Veep : notre avis sur les DVD de la saison 2
« Veep » revient dimanche pour une saison 3 sur HBO, et lundi sur OCS City. La série multiprimée avec Julia-Louis Dreyfuss est également disponible en DVD, avec une saison 2 disponible depuis la semaine dernière. Tour d’horizon d’une série qui remporte tous nos suffrages.
Selina Meyer
est plus que jamais dans la panade lors du début de la saison 2 de « Veep ». On a faussement tendance à comparer la série avec un « Thick Of It » américanisé, également une série d’Armando Ianucci et son acolyte Tony Roche, et rien n’est plus faux. La série, comme Malcolm Tucker dans « Thick Of It », ne se résume pas à un personnage dont on guette la moindre des apparitions pour remettre en place des politiciens à la dérive ou trouver une stratégie de dernière minute, mais bien à un ensemble de comédiens bien définis autour de l’excellente et précise Julia Louis-Dreyfuss, dont le comique et le travail sur les mimiques et réactions lui ont valu, entre autres, deux Emmy Awards.
La guest star de prestige est Gary Cole en tant que stratège et spécialiste Keny Davison n’est qu’un atout finement utilisé par Ianucci et Roche parmi d’autres. Le dépressif Ben Cafferty, chef du staff de la Maison Blanche, interprété par un Kevin Dunn magistral, servira (froid) les répliques les plus hilarantes de cette saison, tout comme une courte apparition d’Alison Janney en simili-Barbara Walters obnubilée par son image et sa volonté de coincer Selina sur sa vie privée. Alors que le président (toujours invisible) méprise et double ouvertement Selina, celle-ci doit affronter les crises de communication qui vont de plus en plus vite. En effet, Washington n’ignore pas les petits lapsus ou maladresses de la vice-Présidente, qui semble avoir du mal à suivre les détournements Tumblr qui font le sel du Washington de la vraie vie dans cette saison 2. Accompagnée par un Gary toujours aussi paumé (Tony Hale ne peut jamais décevoir), et flanquée de conseillers qui doivent pédaler autant que rétropédaler avec politiques et médias chaque épisode, « Veep » détourne les conversations intenses d' »A La Maison Blanche » pour en faire des psychodrames profanes, le tout assaisonné de vannes cultes. Le voyage en Finlande et sa réunion avec un ex-mari sous les yeux d’une fille clairement embarrassée font partie de cette saison 2 de très haute voltige et de très bonne facture comique. Ianucci et Roche n’épargnent rien, ni personne : dans leur carriérisme et leur quête du bon mot qui sonne faux, généreux dans leur coups envers le souffre-douleur insupportable et grotesque Jonah (Timothy Simons), l’équipe de Selina rame tant bien que mal. Un scandale politique lié à une prise d’otages en Ouzbékistan va provoquer un branle-bas de combat majeur dans la deuxième partie de saison, créant un certain suspense dans la saison qui était moins présent dans la saison 1, plus axée sur des déplacements routiniers.
Le transfert : impeccable sur ces DVD, particulièrement réussi pour alterner une photographie « télé » et la photographie plus léchée de la série dans le 8e épisode.
Les bonus : Les 10 épisodes sont accompagnés, sur les 2 DVD, d’une bonne rasade de scènes coupées qui dépasse les 20 minutes sur chaque DVD. Compulsivement regardables, elles se composent pour la plupart de versions alternatives de séquences de l’épisode, ou d’échanges allongés entre personnages. L’occasion de se rendre compte que Timothy Simons n’a aucun problème à se lancer dans des embardées ridicules en Jonah, face à un Dan Egan qui le laisse faire. 4 commentaires audio sont disponibles pour les épisodes 1, 4, 8 et 10, en présence d’Armando Ianucci, Tony Roche et Julia Louis-Dreyfuss, ainsi que de Gary Cole et Kevin Dunn selon les épisodes. Les plus intéressants sont ceux du 1er et 8e épisode : le 1er revient sur les défis d’écrire un premier épisode qui ne soit pas trop une introduction artificielle, et sur les moyens de présenter les nouveaux personnages. Le 8e est beaucoup plus axé sur le making-of, la place de l’improvisation dans la série et le tournage en 2 jours (après des répétitions très vivaces, entre autres grâce à Allison Janney) dans un décor en huis-clos. Des addendums classiques mais bienvenus à une saison de très haute volée.