son pays natal, en Swaziland. On comprend qu’elle a choisi ce métier à cause de son passé et qu’elle a soif de justice. Si les descriptions du premier récit étaient dérangeantes, ici c’est bien pire ! Les détails sont atroces et les personnages barbares. Si vous êtes friands des histoires où tout finit bien, Black Mambo n’est pas pour vous ! Sophie Dabat malmène le lecteur, pour le plus grand plaisir des fans du genre. Bien que faisant partie de ce lectorat, je dois avouer que j’ai tout de même été un peu choquée à un moment donné et, rien que pour cela, je salue la talent d’écriture de cette auteure. Les scènes gores sont bien présentes, toutefois elles ne priment pas sur l’histoire qui est réellement captivante. La danse Eternelle des Roseaux est à découvrir absolument !
La dernière histoire de Black Mambo est écrite par Morgane Caussarieu et s’appelle Les Enfants de Samedi. Si je n’ai pas été emballée par les premières pages, cela a rapidement changé ! Le début est un peu trop long et contient beaucoup trop de descriptions qui n’apportent pas grand-chose au récit. Je comprends que c’est pour mieux nous situer, mais j’ai eu l’impression qu’il s’agissait surtout de décrire une ville qui passionne l’auteure : la Nouvelle-Orléans.
L’histoire en elle-même est tout de même vraiment passionnante : les personnages sont complexes et terriblement bien imaginés, c’est génial ! Nous rencontrons Mika, une jeune un peu pommé qui vient rencontrer sa tante qu’il ne connaît pas du tout mais qui l’a appelé sur son lit de mort. Très vite, Mika va être la cible de gédés, des esprits de la mort. Le lecteur va entrer dans le monde des loas et des mambos avec grand enthousiasme, se laissant entraîner dans les rues du Vieux Carré et dans l’incroyable histoire que Morgane Caussarieu nous raconte. Un chef-d’œuvre ! J’ai franchement adoré Les Enfants de Samedi et s’il n’est pas mon préféré c’est uniquement à cause du début qui a été un peu trop long pour moi.
En résumé, Black Mambo est un recueil qui conviendra à tous les fans de romans sombres et horrifiques. Le talent de ces trois auteures est indéniable et j’ai adoré me plonger dans leurs histoires. A noter : la couverture réalisée par Catherine Nodet, qui est franchement sublime !
« – Ce s’rait pas drôle, si j’te balançais tout maintenant. Un peu de suspens n’a jamais tué personne… Quoique dans ton cas… Tout c’que t’as besoin d’savoir, c’est qu’mes gamins sont après toi. T’as d’jà vu l’un d’eux de près et la biquette qu’ta copine lui a refilé à ta place, ça a pas apaisé sa soif. Elle te lâchera pas, la môme. Et y sont plusieurs comme elle, à errer dans les rues dès qu’le ciel y s’assombrit. Quand y t’auront retrouvé, mes gamins, et vidé de ton fluide vital, je t’embarquerai avec moi au Royaume des morts… Les gusses qui ont rendu l’âme de causes non naturelles deviennent mes bitches pour l’éternité. Mais t’en fais pas, on s’fend bien la poire en ma joyeuse et décadente compagnie… Comme tu m’as servi de monture si gentiment tout à l’heure, ça m’a semblé correc’ de t’prévenir… Histoire que tu mettes tes affaires en ordre…
– Fallait pas… ironisa Mika. »