[Voyage] Lima, Cuzco, Nazca… Pérou ! partie 1
du 14 au 24 septembre 2011
PEROU
C’était pas l’Pérou ? Oh que si !
Partir sur un coup de tête à l’aventure avec comme seul compagnon un sac ? Je ne croyais pas ça possible il y a encore six mois. Bon ok, le sac n’était pas mon seul ami durant ce voyage. Il y avait Laëtitia, une quasi inconnue pour moi il y a encore six mois justement. On partageait deux trois points communs, le fait d’être « amis » sur Facebook et c’est tout. Et puis quand elle m’a proposé d’aller au Pérou avec elle pendant mes deux semaines de congés, je n’ai pas hésité longtemps.
Je devais partir au Sri-Lanka et en Guadeloupe, les alés de la vie ont fait que j’ai annulé les deux voyages et je me suis donc retrouvé avec deux semaines de congés à occuper. Le billet pour le Pérou étant assez élevé, l’hésitation fut quand même relative. Et puis merde, on ne fait le Pérou qu’une fois !
Il ne restait plus qu’à accorder le planning de Lat (appelons le sujet comme ça, trop long de mettre le ë) avec ce que je voulais voir. Entre elle qui restait six mois en Amérique du Sud avec un budget serré et moi qui n’avait que 14 jours (oui je suis de ceux qui ne disent pas « 15 jours ») et un budget un peu plus confortable, c’était mission délicate.
Pour tout vous dire, Lat et moi ne nous sommes vus qu’une fois avant de partir ! Sinon rien de rien sauf une session Skype !
Machu Picchu et Nazca. Pour moi, ça se résumait à ça. Il y avait bien des treks de folie dans la Cordillère ou en Amzonie, mais je n’avais que 14 jours !
En fait, je n’avais que 10 jours. Elle partait le 14 et je me voyais mal être seul 3 jours au Pérou o_O. C’est mon premier voyage genre Backpackers donc je préfèrais avoir un compagnon de voyage humain. Le plus délicat a été de choisir un billet d’avion qui se rapprochait de son arrivée car évidemment, impossible de prendre le même vol qu’elle.
J’hésite entre arriver avant ou après elle. Ce sera avant, le temps de « visiter » un peu le pays. Je mets des guillemets car je suis juste resté à l’auberge, pris un taxi et attendu à la place principale de Lima, la capitale. Mais c’était une expérience étonnante. Récit après la pub.
Je débarque après un vol de 12h et une escale de 4 heures à Madrid. Un homme avec une pancarte « Mr WACKNICKI » m’accueille, il sera ma navette pour l’auberge. Petit échange en espagnol et direction La Casona Roja !
La navette n’est même pas un taxi, c’est un véhicule banalisé voire banal qui a du faire trois fois le tour de la Terre. 30 minutes de route au son d’un autoradio d’époque, EMF, Men At Work, bon choix, puis Green Day, Basket Case ! On longe le Pacifique, la nuit commence déjà à tomber, il est 18h.
La Casona Roja propose des chambres à moins de 10 euros, j’ai choisi une chambre double (moins cher qu’une simple), j’aurai un dortoir de huit lits pour moi tout seul. L’auberge est tenue par deux français très sympathiques et l’endroit est vraiment agréable.
Je croise deux françaises avec qui j’échange quelques impressions puis je passe la soirée à lire mon guide, à faire mon chemin pour demain ou à aller sur Internet. Hélàs rien à faire d’autres en cette soirée, ni l’envie, ni le courage. J’aurais pu sortir, prendre un taxi ou même demander aux françaises de sortir mais non, c’est tout moi.
15 SEPTEMBRE
La nuit passe et le lendemain, je prends un taxi pour Lima, la Plaza de Armas. Le taxi ne vaut rien, à peine quelques euros. J’arrive sur la Place et je patiente deux heures, Lat arrivant vers 11h.
Le Jet Lag vous fait réveiller très tôt quand vous voyagez et je suis donc resté assez longtemps assis à attendre. Mais là, trois péruviens viennent vers moi et veulent m’interviewer. Certes. Les questions sont en anglais, la personne qui les pose ne parle pas anglais… Elles sont étranges : si vous découvrez que votre frère a tué quelqu’un, que feriez-vous ? Si votre copine vous trompez, s’il y avait un tremblement de terre, avez-vous goûté notre nourriture, qu’y a t-il de beau dans votre pays ? L’une des filles me complimente sur mes yeux, se moque de mon espagnol et me demande mon facebook… J’attends toujours sa demande d’ami !
Bref.
Je vais sur les marches de la Cathédrale et là deux péruviennes s’asseoient chacune leur tour à côté de moi pour prendre une photo… No Comprendo !
Je guette chaque taxi qui arrive, et Dieu sait qu’il y en a à Lima, je fais défiler dans ma tête les plans de secours si lat n’arrive pas, mais elle est là !
L’aventure commence !
Séance photo puis petit arrêt vers un fast food pour prendre des forces. La viande a un goût douteux, serait-ce du lama ?
Taxi direction la station de bus Cruz Del Sur, une compagnie luxueuse qui emmène tout le monde à travers le pays. La station est blindée, on chope notre réservation et c’est parti pour une petite heure d’attente. La station est clean, pro, organisée. Cruz Del Sur est une sacrée entreprise; Eurolines devrait s’en inspirer !
