Les Miller une famille en herbe : famille recompostée
Comédie de l’été aux Etats-Unis avec Arnaque à la carte et les Flingueuses (bides en salles françaises), We’re The Millers aka Les Miller : Famille en herbe débarque seulement maintenant sur nos terres. Jennifer Aniston et Jason Sudeikis deviennent contrebandiers sous la caméra du réalisateur de Dodgeball !
David (Jason Sudeikis) est un petit dealer qui fait son beurre avec une clientèle fidèle. Alors qu’il tente de défendre la jeune Casey (Emma Roberts), il se fait braquer et voler tout son butin et ses économies. Pour se refaire une santé, il accepte une mission périlleuse : passer en contrebande plusieurs tonnes de cannabis. Pour passer inaperçu, il se crée une famille avec sa voisine Rose (Jennifer Aniston, stripteaseuse virée de son appartement, Casey, la fugueuse et Kenny, son voisin adolescent naïf.
Les scénaristes de Mariés deux enfants et de Serial Noceurs embarquent tout ce petit monde dans un road trip déjanté qui rappelle la comédie récente Very Bad Trip et toutes les comédies du genre où tout part en cacahuète pendant 1 heure et demi. On peut dire que le film enclenche la première dès le départ avec une présentation des personnages rapides, rythmée et drôle. Le script ne perd pas de temps en créant cette famille de toutes pièces. Les Miller auraient pu être une famille normale, une vraie famille mais ce serait oublier tous les gags qui peuvent naitre avec ce faux-semblant. Le film est parcouru de gags bien sentis, oscillants entre le trash et le burlesque. Tout ce qui peut arriver arrive et la loi de Murphy est vraiment l’héroïne de ce film. Avec un pitch de base intéressant, Les Miller parvient à s’offrir moments hilarants sur moments hilarants.
Aidé par des personnages secondaires qui apportent un petit plus, le film ne lâche pas son sujet d’un pouce : égratigner la morale. Les Miller ne sont pas trash pour être trash mais joue sur tous les tableaux. C’est franchement drôle et bouffe à tous les râteliers. Les Miller ne révolutionne pas le genre mais parvient à juste titre à jouer avec la cellule familiale et ses relations bien pensantes en éclatant celles-ci. Chaque personnage a son passif et joue de ça pour déjouer les bons sentiments. Si on pourrait craindre un happy end téléphoné, il n’y a pas de moral, chaque personnage trouve son compte mais on ne sort pas les violons.
Le script n’est jamais amnésique, il utilise tous les détails construits au fil du film. Les Miller enchaîne les gags, se perd un peu en cours de route avec un rythme qui redescend mais une fois lancé, tout ce petit monde trouve son compte. Les dialogues font mouches, les improvisations de Sudeikis font merveille et même Aniston qui accuse quand même son âge ( corps de 22 ans mais visage de 44) parvient à trouver un rôle à sa mesure après des comédies ne restant pas dans les mémoires. Sexy et drôle, Aniston fait un beau duo avec Sudeikis qui prend plaisir dans cette comédie survoltée qui fait du bien après tous ces blockbusters anxiogènes. Déclinable comme Very Bad Trip, Les Miller est peut-être la nouvelle franchise comique de Warner. Ne manquez pas le bétisier de fin, très drôle pour une fois !