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Retour à Whitechapel : Michel Moatti nous révèle la véritable identité de Jack l’Eventreur

Quand j’ai commencé « Retour à Whitechapel », après lecture du communiqué de presse et de quelques articles, je me suis demandé comment, après toutes ces études et enquêtes déjà réalisées, l’auteur pouvait affirmer avoir découvert la véritable identité de Jack l’Eventreur. « Sérieusement ? » me suis-je dit ? N’avait-on pas déjà émis toutes les hypothèses possibles à son sujet ?

Et bien non : figurez-vous que cette nouvelle thèse tient parfaitement la route. Après trois années de recherches dans les archives victoriennes et bibliothèques  historiques, Michel Moatti est persuadé de savoir qui se cachait derrière le légendaire « Jack the ripper ». Par l’intermédiaire de son héroïne, il nous expose page après page ses théories et hypothèses, et l’on finit par en être aussi convaincu que lui.

Certains pourraient se demander pourquoi n’avoir pas choisi la forme de l’essai pour exposer sa thèse. Cela aurait été dommage : le choix du roman est parfait, et tout à fait pédagogique. L’enquêteur prend les traits d’Amelia Pritlowe, 55 ans, infirmière au London Hospital en 1941. L’héroïne va recevoir une lettre posthume de son père, qui lui révèle que sa mère n’est pas décédée, comme elle l’a toujours cru, d’une maladie pulmonaire, mais qu’elle a été en réalité la dernière victime de Jack l’Eventreur, son meurtre le plus ignoble et le plus abouti. Choquée, désespérée, Amelia se lance corps et âme dans la découverte de la véritable identité de l’assassin de sa mère, Mary Jane Kelly. Elle va mener sans relâche les recherches nécessaires, et peu à peu rassembler les éléments qui finiront par la mener à la vérité.

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Nous faisons connaissance avec Amelia au fil du journal intime qu’elle rédige pour rendre compte de l’avancée de ses recherches, et y confier ses émotions. D’un chapitre à l’autre, on change d’époque. Michel Moatti raconte les événements de 1888 tels qu’il les imagine : les meurtres successifs de Jack l’Eventreur, dont le récit nous ramène au début de l’ère industrielle en Angleterre, période faste pour les classes supérieures de la société, qui entraîne les pauvres dans une misère de plus en plus grande. On assiste également au jury d’enquête relatif à la mort de Mary Jane Kelly.

J’ai particulièrement apprécié les retours en 1888. Les recherches de l’auteur lui ont non seulement permis de bâtir sa thèse au sujet de Jack the ripper, mais aussi d’acquérir une connaissance parfaite du contexte de l’époque. Brick Lane, Aldgate, Stepney… les quartiers de l’est de Londres les plus hipsters aujourd’hui, étaient à l’époque parmi les plus glauques de la ville, le repaire idéal du légendaire meurtrier.

Extraits du jury d’enquête, récit des meurtres et de la vie quotidienne des futures victimes, journal intime d’Amelia… Ces divers points de vue donne un côté participatif au roman. Dès les premières pages, le lecteur a très envie de collaborer à l’enquête. Personnellement, je n’en ai pas deviné le dénouement : la thèse de Moatti est surprenante. On a un peu de mal à y croire, en ce qu’elle chamboule l’idée que l’on se faisait de l’affaire. Pourtant argument après argument, on est obligé d’admettre que cela s’est peut-être réellement passé comme il le dit.

Vendu avec le roman : le carnet d’enquête de Michel Moatti . Un petit livret vraiment bien fait, où l’on trouve des photos d’époque, articles de journaux, réflexions manuscrites de l’auteur, etc. Une bonne idée de bonus, qui concrétise d’images et de textes réels la thèse que nous propose l’auteur.

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Claire

Rédactrice / Responsable de la section "Livres"

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