Lat achète de l’Inca Kola, boisson nationale ! Verdict : chimique au possible et ultra sucré.
On enregistre nos bagages et on entre dans le bus, au premier étage pour… 21 heures de trajet direction Cuzco, qui n’est pas notre destination finale. Il faudra ensuite passer par une gare routière digne des meilleurs films de cavale (au Mexique, la cavale, bien entendu). 21 heures, c’est à peu près le temps qu’il nous a fallu pour décider du trajet que l’on allait emprunter. Aidés par nos trois guides papier, nous avions enfin validé le trajet le plus « simple ».
Le second bus a dû faire quatre fois le tour de la Terre tellement son état est pitoyable… et on va y passer au moins 7 heures. On se retrouve placés au fond du bus qui sera complet ! La route est calamiteuse, le bus passe à un mètre du ravin mais les paysages valent le coup d’oeil. La nuit tombe et nous ne sommes toujours pas arrivés. Le ras-le-bol est proche mais Santa Maria est enfin là. A peine descendus, un collectivo nous attend pour Santa Teresa. Le colectivo est un taxi qui ne part pas tant qu’il n’est pas rempli, et vous saurez qu’une voiture ne se limite pas à 5 places… nous étions 8 dont une mama péruvienne avec son sac plein de criquets géants pour une heure sur une route encore calamiteuse.
Arrivés à destination, le chauffeur nous propose de loger chez une habitante qu’il connait pour à peine 10 soles ( moins de trois euros la nuit) et nous promet d’être là demain si on l’appelle. Pekin Express ? Oui, tout à fait !
La nuit fut mouvementée puisque les mûrs sont épais comme des feuilles de bananier et que quand un groupe de touristes anglais arrivent au milieu de la nuit, ça s’entend assez !
Le réveil fut dur mais nous étions en forme pour affronter la suite : le Machu Picchu ! Oui enfin il restait une demi-journée de transport pour y arriver et surtout le plus dur était à venir : la marche avec les sacs.
Je sors de la chambre, m’étire, profite des rayons du soleil, je vais chercher ma serviette que j’avais mis sur le petit balcon et là, mes yeux n’en croyaient pas leurs propres yeux. Une vue magnifique sur les hauteurs péruviennes. Ce n’était pas non plus la vue du siècle mais c’est avec ce genre de tableau que l’on ne regrette pas son 9.3..
Les sacs sont prêts, les toilettes bouchés (après le passage de 4 personnes, c’est sûr), on peut enfin partir le ventre vide. Dit comme ça, l’aventure commençait bien. On ne savait pas qui payer en partant, alors on a laissé un billet dans la chambre.
Direction la place centrale du petit village de Santa Teresa pour tenter de prendre un taxi vers la centrale hydroélectrique, point de départ de notre trek de 3 heures. Le trajet pouvait se faire à pied mais rajouter 4 ou 5 heures de plus était peut-être une idée un peu saugrenue. Le collectivo nous amène dans les hauteurs et le décor est magique, les routes sont sinueuses et nauséeuses.
La station hydrolique est là, il faut suivre la voie ferrée durant 3 heures et le Mac… le petit village de Aguas Clientes sera là. Dernière, ultime étape finale… on espère.
Laetitia et moi nous regardons, le sourire en coin, l’aventure commence vraiment. Nous devons monter 50 mètres à travers les bois sur des marches de fortune pour accéder à la voie principale. Laetitia sort son inhalateur. Le voyage va être épique 🙂
La voie suit une rivière ce qui ajoute un petit côté agréable à la promenade. Nous traversons souvent des mini ponts où l’eau se déverse sous nos pieds, magique. Nous nous sentons biens, libres et surtout confiants.
Les sacs ne nous dérangent pas plus que ça… pendant une demie-heure. La souffrance et la fatigue commencent déjà à jouer sur nos nerfs, je ne sais plus de quoi étaient faites nos discussions mais on ne sait pas du tout ennuyés pendant les 3 heures. Les pauses se multiplient au fur et à mesure que l’on avance. Les paysages nous reboostent, le Machu Picchu n’est pas si loin. Courage!
Qui dit voie ferrée, dit train, et quand le klaxon de celui-ci se fait entendre, nous nous regardons avec Laetitia et quittons la voie, sortons nos appareils et tentons d’immortaliser l’instant. Tels des vagabonds, nous laissons passer le futur train de nos souvenirs passés (le train de retour quoi…)
Un panneau nous indique les derniers 45 minutes de marche. Nous tenons bons. Nous voyons un peu de civilisations, nous levons les yeux au ciel pour le louer mais ce que nous avons comme réponse est un peu triste : de la pluie.
Elle redouble, triple, je sors le pancho que j’ai acheté, je mets 1 minutes à trouver le sens pour finalement trouver son inutilité. la température monte vite sous ces centimètres de plastique. Aguas Calientes est là devant nous, nous devons absolument trouver un hôtel, un abri, quelque chose. La ville est accueillante, les touristes sont nombreux. Le ton monte entre Laetitia et moi car nous ne savons pas quoi faire. Nous trouvons un petit hôtel au pied d’une voie ferrée… qui traverse la ville. Nous pouvons nous poser enfin.
Une seule question maintenant : Machu ou pas Machu ?