A vies contraires au Théâtre des Variétés
A vies contraires, la pièce écrite par Julien Roullé-Neuville est de nouveau jouée avec une mise en scène de Judith D’Aleazzo. Du mardi au samedi à 20h45 dans la petite salle du Théâtre des Variétés, les quatre comédiens retranscrivent avec humour et naturel cette pièce sur les sujets de l’amour, de l’amitié et de la parentalité.
Julie quitte Arno et le laisse, dévasté, dans leur appartement
. Elle viendra récupérer ses affaires plus tard. Alors qu’il accuse le coup, ses meilleurs amis Daniel et Sophie débarquent. Bien que ces trois-là se connaissent depuis toujours, leur arrivée à l’improviste est légèrement suspecte. Dans la première partie de la pièce, ils essayent de remonter le moral de leur ami et de comprendre pourquoi Julie est partie. Ils l’aident à découvrir et analyser la lettre qu’elle lui a laissée.
Puis, Daniel et Sophie se décident à lui avouer la véritable raison de leur présence : ils désirent un enfant, mais Daniel est stérile. Ils aimeraient qu’Arno soit le géniteur. Quant à Sophie, un problème gynécologique l’empêche de concevoir un enfant dans un contexte médicalisé… Une demande très particulière, pour un jour très particulier. Arno tombe des nues et va de surprise en surprise. Lui qui ne voulait pas d’enfant avec Julie, le voici en train de considérer d’en avoir un avec sa meilleure amie, pour l’aider… Trop de bouleversements et de décisions à prendre… Cette journée promet d’être interminable… !
En 1h20, A vies contraires de Julien Roullé-Neuville (qui certains soirs joue le rôle d’Arno) aborde des thèmes par lesquels tous se sentiront concernés. L’amour, abordé sous l’angle de la lucidité. L’amour qui même s’il est très fort peut parfois mener à une séparation. L’amitié, ensuite, qui remet en question certaines valeurs et certains choix qu’on croyait immuables, parce qu’aider un ami sera toujours une bonne cause. Et puis la parentalité, sujet lourd de sens (surtout ces jours-ci) traité avec humour. Oui, Sophie, en couple avec Daniel, considère avoir l’enfant d’Arno, enfant qui partagera son temps entre ses parents et son » tonton ». Ces tirades déclamées avec candeur font rire le public. Mais n’est-ce pas effectivement aussi simple que cela, au final ?
A vies contraires, avec ses côtés de pièce de boulevard, a tout l’air d’une pièce comique. Et elle l’est : on rit tout du long. Mais on garde en sortant cette jolie impression d’avoir regardé pendant 1h20 une bande de copains négocier pour le bonheur des uns et des autres. Une bande de copains qui fait des erreurs, qui déconne, mais qui reste sincère et a envie de s’en sortir pour continuer à être soudée. Certains y verront de la naïveté, j’y ai vu une réelle sincérité. C’est peut-être une histoire de génération. Arrivés à la trentenaire, ces amis qui ont grandi ensemble font face à de nouveaux problèmes qui leur semblent trop gros pour eux. Et au final, avec humour et bienveillance, réalisent qu’ils seront ensemble pour surmonter les épreuves, même si ce ne sera pas de tout repos. C’est beau. Ça fait du bien !!!
Théâtre des Variétés – 7 bd Montmartre, 75002 Paris. A vies contraires du mardi au samedi à 20h45 jusqu’au samedi 14 juin. Toutes les infos par ici