On a terminé

Banished – Là-bas : l’origine de l’Australie

La nouvelle série anglo-australienne de la BBC créée par Jimmy McGovern a été présentée en avant-première à Séries Mania.

Banished raconte les débuts de l’Australie, quand on l’appelait encore la Nouvelle-Galles du Sud. Historiquement, la New South Wales était le premier état colonisé de l’Australie et reste la plus peuplée de nos jours. Des criminels et des prostituées ont été envoyés de force sur l’île, aux côtés de l’armée censée maintenir l’ordre.

Une seule certitude persiste, en Nouvelle-Galles du Sud, deux catégories de gens émergent : ceux qui s’accrochent encore au système anglais alors que des milliers de kilomètres les séparent, et ceux qui acceptent de s’adapter sur leur nouvelle terre d’accueil. Le camp des colons transpire la précarité, tant dans le rationnement de la nourriture que dans leurs infrastructures. Après tout, ils bâtissent une nouvelle ville de zéro. Tout au long de la saison, sur fond d’amour et de principes moraux, ils vont lutter pour leur survie chacun à leur manière.
D’un côté, l’autorité est représentée par le gouverneur (David Wenham), homme droit qui sépare bien la part des choses, en respectant les forçats tout en gardant l’oreille tendue vers le major Ross (Joseph Millson), profiteur de son grade tant dans les femmes et croyant fermement à la toute puissance des soldats qui représente l’autre aspect de l’autorité. Parmi les forçats, plusieurs se détachent du lot, Tommy Barrett (Julian Rhind-Tutt) borné avec ses grands principes, la femme de sa vie (MyAnna Buring) qui enfonce le mélodrame, et son meilleur ami (Russell Tovey) James Freeman brave gars qui se fait marcher dessus par le forgeron du camp (Rory McGann). Les amitiés s’honorent sur le papier, mais dans la réalité c’est chacun pour soi. Les geôliers violent leurs accords, les détenus sont trop faibles pour se rebeller, les filles de joie se font acheter. Les personnages sont assez variés, l’un des soldats finit totalement antagonisé, des gentils et des méchants soldats, des gentils et des méchants criminels, la boussole de la morale est bien déréglée. Pourtant, un petit vent de révolution interne commence à souffler à la fin. Une piste potentielle à développer pour la saison 2, probablement, si elle est renouvelée.

©BBC
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Après Gallipoli, Séries Mania continue son excursion en Australie avec cette fois-ci une immersion réussie dans le XVIIIe siècle, dans un décor fidèle, et des costumes recherchés. Le langage fleuri de ces criminels condamnés à des années d’exil (soyons honnêtes, ils ne rentreront jamais en Angleterre) sonne authentique, tout comme la saleté ambiante. De bonnes idées composent la série, mais malheureusement, une chose m’échappe complètement. Ils sont en manque de nourriture, soit, mais pourquoi ne vont-ils pas chasser ou pêcher au lieu de rester les bras ballants ? D’accord, la jungle australienne n’est pas exactement un environnement accueillant, mais quitte à choisir avec la mort… D’ailleurs, on ne sait strictement rien de ce qui les entoure, il n’y a aucune exploration, et c’est affreusement gênant…

McGovern se repose énormément sur les émotions des personnages et ne fait que survoler les enjeux politiques et sociologiques. Contrairement à ses autres séries, telles qu’Accused qui démontrait une approchait originale, Banished n’apporte rien au genre de period drama si ce n’est l’intérêt historique. Toutefois, à noter que dans le thème « séries, genre féminin », les femmes dans cette saison de 7 épisodes sont celles qui évoluent le plus et qui intriguent le plus le spectateur. Elles révèlent leurs véritables personnalités dans cet environnement hostile. Si dans le pilot, leur statut de prostituées ne les aide en rien, certains rôles stratégiques vont gagner de l’influence au sein du camp. Et je ne doute pas que par la suite (si suite il y a, encore une fois), elles deviennent nécessaires pour le bon fonctionnement du camp.

(P.S. : En tout cas, le casting vaut le détour.)

Aki

Une énième fangirl de Whedon, obsédée par les comédies musicales, la nourriture et les drames britanniques.

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