Atypical, saison 3 : jamais assez de cette série
Netflix n’arrivant toujours pas à bien communiquer sur les séries qu’elles diffusent, Atypical est une sorte d’enfant mal aimé. Pourtant, avec cette saison 3, la série confirme encore tout le bien que l’on porte en elle.
Atypical était venue discrètement dans notre paysage sériel il y a deux ans, durant l’été 2017. On venait de sortir de l’excellente première saison de This Is Us et nous avions besoin de retrouver une série simple aux sentiments véritables. C’est là que la série de Robia Rashid débarque. Atypical était venu nous rappeler que la simplicité des sentiments de This Is Us pouvait laisser placer aux sentiments simples.
Atypical a donc proposé deux saisons d’une remarquable simplicité, frôlant le simpliste, n’allant jamais vers le simplet. Les rares défauts sont dans les épisodes non écrits par la créatrice, avec une exécution moins pertinente car allant vers le niais.
Cette saison 3 est peu ou prou la même chose avec une frustration dans le traitement des intrigues. La série pourrait les développer un poil plus, proposant quelque chose de plus dense, et poussant même jusqu’à 13 épisodes contre 10 actuellement ou des épisodes de 45 minutes.
Or, Atypical semble toujours conscient qu’il ne faut pas dramatiser plus qu’il n’en faut. La saison 2 nous avait laissés avec Casey et Izzie se rapprochant. Le « problème » ne sera pas au centre des attentions dans ce season premiere et ce n’est que plus tard que l’intrigue reprendra avec l’importance qu’il faudra.
La cellule familiale n’est présente que pour opérer comme une soupape de sécurité. Les « problèmes » de chacun semblent venir d’ailleurs. Même si Elsa et Doug sont encore dans leurs problèmes de couple, ils vont chercher les réponses ailleurs.
Elsa est pénible mais le personnage est écrit comme tel et assumé comme tel. Doug semble passif et assumé comme tel. La série ne cherche pas à leur offrir une sympathie sauf dans les moments où les failles apparaissent. Et il y en a dans cette saison !
Sam gère son entrée à l’université, bien aidé par des nouveaux personnages secondaires (Sara Gilbert et Eric McComark en prof), Casey deale avec son amour pour Evan et celui pour Izzie, Elsa cherche du réconfort partout et Doug se rapproche d’une collègue. Toutes ces intrigues semblent pointer vers des aventures et intrigues riches. Atypical choisit de faire simple. Par petites touches, on sème les émotions chez le spectateur plus que chez le personnage. Par exemple quand Doug ment à Elsa, c’est un appel du coude fait au public qui a retenu la leçon d’un dialogue précédent. Mais ça ne signifiera pas que l’intrigue prendra de grandes proportions chez le personnage contrairement au spectateur.
Sam gère sa relation avec Paige et Zahid, des personnages hauts en couleurs, traités plus ou moins bien suivant le scénariste. On frôle la caricature parfois.
On le voit avec tous ces personnages et relations, il y avait de quoi faire mais Atypical ne dépasse pas le trop-plein dramatique. Alors oui, c’est frustrant, mais c’est aussi une marque de fabrique. On est toujours aussi adoucis par le ton de la série, reposés par la musique qui donne un angle très anecdotique à tout ça, apaisés par la gestion presque douce des conflits. Les sarcasmes de Casey, l’approche de Sam sont toujours des petits bonheurs. Il est temps de souligner le talent du toujours étonnant Keir Gilchrist qui joue une partition remarquable. (Il est loin d’être le personnage fermé qu’il joue, regardez le plutôt dans son groupe de métal)
Atypical saison 3 est dans la droite lignée des deux précédentes, confirmant même si c’était inutile, qu’elle est une série essentielle de Netflix. On aimerait qu’elle dure éternellement.
https://www.youtube.com/watch?v=lIfyO9lsDDk