Critiques de livres

Pierre noire : maison hantée en campagne française

Pierre noire est sorti le 21 janvier aux éditions de l’Archipel. Ce roman de Chantal Forêt mêle avec brio psychologie des personnages et histoires de fantômes… Originaire de l’Allier, l’auteure a plaisir à parler d’une région qu’elle connaît bien. Elle y place l’action de l’histoire d’Isabelle et Nicolas, jeune couple qui vient de s’installer dans un village du Bourbonnais et qui cherche la maison idéale à acquérir pour y fonder une famille.

Chantal Forêt fait le choix de nous révéler d’emblée la fin funeste du jeune couple : morts dans l’incendie de leur propre maison. Que s’est-il passé ? Leurs voisins et amis tentent de rassembler les indices, leurs souvenirs, afin de comprendre l’incompréhensible. L’auteure nous ramène alors quelques mois en arrière, alors qu’Isabelle et Nicolas, fraîchement installés dans le village, découvrent la maison de Pierre noire, à l’abandon depuis la mort de sa propriétaire. On apprend alors quel a été le destin de cette propriétaire, Marie, veuve polonaise qui a perdu son mari à la guerre mais n’a cessé d’attendre son retour…

pierre-noireC’est ce personnage de vieille folle qui va tisser page après page la ligne terrifiante de Pierre noire. Marie « la polonaise », « la folle », est dans les souvenirs de tous les habitants du village. Ce personnage terrible va progressivement hanter Isabelle, déjà fragile à l’idée d’aller habiter dans cette maison au lourd passé. Marie s’y était en effet pendue dans la grange… Alors que Nicolas, amoureux de la maison, est ravi d’y faire les travaux nécessaires à leur emménagement, Isabelle se perd peu à peu dans la tristesse et la mélancolie…

Quelle emprise Pierre noire a-t-elle sur la jeune femme ? La maison exerce-t-elle un pouvoir maléfique sur Isabelle, ou est-elle en train de sombrer dans la dépression et la folie ?

Le parallèle de ces deux hypothèses est parfaitement bien tenu par Chantal Forêt, qui garde le suspens entier jusqu’à la fin. Ce doute ressenti par le lecteur est constitutif du roman et crée une tension efficace. Dans l’attente de la réponse, les pages se tournent toutes seules. Au milieu du livre, on commence à avoir hâte de savoir : c’est alors que l’auteure commence à distiller de nouveaux indices… Notre point de vue change plusieurs fois au cours de la lecture de Pierre noire, ce qui rend l’ensemble captivant. On se retrouve en effet un peu captif de cette histoire, comme Isabelle de sa maison…

Claire

Rédactrice / Responsable de la section "Livres"

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