SEUL SUR MARS : dans l’espace, tout le monde vous entend pleurer
Avec Gravity et Interstellar, la science (pas si) fiction retrouvait ses lettres de noblesse. Seul sur Mars continue sur cette voie avec un film carré, dense et maîtrisé.
Seul sur Mars raconte comment Mark Watney (Matt Damon, impeccable) se retrouve abandonné sur Mars après avoir été laissé pour mort sur la planète rouge.
En adaptant le roman d’Andy Weir avec l’aide de Drew Goddard, Scott retrouve les faveurs du public après 10 ans de disette. Dès les premières minutes, et aidé par une 3D nickel, le spectateur est dans l’ambiance. S’en suit un quart d’heure ludique et immersif où Mark tente de survivre en se réappropriant la station. Dans un ton juste, le film se permet quelques touches d’humour avec l’utilisation de la musique disco avec une maîtrise remarquable qui tranche avec le trop sérieux Jeff Daniels. La solitude de Mark n’arrive cependant pas à devenir suffisament empathique. L’émotion pêche un peu quand il obtient un premier contact avec la Terre non sans que le film perde en intérêt. Seul Sur Mars a le mérite de proposer un scénario où les rebondissements ne sont pas surfaits. Aucun retournement de veste, aucune mort, aucune trahison ne viendront parsemer le script d’une sobriété exemplaire. Seul sur Mars possède une modestie que Gravity et Interstellar n’avaient pas et pour le spectateur, c’est un atout non négligeable. On sort satisfait avec à l’esprit la sensation de ne pas avoir à refaire le film dans sa tête. On adhère totalement à l’ambiance générale du film. 2 heures 20 suffisent amplement à raconter sans temps mort, l’aventure de cet astronaute.
Plastiquement parfait, Seul Sur Mars impressionne par ses décors d’une beauté rare, par sa précision et par son écriture au dosage juste. Les allers retours avec la Terre n’entachent pas le rythme impeccable du film. Durant 2h20, les événements terrestres prennent de plus en plus de place. Imperceptible, ce passage de témoin dans les protagonistes rend vraiment l’implication du spectateur fluide. Aucun nom ne tire la couverture sur lui (Jessica Chastain, Kristen Wiig, Sebastian Stan, Kate Mara, Sean Bean, Michael Peña, Chiwetel Ejiofor et Donald Glover). Et ça fait plaisir de voir Chastain qui ne se contente que d’un rôle tertiaire. mais ça n’empêchera pas ses adorateurs de ne voir qu’elle. Le générique de fin sera d’ailleurs finement trouvé pour faire défiler tous ces noms, se terminant également par une magnifique image.
Seul sur Mars fait du bien et rend encore compte que les films sur l’Espace, pris au sérieux, sont d’une beauté et d’une efficacité rares. Matt Damon est très à l’aise et dose magnifiquement son jeu pour offrir un personnage jamais énervant. On ne connait rien de lui au début du film et on n ‘en saura pas plus. Cette simplicité rend le film moins artificiel. En clair, Seul sur Mars est immersif, intelligent, bien rythmé, posé. Le seul bémol serait qu’il est avare en grande scène inoubliable, ce qui posera problème pour un futur revisionnage. L’avis final s’en ressent.
Ce film est juste fantastique… le scénario, les effets spéciaux,… 5/5! Ridley Scott nous livre ici un véritable chef d’oeuvre!