Venez vous faire suer au yoga bikram !
Nos chroniqueurs souffrent pour vous offrir les meilleurs articles. Ceci Lia a sué sang et eau et a testé pour vous le yoga bikram. C’est quoi le Yoga Bikram ?
Déjà, mettons fin aux idées reçues. Le yoga, quelque soit le type que l’on pratique, ce n’est pas rester assis en tailleur à faire des « hmmmmmmm » pendant une heure. Ce n’est pas une activité de mamie !
En pratique il s’agit d’une classe pendant laquelle vous enchaînerez 26 postures dynamiques (répétées deux fois), deux exercices de respiration, pendant 90 minutes… à 40 degrés. La chaleur vous aidera à être plus souple plus rapidement et à aller plus loin dans les postures, sans vous déchirer tous les muscles. Admettez que c’est sadique… mais malin.
Le prof parle non-stop pendant toute la durée du cours et vous guide dans les postures. Jamais ils ne feront les postures devant vous, parce qu’objectivement ça ne vous aidera pas plus.
Une bonne chose, c’est que tout le monde est en petite tenue : maillot de bain, etc… et qu’il y a vraiment des bombasses qui viennent. Il n’est noté nulle part dans le règlement du studio qu’il est interdit de mater, alors pourquoi se gêner ?
Alors quand je dis aux gens que je fais du yoga et que l’on me répond « ha bah ça va, c’est tranquille ! C’est même pas du sport ! », j’ai juste envie de les taper.
Quel est le fou furieux sadique qui a inventé une telle torture ?
Le grand gourou de cette forme de yoga n’est autre que l’indien Bikram Choudury, qui a commencé à pratiquer le yoga à l’âge de trois ans. A 20 ans, sûrement en faisant le pitre, il se blesse au genou. Il créé alors sa série de 26 postures, qui le guérit complètement. Dans le cadre d’un projet de recherche sponsorisé par les Nations Unies (excusez le du peu), Bikram s’associe au corps médical pour prouver que le yoga régénère le corps et guérit des maux chroniques (et moi je pense qu’il n’a pas tort, le bougre).
Et en vrai, ça se passe comment ?
Je ne vous cache pas que pour le premier cours, moi aussi, je suis arrivée en pensant que ça allait être cool. Et bien PAS DU TOUT ! Quand on rentre dans la salle, on se dit déjà « ah ouais il fait chaud c’est pas des blagues ».
Le premier cours n’est pas dur en soi. On lutte un peu contre la chaleur, mais on découvre les postures, alors ça distrait. On passe du temps à regarder les habitués pour voir comment ils font, on tente, on n’y arrive pas. Mais c’est normal, on débute.
Ensuite, on revient. Les cours suivants sont plus difficiles. On sait qu’il va faire chaud, alors on se concentre plus sur les positions et on tente de faire du mieux qu’on peut. Ce qui est vraiment motivant c’est qu’à chaque cours on fait un peu plus de progrès. On voit et on ressent réellement son évolution dans la pratique, et c’est ce qui pousse à poursuivre.
Pour être tout à fait honnête, même après des années de pratique, vous en chierez toujours un peu, car un yogi qui se respecte cherche chaque fois à atteindre son maximum. Chaque cours peut être un déclic et vous amener plus loin dans les postures, si vous écoutez attentivement les instructions du prof.
Ces progrès spectaculaires et cette découverte de ce que vous pouvez réellement faire de votre corps seront les éléments clefs qui vous ramèneront toujours au studio de yoga.
Mais par moment, c’est l’envie d’abandonner qui prendra le dessus. Déjà parce que les postures et le discours sont toujours les mêmes… Sauf que ce sont ces mêmes éléments qui pourront parfois vous paraître rébarbatifs, qui vous donneront l’occasion de suivre votre évolution sur la durée. Faites un break d’une semaine dans ces cas-là, ça suffit pour revenir motivé (parce que le yoga vous manquera : vous le sentirez).
Vous aurez aussi envie d’abandonner parce que vous aurez eu des nausées, des étourdissements, des crises de larmes. Vous irez voir les profs, dépité, et ils vous diront : « c’est bien !! Continue, ça veut dire que tu viens de franchir un niveau supplémentaire dans ta pratique ! »
Alors ne vous focalisez pas là-dessus : on en est tous passés par là, je vous assure. Les habitués ne se formalisent plus de voir les gens se sentir mal. Personne ne vous jugera, si ce n’est vous-même. La fois d’après ça ira mieux. Parole de yogini.
Alors pourquoi payer pour transpirer et souffrir pendant une heure et demie dans une salle surchauffée ?
Et bien pour tous les bienfaits que l’activité peut procurer. Et vous pouvez me croire, moi qui étais on ne peut plus sceptique au début de ma pratique, je me suis rendue compte que le yoga avait largement amélioré ma qualité de sommeil, réduit mes maux de dos, ne faisait pas de mal au poids, faisait des abdos de fou, la peau douce (il faut bien qu’il y ait un avantage à suer comme un veau). Voilà pour une partie des bienfaits physiques.
Si vous prenez la chose un minimum au sérieux, vous pourrez gagner aussi un peu en « spiritualité » : le Bikram pourra vous aider à mieux gérer votre stress, à savoir vous recentrer sur vous-même, à calmer votre esprit, à vous sentir plus en harmonie avec vous-même… Des choses qui paraissent de prime abord extrêmement clichées, mais qui prennent réellement leur sens au fur et à mesure de la pratique.
Le yoga bikram vous fera devenir exigeant avec vous-même, vous verrez. Personne ne sait expliquer ce phénomène, mais tous les habitués se mettent une pression d’enfer. Vous placerez toujours la barre très haut. Parfois, votre pratique ne sera pas à la hauteur de vos attentes. Soyez indulgent. Cela reste du yoga. Et le yoga, ça se pratique par étape. Si vous comprenez que chaque palier de la posture compte, et non la finalité : c’est jackpot.
Pour retirer réellement quelque chose de la pratique, il faut pas se leurrer, il faut un minimum d’assiduité : on vous conseillera de venir deux à trois fois par semaine pour être un vrai yogi (même si venir tous les jours, c’est le mieux, selon les profs… Haha, les petits rigolos).
Pourquoi reviendrez-vous dans la chambre de torture ?
Pour cette sensation de bien-être total en sortant du cours et surtout pour la satisfaction personnelle que vous en retirerez.
Personnellement, je reviens toujours aussi parce que pendant les 90 minutes que durent la classe, je me sens retranchée du monde. Les téléphones sont interdits, vous n’avez pas le droit de parler à vos voisins (on n’est pas au bar du coin). Et pendant 1 heure et demie, vous vous occupez de VOUS. Un peu d’égoïsme ne fait pas de mal après une journée parmi les relous du travail.
Quelques adresses pour pratiquer le YB
– YogaBikram Paris – 2 studios : rue Simon Le Franc ou rue du Faubourg-Montmartre
– L’espace Bikram –rue Meissonnier
– The Yoga Factory – rue des Filles du Calvaire