Albert à l’Ouest, de Seth McFarlane : au Far West, rien de nouveau…
McFarlane, que cela soit dit, est typiquement à l’image des réalisateurs américains que j’ai du mal à apprécier, même avec la meilleure volonté du monde. Auteur d’une série plus ou moins identique aux Simpsons ou à South Park (sans pour autant réussir à atteindre leur niveau de qualité), il est également réalisateur d’un film assez drôle mais oubliable et sauvé par ses interprètes, le surestimé « Ted ».
Albert à l’Ouest, nouveau McFarlane reprend le style narratif du précédent film: introduit par une voix-off rigolarde, il nous conte l’histoire d’un looser qui ne bouge jamais le petit doigt pour améliorer sa vie, si bien qu’il est même rejeté par son amour de toujours : les seules différences avec le premier film, ici, sont l’absence d’ours en peluche (remplacé par des moutons) et le cadre spatio-temporel, le Far West de la fin du 19ème siècle.
Ce manque d’originalité offusquant est le principal défaut d’Albert à l’Ouest. Sauvé par un comique de situation plutôt bien amené (la vulgarité, chez McFarlane, passe bizarrement plutôt bien), le film plonge malheureusement dans l’écueil de toute comédie américaine bien pensante, avec cette belle morale selon laquelle on peut arriver à tout avec l’aide d’un personnage secondaire plus fort que nous et une bonne dose de confiance en soi. On aimerait un peu plus d’imagination et de message, au lieu d’une simple reprise de toutes les comédies grand public des 20 dernières années.
Esthétiquement, du point de vue de la caméra, des musiques et de l’atmosphère en général, Albert à l’Ouest est confondant de banalité, à croire que le champ/contrechamp et les mediums shots sont les seules manières de filmer en ce bas monde. Le film n’est même pas sauvé par ses acteurs cette fois : outre Seth McFarlane lui même qui nous fait l’honneur d’être le personnage principal de son film, Charlize Theron, Amanda Seyfried, Liam Nesson et autres acteurs bien connus pour gâcher leur talent sont coupables d’un jeu sans consistance ni conviction, à croire qu’eux mêmes n’attendent que la fin du film pour plier bagage.
Quand le film ne copie pas bêtement Indiana Jones, Tintin et Lucky Luke, il nous abreuve de références, celles-ci faisant étrangement la qualité du métrage: entre Retour Vers le Futur (je ne dirai RIEN), Django Unchained (on garde la performance rigolote de Jamie Foxx en guest star) et Le Bon, la Brute et le Truand, on sourit souvent en se rappelant. Le film en lui-même, d’ailleurs, fait franchement rire. On passe un bon moment en soi, bien sûr, mais le sentiment se ressent également devant Django Unchained et True Grit, la qualité de ces derniers étant vraiment plus élevée… Pour ce qui est d’Albert à l’Ouest, on rit sans doute sur le coup, mais c’est pour oublier le film quelques heures après.
Il n’est pas une priorité en ce moment, donc. Sauf en cas de besoin absolu de détente suite à une extrême fatigue, ce qui peut se comprendre en cette période d’examens! Pas besoin d’être alerte pour comprendre un tel scénario…
Le film sort chez nous le 2 juillet.
A.M.D