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X-Files saison 11 épisode 5 : soulagement

X-Files continue de perdre des spectateurs mais gagne en qualité et en profondeur.

Cet épisode 5, Ghouli, se voulait semi-mythogloqiue, à savoir composé d’une intrigue indépendante et d’une autre en lien avec la conspiration. Ghouli avait la lourde tâche de mettre en scène William, enfin, et de nous raconter une belle histoire de monstre.
Contre toute attente, c’est sur William que l’épisode s’en sort le mieux. Cette histoire de monstre est quasi évacué en dix minutes. C’est une projection de l’esprit et rien ne viendra remettre cette créature sur le devant de la scène le reste du temps. Dommage. On aurait aimé une bonne créature bien old school dans une série qui en manque depuis quelques saisons. Quand on pense que la production a lancé un site (http://ghouli.net) pour illustrer cette idée, on est déçus de la tournure prise.

Toujours est-il que William a posé beaucoup de problème à la série. Comme dans toute série TV, les intrigues liées aux enfants ou au nouveau-né ne sont que rarement réussies. Et quand celui-ci est la clé d’une intrigue qui s’éternise et le fil rouge principal de deux saisons complètes, difficile de juger avec sérénité.

Pour une analyse collective, rendez-vous sur le podcast LiVEI du site LVEI.

 

Et finalement, avec encore quelques réserves, X-Files s’en sort plutôt bien avec cette intrigue qui n’en menait pas large. Avec une certaine retenue, James Wong est parvenu à ne pas en faire trop quitte à se permettre quelques libertés au niveau psychologique. En somme, Ghouli fait de son mieux. Et comme depuis le début de ce revival en 2016, nous devons nous faire à l’idée que X-Files a changé et enchaîne les bonnes performances si on met de côté nos rancœurs et nos réserves. La série n’avait jamais abordé la psychologie des personnages avec autant de suivi. Là, en 10 épisodes, nous avons eu des personnages au centre des attentions. Et si on accepte les petits ratés, on voit qu’une belle ligne narrative s’est dessinée. Nos personnages paraissent touchés (à défaut d’être encore touchants), l’impact est visible dans leur psychologie, le poids des années et du vécu se ressent.

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Sauf que ce vécu a du mal à transparaître encore vraiment. On perçoit cette volonté d’offrir des personnages avec un passé plus qu’un avenir (contrairement à toutes les autres saisons). Mulder semble très peu impliqué envers William. Il ne l’a jamais vu, certes, mais il pourrait montrer davantage qu’une simple compassion. Et que sans un Mulder en larmes, il ne reste que Scully attristé et c’est déjà beaucoup à supporter. Si la saison 10 a été difficile pour les acteurs à retrouver des personnages qui ont vieilli et vécu hors antenne, la saison 11 pose un nouveau problème. Les deux acteurs s’entendent à merveille hors caméra et cela se ressent dans les joutes verbales des épisodes. Quand il s’agit d’être un peu plus dramatique. On pêche par manque d’implication. La scène de Scully à la morgue sonne bizarrement. Le reste de l’épisode propose aussi une facette différente de Scully. Elle qui était prête à remuer ciel et terre pour sauver son enfant en saison 8 et 9 semble presque peu motivée à l’idée de le retrouver. Elle veut juste savoir si c’est lui. C’est cohérent mais l’exécution pêche par manque de temps peut-être.

Ghouli est encore un épisode qui met sur le devant de la scène des états d’âme de personnages principaux ou d’éléments liés à eux. On est loin de la série d’origine où l’intrigue servait les personnages. Le schéma est inversé et pour le spectateur, c’est encore problématique à accepter. Pour le spectateur d’aujourd’hui qui goûte aux séries TV à outrance, ça peut fonctionner.

James Wong s’en sort bien avec un script délicat mais sa mise en scène pêche un peu. Les plans sur la connexion wi-fi ou le rêve de Scully, ou les scènes avec François Chau (le docteur Chang dans Lost) qui ont un cadrage recherché mais brouillon sont autant de tics de réalisation qui prouve que James Wong n’est pas le meilleur réalisateur de la série. Et son travail sur Dragon Ball Evolution le rappelle 😀 Mais son travail sur Destination Finale me contredit…
Les décors sont imposants (le bateau aurait mérité plus de présence tellement il est hallucinant) et l’ambiance générale est encore une fois parfaite. Les épisodes gagnent en densité. C’est clairement mieux que ce que la saison 10 a offert.
Le script ne s’embarasse plus quant à la suggestion. On comprend que le monstre est une projection assez rapidement mais surtout, Skinner ne s’embête plus à cacher des choses à Mulder. 25 ans après, les mensonges n’ont plus lieu d’être. Alors Skinner révèle que le projet Crossroads est un projet d’expériences génétiques et William en est le sujet. C’est grossier, c’est un prétexte mais bon sang, on est loin des non-dits.

Et quand le mystère est moinS bon que l’explication, on le ressent.

Les qualités sont là, on accepte le postulat de ce revival avec des personnages en avant, on accepte les états d’âmes et on accepte William. En somme, on accepte enfin ce que la série est. Et ça fait du bien.

Tom Witwicky

Créateur de SmallThings, 1er Geek Picard de la planète Exilé dans le 92

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