Respire : la deuxième réalisation de Mélanie Laurent
Mélanie Laurent continue dans la réalisation avec son deuxième long-métrage, Respire, adapté du livre d’Anne-Sophie Brasme.
On vous faisait gagner il y a quelques jours le livre Respire d’Anne-Sophie Brasme. Beaucoup d’éloges pour cet ouvrage qu’on peut également transposer à son adaptation. Quant à Mélanie Laurent… ben soit on l’aime, soit on ne l’aime pas, mais en tout cas elle est bien présente dans le paysage cinématographique français. Le pays a compris que les rédacteurs de Première ne devaient pas beaucoup l’apprécier avec leur compilation des phrases les plus narcissiques de l’actrice-réalisatrice, mais au final, il faut bien avouer qu’elle s’est rapproché du mille avec son deuxième drame plus abouti que Les Adoptés. Malgré des plans un peu complaisants (comme l’ouverture sur le séchage des draps à la campagne…) et dans un unique but artistique, il faut admettre que la maturité qui se dégage du livre se reflète dans le film. Ou plutôt, tout au long de Respire, le spectateur observe, assimile, et essaye d’intégrer l’obsession ambigüe de l’héroïne.
Très vite, on s’aperçoit que le couple des jeunes actrices Joséphine Japy (qui a un air de ressemblance avec Mischa Barton, non ?!) et Lou de Laâge porte entièrement le film. Elles sont jeunes, jouent deux amies avec des caractères situés aux antipodes l’une de l’autre, avec assez d’innocence au départ pour pouvoir en perdre au fil de l’histoire. Et assez rare pour le mentionner, les dialogues ne sonnaient pas comme une récitation comme dans de nombreux films français notamment pour des acteurs de cet âge. Le soutien des acteurs secondaires n’est pas négligeable, surtout avec une Isabelle Carré à fleur de peau et paumée comme elle sait si bien le faire.
Les deux temps du livre sont retranscrits assez admirablement même si l’adaptation en soi est beaucoup plus libre. Le tissage des liens, jusqu’à une osmose quasi parfaite, avant que tout ne commence à se déliter pour finalement sombrer dans une atmosphère très sombre. La réalisatrice a réussi à créer un véritable malaise. Qui mérite notre empathie ? Leurs actes sont-ils justifiables ? Le harcèlement est-il banalisé ? Par-dessus le marché, pour une fois, on peut se dire qu’il y a une justesse dans la construction des relations des personnages. Après, la fin me rend un peu sceptique, mais c’est une chute comme une autre je suppose… Avec du recul, le montage de la bande-annonce ne laisse pas du tout imaginer un film comme ça, il paraissait beaucoup plus sombre, à la limite du thriller, mais c’est juste un mélodrame qui cherche à démêler les psychologies inexplicables des adolescents dont une qui a un penchant pour l’obsession fanatique.
(P.S. : trop de jeux de mots à la noix potentiels avec ce titre, alors j’ai voulu les éviter… eh oui, sinon, on peut encore être agréablement surpris par le cinéma français :’)